PRIX DU NUMÉRO : EUR 4,50
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JUILLET / AOÛT 2019
NUMERO 07/336 ISSN1561-8366
Sommaire
t
Economie
Unsecteurfinancierenbonnesanté
(CSSF)
p.4
La nouvelle garde du roi euro
(PhilippeLEDENT, ING)
p.9
t
Emploi / RH
Le chasseur de têtes en cinq mythes
(Caroline
LAMBOLEY,LamboleyExecutiveSearch)
p.13
t
Informatique financière
FintechAwardsLuxembourg
(KPMG)
p.21
t
Fonds / Bourse
Il ne faut pas céder au pessimisme ambiant
(NadègeDUFOSSE,Candriam)
p.32
CorinneLameschasPresidentofALFI
p.34
t
Spécial Assurances
Highlights (for insurers) from the 2019 Solvency II
review
(AlbertoMESSINA,KPMG)
p.II
Les assureurs luxembourgeois s’engagent vers
plus de durabilité
(ACA)
p.V
Sommaire détaillé en page 2
www.valuepartners.lu www.agefi.lu41, Zone Industrielle, L-8287 Kehlen - Tel: +352 305757 1 - Fax: +352 24611564 - Email:
agefi@agefi.luPar Brice BULTOT (cf. portrait) et Anabela
LOURENÇO MARQUES, Associate
Partners, EY Luxembourg
A
u commencement
d’un été aux accents
tropicaux, on se
prend à souhaiter un Grand-
Duché bordé par la mer.
Jusqu’à présent l’histoire
maritime du Luxembourg se
résumait à son pavillon
emblématique et aux sièges
établis dans les années 90 de
plusieurs mutuelles d’assurances
pour armateurs. Cependant,
les mouvements de
houle perçus au
cours des deux der-
nières années entre
la Manche et la mer
du Nord ont pris
les aspects d’une
déferlante venue se
déverser largement
sur le Luxembourg, et en parti-
culier sur le secteur des assurances.
Afflux massif de compagnies
En effet, les agréments reçus au cours des 18
derniers mois par 11 compagnies d’assurance,
jusque-là établies au Royaume-Uni, représen-
tent la moitié des relocalisations d’en-
treprises du secteur financier
depuis Londres vers le Grand-
Duché. En ce qui concerne le
secteur des assurances, le
Luxembourg navigue en tête
devant l’Irlande qui enregistre
une dizaine de «brexiteurs»
et devant la Belgique qui a su
attirer un cluster de 4 entités.
Les Pays-Bas, l’Allemagne et
la France, quant à eux, comp-
tent chacun une à deux nou-
velles compagnies
(1)
.
Un secteur en
pleine mutation
La nouvelle topogra-
phie du secteur
des
assu-
rances
au
Luxembourg
ne peut toute-
fois pas se
mesurer uni-
quement au
nombre d’en-
tités élisant leur
nouveau domicile
au Grand-Duché. En
effet, la vague du Brexit est
bien venue alimenter de façon significative les
volumes d’affaires du secteur d’assurance, et
notamment les activités non-vie réalisées en
régime de libre établissement. Le titre de la
publication du Commissariat aux Assurances
(CAA) des indicateurs sectoriels du premier
trimestre 2019 est sans équivoque : «
Un premier
trimestre dopé par les effets du Brexit
».
Les données statistiques communiquées par le
CAA parlent d’ailleurs d’elles-mêmes : «
Les
entreprises opérant en dehors du Luxembourg dans
les branches d’assurances non-vie autres que les
assurances maritimes connaissent ainsi une hausse
de leur encaissement de 323,42%, évolution qui
devrait continuer, sinon même s’accentuer encore
au cours des deux prochaines années. Les assureurs
luxembourgeois travaillant essentiellement, sinon
exclusivement sur le marché national, enregistrent
une croissance de leur encaissement de 3,51%».
(2)
Les primes brutes souscrites pour l’activité
«affaires internationales hors assurances mari-
times» s’établissent à 3,4 milliards d’euros
pour le premier trimestre 2019 (contre 800 mil-
lions d’euros pour le premier trimestre 2018 et
3,1 milliards d’euros pour l’année entière).
Suite en page 3
Le Brexit redessine le paysage
luxembourgeois de l’assurance
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XX
Détail en page 5
L
e revirement brutal de la
politique monétaire des
banques centrales et
l’effondrement récent des
rendements obligataires
constituent un défi supplé-
mentaire pour la gestion de
taux. Des opportunités res-
tent néanmoins à saisir dans
cet environnement inédit,
explique Thomas VEIT, port-
folio manager chez Edmond
de Rothschild (Europe).
Les taux longs européens ont récem-
ment chuté, au point que le rendement
de l’OAT 10 ans est devenu inférieur à
0% pour la première fois de
l’histoire, le 18 juin.
Comment expliquez-vous
ce phénomène ?
D’abord par l’aversion
au risque observée sur
les marchés actions,
notamment au dernier
trimestre 2018. En quête de
sécurité pour leurs avoirs, les investis-
seurs ont acheté des actifs sans risque, à savoir
les emprunts d’État américains, mais aussi
européens, ce qui a mécaniquement fait bais-
ser les taux longs. La politique monétaire des
banques centrales, devenues encore plus
accommodantes, a aussi joué un grand rôle.
Ainsi, la BCE a laissé la porte ouverte à de
prochaines baisses de taux directeurs, qui sont
pourtant déjà négatifs, ainsi qu’à
une possible reprise du
quantitati-
ve easing
. La banque centrale a
aussi modifié sa
forward gui-
dance
, c’est-à-dire la vue future
sur l’évolution de ses taux
directeurs, en reculant la pre-
mière hausse de taux à mini-
mum juin 2020, contre fin
2019 auparavant.
Quant aux rendements néga-
tifs français, cela tient au fait
que la France est considérée
comme un des pays les plus solides
de la zone euro, avec l’Allemagne.
Elle a donc profité pleinement de
cette recherche de sécurité des
investisseurs et de la politique
monétaire. Il faut aussi rap-
peler que l’environne-
ment de taux très bas
s’est généralisé. Les
emprunts d’État à
10 ans espagnols
et portugais rap-
portent moins de
0,5%, les grecs 2,25%
seulement, contre
30% lors de la crise
de 2011…
Pourquoi les banques centrales ont-elles
infléchi leurs discours aussi brutalement
début 2019 ?
C’est surtout la Fed qui a infléchi son discours,
en janvier, suite à la chute des marchés. Cet
infléchissement a pris un caractère officiel lors
de son comité de politique monétaire de juin.
A cette occasion, elle a maintenu ses taux
inchangés, tout en laissant entendre qu’elle les
réduirait dans les prochains mois, peut-être
dès juillet. Avant, le changement de ton n’était
perceptible que par des interventions ponc-
tuelles dans les médias de différents membres
de la Réserve fédérale. La banque centrale
américaine sortait de quatre années de durcis-
sement monétaire qui ont mené à 9 hausses de
taux de 0,25%. Et les anticipations de nou-
velles hausses de taux s’étaient traduites par
une inversion de la courbe des taux, souvent le
signe avant-coureur d’une récession écono-
mique. La guerre commerciale est aussi claire-
ment un facteur clé de cet infléchissement. Car
si elle devait se poursuivre, elle aurait des
impacts non négligeables sur la croissance, ce
qui nécessiterait une politique monétaire plus
accommodante pour éviter une récession.
Suite en page 2
Rencontre avec Thomas VEIT, gérant obligataire chez Edmond de Rothschild (Europe)
«Opter pour une gestion obligataire active»
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Private Equity
− de vous à moi
La rubrique mensuelle
Par Olivier Coekelbergs &Marie-LaureMounguia,
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du Private Equity
Lire en page 23
La croissance en zone euro à l’épreuve
des enjeux internationaux
www.unikcapital.luLire article en page 24
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