AGEFI Luxembourg - avril 2024

AGEFI Luxembourg 6 Avril 2024 Fiscalité / Economie Par Michael BLÜMKE, Investment Specialist et Senior PortfolioManager chez Ethenea L a croissancemondiale progres- sera à un rythmemodéré, légère- ment supérieur auniveaude l'année précédente. Le processus de désinflation s'enlise sous l'effet du sou- tienbudgétairemassif, des incertitudes géopolitiques et de la stabilité desmar- chés de l'emploi. Les premières baisses de taux sontmalgré tout attendues audébut de l'été. Le faible niveaude chômage et la hausse des sa- laires réels pourraient stimu- ler la demande. La croissance modérée, légèrement supérieure auniveaude 2023, est accom- pagnée d'une inflation qui se stabilise au-dessus des niveaux pré-pandémie et des objectifs visés par les banquescentrales.Lapolitiquebudgétaireaccommo- dante,lasoliditédel'emploietlesenjeuxgéopolitiques restent les principales menaces pour une trajectoire de désinflation par ailleurs intacte. En conséquence, nos prévisions concernant la croissance mondiale n'ont pas changé. Lesbanquescentralesdeséconomiesavancéesassou- pliront leur politique en 2024. Elles insistent néan- moins sur le fait qu'elles continueront d'observer les données avant de prendre une quelconque décision. Compte tenu des statistiques conjoncturelles meil- leures que prévu et de l'inflation persistante, les anti- cipations du marché concernant les baisses de taux sont revenues exactement au niveau annoncé par les banques centrales, constant depuis desmois. Un soutien budgétaire massif est à prévoir dans le contexte des multiples élections à venir, avec pour corollaire, le creusement des déficits publics, qui ne sont pas encore perçus comme un risque ou un facteur de hausse des taux d'intérêt. Mais sur le long terme, nous considérons qu'il s'agit d'un grave problème à ne pas négliger. États-Unis : la Fed tarde à enclencher le cycle d'assouplissementmonétaire La croissance économique américaine ralentit par rapport à 2023,mais conti- nue de progresser à un bon rythme. La Fed a revu ses prévisions de croissance et d'inflation à la hausse pour 2024 : la croissance duPIBaupremier trimestre s'établit désormais à 2,1% en rythme annuel. Même si les données les plus récentes ontmontré quelques signes de faiblesse par rapport au début de l'année, la croissance reste soutenue par la demande de ser- vices et le dynamisme du marché de l'emploi. La confiance des consommateurs a reculé en février, mais semaintient àunniveau solidegrâce auxpers- pectives d'inflation optimistes. Le marché du travail continue de se normaliser. L'emploi a progressé à un bon rythme en février, mêmesileschiffresdesmoisprécédentsontétérevus à la baisse. Le chômage a augmenté pour s'établir à 3,9%, tandis que le salaire horaire et les licenciements ontdiminué.Leprocessusdedésinflations'estenrayé : en février, les hausses de prix ont dépassé les prévi- sions pour le deuxièmemois consécutif. Les anticipations d'inflation ont légèrement aug- menté.L'IPCglobaletl'inflationsous-jacenteonttous deux progressé de 0,4%par rapport aumois précé- dent, en raison de l'inflation persistante dans le sec- teur des services. Une évolution comparable est observée au niveau des prix à la production. C'est précisément pour ces raisons que la Fed tarde à enclencher le cycle d'assouplissement monétaire. Unebaissedes tauxen juin reste l'option lapluspro- bable. La solidité de la croissance et la consolidation de l'inflation indiquent que les conditions financières ne sont pas aussi restrictives que ceque l'onpourrait penser. La Fed pourrait effectivement assouplir sa politique plus tôt que ne le justifie la situation éco- nomiquepouréviterunetropgrandeproximitéavec l'élection présidentielle. On ignore jusqu'où les taux d'intérêt devront descendre pour que la Fed puisse durablement honorer son double mandat. Le cas échéant, une seule baissepourrait suffire, comme en 1995. Trois sont toujours envisagées. Zone euro : une première baisse des taux en juin L'activité économique au sein de la zone euro est restée morose au premier trimestre 2024. La BCE a revu à la baisse ses prévisions de croissance et d'in- flation : l'activité économique ne devrait progresser que de 0,6% en 2024, tandis que l'inflation devrait atteindre 2,3% (contre 2,7% précédemment). Nous estimons que la croissance dans la zone euro stag- nera au premier semestre 2024. Mais le pire est sans doute derrière nous. Compte tenu du reflux de l'in- flation, du solide soutien budgétaire et de l'assou- plissement de la politique monétaire, la croissance duPIBaudeuxièmesemestrepourraitmêmedépas- ser les prévisions actuelles. Les indicesdesdirecteursd'achat ont reprisdes cou- leurs. L'indice global a franchi le seuil de 50 pour la première fois depuis mai 2023, ce qui indique une améliorationdes conditionsmacroéconomiques. Le marché de l'emploi reste solide et compte tenu du faibleniveaude chômage et de lahaussedes salaires réels, nous prévoyons un soutien accru de la consommation dans lesmois à venir. Latendancedésinflationnistenefaiblitpas,maistout lemonde sait que la dernièremarche avant d'attein- dre l'objectif d'inflation est la plus difficile à franchir. Les fortes hausses de salaires et le faible niveau de productivité sont synonymes d'augmentation des coûts unitaires salariaux, ce qui freine la lutte contre l'inflation. L'inflation semble se stabiliser au-dessus de l'objectif de la BCE. Mais face à une croissance économique en berne, les appels en faveur d'une baisseprochainedestauxcommencentsemultiplier. Même si nous prévoyons toujours une première baisse des taux en juin, la faiblesse de la conjoncture et la correction à la baisse des prévisions de crois- sance et d'inflationpourraient amener la BCE à brû- ler la politesse à la Fed et à assouplir sa politique monétaire dès le printemps. Chine : l'économie s'est redressée malgré la crise immobilière Enmars, leCongrès national dupeuple chinois a fixé lesprioritésetobjectifsdelaChinepour2024.Compte tenude l'effet de base, les 5%de croissance visés sont plusambitieuxqu'en2023.Pékincibleundéficitbud- gétaired'environ3,9%duPIB,soitunniveausimilaire àceluide2023.L'objectifd'inflationsesitueà3%.Alors quelapolitiquebudgétaireresteratrèsexpansionniste, lamargedemanœuvrepourl'assouplissementmoné- taire reste importante. À 0,7%, l'inflation globale en février reste supérieure aux attentes, mais se situe en deçà de l'objectif. Aupremiertrimestre,l'économies'estredresséemal- gré la crise immobilière. Grâce aux ventes de détail, la demande des consommateurs reste le principal moteurde la reprise, notamment dans le secteurdes services. La demande de services se répercute posi- tivement sur la demande de biens durables. La pro- ductionindustrielleetlesinvestissementsreprennent des couleurs grâce aux dépenses d'infrastructure. Les indices des directeurs d'achat se stabilisent légè- rement au-dessus de la zone d'expansion. Ces der- niers temps, la pression semble s'être alourdie sur le secteur immobilier. En conséquence, force est de constater que lesdécideurspolitiquesdevront conti- nuerd'activer les leviersbudgétaireetmonétaire s'ils veulent relancer l'économie et atteindre leur objectif de croissance pour 2024. Toujours moins de baisses de taux By Laurent COLLET , Partner and Kevin DEMEYER , Director at Deloitte Luxembourg Adecade of regulations to enhance derivatesmarket integrity R isks associatedwithOver the Counter (OTC) derivatives trades, including systemic, counterparty cre- dit and operational risk were in the spotlight of re- gulators following the 2008 global financial crisis. In res- ponse, a global framework for reporting requirementswas created, and the EuropeanMar- ket InfrastructureRegulation (1) (EMIR) was introduced inEurope by the EuropeanParliament, requiring all firms engaging inderivatives contracts to report the transactions. The objectivewas to in- crease transparency and identify any syste- mic risks linked to these transactions. This publication represented the first step taken by regulators, and it has been regularly finetuned through the monitoring and observation of the market implementation. This led the European Commission to publish the first REFIT proposal in 2017, which eventually entered into force in 2019 as Regulation (EU) 2019/834—also known as “EMIR REFIT” (2) . With this review, the regulator aimed at addressing shortfalls, and in some cases, easing the compliance burden, including the coexistenceof different defini- tions and formats not alignedwithglobal standards, andthelackofinformationgranularitytoexecutere- porting validation and reconciliation processes. Finally, another cycle of revision was conducted throughexchangeswithstakeholders,suchasindus- try working groups. In October 2022, ESMA pub- lished the revised ITS/RTS Technical standards on reportingand thedeadline for their implementation, thereby confirming that the start date of the new re- porting requirementswould be 29April 2024. EMIRREFIT:A focus on high-quality data for enhanced oversight and shared responsibilities EMIR REFIT goes beyond just increasing trans- parency and standardization. It places a strong em- phasis on improving data quality, providing regulators with a more robust foundation for risk measurementandmarketsupervision.Thisenhanced focus on data quality extends to situations where re- porting is delegatedbetween counterparties. Herearesomekeyobjectivesofthislatestadjustment: - Enhancing data quality: EMIR REFIT introduces a common language for reporting, increases the num- ber of reportable fields, and improves the standardi- zation of data submitted to Trade Repositories. This allows for better analysis of derivatives by product typeand facilitatesdata reconciliationbetweencoun- terparties. -Strengtheningsupervisorycapabilities: Byimprov- ing the granularity and standardization of reported information, EMIR REFIT empowers regulators to measure risk and supervise financial markets more effectively. Shared responsibilities indelegated reporting While EMIR REFIT al- lowsforthedelegationof reportingresponsibilities, itiscrucialtounderstand that this delegation does not absolve the initial re- portingentity(delegator) of their ultimate over- sight obligation. Both the delegatorandthedelegate(thecounter- party towhomreporting is delegated) have important responsibilities: Delegator (initial reporting entity): - Selecting a reliable delegate: The delegator must choose a counterparty with a strong reputation for data quality and regulatory compliance. - Clear agreements and communica- tion: Delegationshouldbeformalized throughawrittenagreementthat clearly outlines roles, re- sponsibilities, and com- munication protocols. This agreement should address how discrepan- cies anderrorswill behan- dled. - Oversight and monitor- ing: The delegator must imple- mentoversightprocedurestomonitorthe delegate’s reportingactivities. Thismay involveperi- odic reviews, data reconciliations, and audits. - Ultimate accountability: The delegator remains ac- countable to the regulator for the accuracy and com- pleteness of reported data, even if reporting is delegated. Delegate (reporting counterparty): -Meetingreportingrequirements: Thedelegateisre- sponsible for adhering to all EMIR REFIT reporting requirementsasoutlinedinthedelegationagreement. - Data quality and accuracy: The delegate must en- sure the accuracy and completeness of the data they are reporting onbehalf of the delegate. - Internal controls: The delegate should have robust internalcontrolsinplacetomaintaindataqualityand meet regulatory requirements. - Transparency and communication: Thedelegate is obligatedtocommunicateanyissuesorchallengesen- counteredduringthereportingprocesstothedelega- tor in a timelymanner. Effective communication, clearly defined roles and regular reviews by the delegator are essential in en- suring that EMIR REFIT obligations are fulfilled by the delegate. Through understanding and adhering to these shared responsibilities, both delegators and delegates can contribute to achieving EMIR REFIT’s goalsofmaintaininghigh-qualitydataandenhancing market oversight. Latest updates and clarifications ESMA’s EMIR REFIT Q&A update of 2 February 2024offersimportantclarificationsforcounterparties: -SimplifieddatatransfersforExchangeTradedDe- rivatives(ETDs): Counterpartieswillonlyreceivethe mostrecentTradeStateReport(TSR),eliminatingthe need to process historical data alongside current in- formation. -Clearerguidanceonintragroupderivativesexemp- tion: The update outlines specific conditions for ex- emption based on group structure and derivative types. -Validationrulesandreconciliationtolerances: This section helps entities understand data quality expec- tations andpotential reconciliation issues. - Best practices for delegated reporting: TheQ&A is providing guidance on delegating reporting respon- sibilitiestocounterpartieswhileensuringclearalloca- tion and proper oversight through agreements and communication. As a reminder, delegating reporting does not ab- solve the reporting entity of ultimate responsibility for data accuracy. Firms must implement monitor- ing processes and tools to ensure the quality of re- ported data. DeloitteLuxembourgrecommendsreviewingthefull guidelines andQ&Aupdates for comprehensivede- tails and any potential impact on your current EMIR REFIT implementation efforts. It is time to act: How to address these newrequirements? The 29April 2024deadline for EMIRREFIT compli- ance is fast approaching. Competent authorities are urging all stakeholders to act now, as effectively im- plementing these updates requires careful planning and consideration of shared responsibilities in dele- gated reporting. The impact on reporting systemswill be significant, and Firms should dedicate sufficient resources to achieve compliance. This includes leveraging avail- able accelerators andcarefully reviewing the techni- cal aspects of reporting and the oversight mechanisms for internallyperformedreportingand delegated activities. A broad range of skills will be needed, including client onboarding expertise, reg- ulatoryknowledge,operationalexpertise,androbust governance practices. A proactive approach could addressboththetechnicalimplementationofreport- ing systems andoversight processes to ensure firms have a smooth transition to EMIR REFIT and con- tribute to a more transparent and well-supervised derivativesmarket. Derivativesmarketplayersshouldactnowtoprepare for the upcoming changes brought byEMIRREFIT. 1)Regulation(EU)No648/2012oftheEuropeanParliamentandofthe CouncilOf4July2012OnOTCderivatives,centralcounterpartiesand traderepositories :https://lc.cx/1CeVqb 2) Regulation (EU) 2019/834 of the European Parliament and of the Councilof20May2019 :https://lc.cx/6l910Y EMIR REFIT: Achieving compliance through appropriate oversight 2012 2017 2019 2021 2022 2024 EMIR c Review ycle ʹ o rFi stset f t amendmen s Afirstsetofamendmentswas introducedinMay,implementing simplerandmoreproportionate rules.Thiswasdonetoreducecosts andburdensformarket participants,withoutcompromising financialstability c Review ycle ʹ ISDA WorkingGroup CreationoftheWorking Group(ISDAWG)between ISDAandtheMarket participantstoreviewthe draftandgenerate feedback fe EMIRR it c Review ycle ʹ Technical Standards&Validation RulesandGuidelines Finalversionofthe technicalstandards launchedon7October 2022.Finalreport guidelinespublishedon20 December2022 RegulationGo- Finaldeadlinefo implementation regulatorychange thestartofrepo enforcementon2 2024 Live r the of sand rting 9April

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