AGEFI Luxembourg - avril 2024

Avril 2024 21 AGEFI Luxembourg Immobilier U n paquet de mesures proposé afin de redy- namiser à court terme le marché du logement a été analysé par les députés, le jeudi 28 mars, en présence des min- istres Gilles Roth et Claude Meisch. Les députés ont débuté les travaux législatifs sur le pro- jet de loi 8353 et ils ont examiné des amendements proposés au texte législatif. Le «crédit d’impôt location» figure parmi les mesures prévues pour 2024 sur lesquelles les députésmembres des commissions des finances et du loge- ment se sont penchés en réunion. Les acquéreurs-investisseurs de logements en VEFA (Vente en état futur d’achève- ment) destinés à la location, devraient être éligibles à bénéficier de ce crédit. Selon le ministre des Finances Gilles Roth, cettemesure vise principalement à soutenir le secteur de la construction. Ainsi, il ne serait pas possible de prof- iter du crédit au moment de l’achat d’un bien déjà construit et destiné à la location. A l’instar du crédit d’impôt pour primo-acquéreurs de logement, le «crédit d’impôt location» serait aussi réservé à des personnes physiques. Il s’agit d’un choix politique, a argu- menté le ministre des Finances. Le transfert en neutralité fiscale d’une plus-value immobilière qui est réin- vestie pour un autre immeuble destiné à des fins de gestion locative sociale (GLS) ou pour un immeuble respectant les exigences relatives aux classes de performance énergétique, d’isolation thermique et de performance environ- nementale A+, devrait être réintroduit pour l’année 2024, selon les explica- tions fournies en commission par- lementaire. Le ministre des Finances a affirmé que ce type de transfert avait déjà été sup- primé dans le passé, notamment parce qu’il avait été compliqué de le limiter à des activités se déroulant au Luxem- bourg. Le ministre a mentionné que les conditions relatives aux classes de per- formance énergétique, par exemple, ne seraient toutefois pas aussi simples à remplir. Ainsi le transfert en neutralité fiscale est suggéré comme mesure lim- itée sur l’année 2024. Gilles Roth a également précisé que le montant de la plus-value générée doit être transféré dans son intégralité. Le projet de loi 8353 prévoit encore une augmentation du crédit d’impôt «Bël- legen Akt» de 30.000 à 40.000 euros en 2024. Lors de l’échange avec les députés, Gilles Roth a expliqué que la limite temporelle de la mesure impli- querait qu’un solde du crédit d’impôt non utilisé au cours de l’année 2024 ne pourrait plus être invoqué plus tard. Il est de cette façon aussi revenu sur une réflexion du Conseil d’État. D’autresmesures discutées en commis- sion parlementaire sont notamment l’augmentation de la subvention de loyer pour ménages avec enfant et la prime locative pour jeunes salariés. En ce qui concerne la subvention de loyer, celle-ci devrait augmenter pour attein- dre 80 euros par enfant. Le ministre du Logement Claude Meisch a affirmé que la subvention de- vrait contribuer aux efforts de l’État visant à réduire la pauvreté des enfants et jeunes. Suite à la question d’un député de l’opposition, le ministre des Finances a confirmé qu’il serait prévu que la prime locative pour jeunes salariés puisse aussi être invoquée pour des salariés qui vivent à l’étranger mais qui habitent au Luxembourg pour leur activité professionnelle. Il s’agirait d’une mesure qui devrait contribuer à assurer des conditions de travail at- trayantes. Certains députés de l’oppo- sition se sont intéressés à l’appréciation desministres concernant l’évolution du marché du logement. Selon les propos du ministre des Fi- nances, lemarché aurait commencé à se redynamiser. Gilles Roth estime toute- fois que les mesures proposées pour l’année 2024, et qui devraient entrer en vigueur de manière rétroactive au 1 er janvier 2024, sont toujours d’actualité. Les députés ont également pris con- naissance d’amendements au texte lég- islatif proposés par la sensibilité politique déi gréng. Gilles Roth a affirmé pouvoir soutenir certaines des propositions d’un point de vue politique mais qu’elles ne s’avéraient pas réalisables en pratique notamment en raison de contraintes auxquelles certaines administrations, telles que l’Administration de l’enreg- istrement, seraient confrontées. Une autre députée de l’opposition a ex- primé des doutes concernant cette affir- mation du ministre, elle a suggéré que d'autres solutions pourraient certaine- ment être trouvées. Source : Chambre des Députés Gilles ROTH et Claude MEISCH à la Chambre des députés Desmesures pour redynamiser lemarché du logement ©pixabay D epuis 2014, l'Observatoire de l'habitat et le Statec dif- fusent conjointement une publication consacrée aumarché de l'immobilier résidentiel. Pour la 15 e édition de cette publication, les principaux enseignements sont les suivants : Au 4 e trimestre 2023, l'activité sur les marchés immobiliers et fonciers résiden- tiels reste à des niveaux très inférieurs à ceux relevés les années précédentes, et ceci touche l'ensemble des segments. C'est toutefois sur le marché de la vente d'appartements en construction que la réduction de l'activité est la plus impor- tante comparativement au 4 e trimestre 2022 (-72,8). L'indicehédoniquedes prixdeventedes logements fourni par le Statec (incluant les logements existants et en construc- tion) a baissé de 14,4%entre le 4 e trimes- tre 2022 et le 4 e trimestre 2023. Les évolutions des prix sur les différents segments sont toutefois très hétérogènes: o -7,6% pour les appartements en construction (VEFA, ventes en état futur d'achèvement); o -14,5% pour les appartements exis- tants; o -18,8%pour les maisons existantes. La baisse constatée au dernier trimestre 2023 est cependant moins importante que le trimestreprécédent. L'indicegéné- ral se repliede 2,1%par rapport au3 e tri- mestre 2023 et retrouve sonniveaude fin 2020. Les prix des appartements en construction présentent une quasi stabi- lité (-0,2%), tandis que ceux des apparte- ments existants baissent de 3.9% en variation trimestrielle. Après une chute de -8,6%au troisième trimestre, la baisse des prix des maisons existantes se limite à -1,7% au 4 e trimestre 2023. Il faut noter que ces évolutions de prix se rapportent à des actes notariés enre- gistrés au 4 e trimestre 2023, donc à des compromis de vente signés en grande majorité avant la fin octobre 2023. Il faut également souligner que la baisse des prixde vente doit être interprétée en parallèle avec la baisse de l'activité sur les marchés immobiliers et fonciers : les vendeurs qui consentent à une baisse du prix par rapport à leurs attentes ini- tiales sont souvent dans la nécessité de vendre (par exemple en cas de crédit relais), et le nombre de transactions reste limité parce que certains vendeurs potentiels préfèrent attendre plutôt que de baisser leur prix. Sur le segment des appartements en construction, il semble que certains promoteurs aient fait le choix d'une baisse des prix (ou aient été contraints à cette baisse) aux 3 e et 4 e tri- mestres 2023. Toutefois, le nombre de transactions reste extrêmement limité sur ce segment (seulement 106 transac- tions ce trimestre), ce qui suggère que d'autres promoteurs ont probablement choisi d'attendre encore. Focus sur... les loyers Ce focus analyse les principaux facteurs ayant une influence sur le loyer des appartements, en particulier la surface, l'existence d'un garage, l'âge du loge- ment et sa localisation. Pour cela, il uti- lise les données des loyers d'habitation intégrées dans l'indice des prix à la consommation (IPC) et basées sur une enquête spécifique menée par le Statec. Tout comme la localisation est une com- posante clé dans la formation du prix de vente des appartements, elle est éga- lement un facteur déterminant pour expliquer le niveau des loyers des appartements. Les données issues de l'enquête sur les loyers du Statec renseignent également la date de signature du bail à loyer : elles montrent qu'environ un tiers des ménages enquêtés ont signé leur contrat de bail il y a moins de deux ans, et que leur loyer est enmoyenne supérieure de 16%par rapport à baux signés il y a plus de deux ans. Cette asymétrie provient du fait que les loyers encoursdebail sont rarement adaptés. Elle se traduit égale- ment par une forte différence entre les loyers moyens annoncés, pour des nou- veaux contrats de location (issus des annonces immobilières) et les loyers en cours de bail, pour des contrats en cours (issus de l'enquête du Statec). Focus sur... les loyers annoncés des chambres meublées Ce focus analyse les dernières ten- dances relatives au nouvel indicateur des loyers annoncés des chambresmeu- blées. Il a été développé par l'Observatoire de l'habitat afindemieux suivre ce segment qui a connu un déve- loppement important au Luxembourg ces dernières années et représente aujourd'hui une composante significa- tive de l'offre locative (environ 13,5%de l'offre locative totale en 2023). Il en ressort que l'indicateur des loyers annoncés des chambres meublées a augmenté de 5,0% par an en moyenne sur la période 2010-2023 (soit un total cumulé de +89,6%), contre 4,1% pour les loyers annoncés des appartements traditionnels et 3,2% pour les loyers annoncés des maisons. Sur la seule année 2023, les loyers annoncés ont toutefois augmenté encore plus forte- ment : +6,4% pour les loyers annoncés des appartements traditionnels entre 2022 et 2023, +5,7%pour ceux des mai- sons, et surtout +7,4% pour les loyers annoncés des chambres meublées entre 2022 et 2023. L'Observatoire de l'habitat a par ailleurs mis à jour l'intégralité de ses statistiques consacrées aux prix des appartements (issus des actes notariés) et aux loyers annoncés des logements sur le site www.logement.lu . Hausse des loyers annoncés Après plusieurs trimestres de forte hausse (en particulier du 2 e trimestre 2022 au 1 er trimestre 2023), les loyers annoncés des appartements (issus des annonces immobilières relevées par l'Observatoire de l'habitat et trans- mises par Immotop.lu) s'étaient stabi- lisés aux 2 e et 3 e trimestres 2023. Une nouvelle augmentation des loyers annoncés des appartements est toutefois relevée ce trimestre: +3,9% sur le trimes- tre, et également +3,9%entre le 4 e trimes- tre 2022 et le 4 e trimestre 2023. Lahaussedes loyers annoncés sur douze mois est ainsi supérieure à celle des prix à la consommation mesurée par l'IPCN (+3,2%) sur lamême période. Il faut sou- ligner toutefois ànouveauqu'il s'agit des loyers demandés par les bailleurs pour de nouveaux contrats de location. L'augmentation des loyers en cours de bail (pour les locataires qui ne changent pas de logement) est beaucoup plus modérée, aujourd'hui très nettement inférieure à l'inflation sur les biens à la consommation selon les statistiques du Statec: +1,5% pour l'indice des loyers entre le 4 e trimestre 2022 et le 4 e trimes- tre 2023. ministèreduLogementetde l'Aménagementduterritoire Le « Logement en chiffres » Le Logement en chiffres N°15 - Mars 2024 Ecofin Club Luxembourg vous invite à la prochaine activité au Cercle Munster Private Equity Immobilier : Comment saisir les opportunités ? Pierre THOMAS, CEOduGroupe Eurocom, co-fondateur de « La vie est belle » et gérant de fonds immobiliers & TanguyBESREST,ManagingPartner d’EurocomCapital Jeudi 25 avril de 11h45 à 14h15 PAF : 75 € TTC p.p. - Apéritif networking & Lunch 3 services compris À verser sur le compte bancaire : BIC - GEBABEBB - IBANBE73 0015 4949 3760 – Réf. 25/04 Lieu : Cercle Munster : 5-7 rue Münster, L-2160 Luxembourg Parking aux alentours et voiturier à partir de 12h (service payant 10€). Infoclub&devenirmembre :www.ecofinclub.lu-didier.roelands@ecofinclub.lu Aveclesoutiende

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