AGEFI Luxembourg - juillet août 2025
Juillet / Août 2025 17 AGEFI Luxembourg Banques / Assurances N ow in its fourth edition, the (Gen)AI and Data Use in Luxembourg Survey was conducted from February to March 2025. For the first time, the survey was opened to public re- sponses and strategically ex- panded to include financial sector stakeholders through collaborations with ABBL (The Luxembourg Bankers’ Association) and ACA (Association of Luxembourg Insurers and Reinsurers). As generative AI (GenAI) re- shapes industries at an unprecedented pace, Luxembourg is positioning itself at the heart of this transformation. The latest (Gen)AI andData Use in Luxembourg Survey 2025- “from experi- mentation to execution” conducted by PwC Lux- embourg in collaboration with ABBL and ACA, reveals a significant evolution: organisations across sectors are shifting from early exploration to em- beddingAI into day-to-day operations. The 2025 edition attracted a record 101 respon- dents, 74 of whom were from Luxembourg’s fi- nancial sector, offering themost statistically robust and cross-sectoral snapshot to date ofAI and data practices in the country. This comprehensive overview allows for the assessment of not only how (Gen)AI is already reshaping day-to-day op- erations but also how organisations are preparing for the EU AI Act, the world’s most ambitious AI regulatory framework. A sampling of key takeaways The data readiness reality check - Organisations in Luxembourg continue to have a high maturity in terms of foundational data governance and privacy considerations, creating a solid foundation for the implemen- tation of AI. Two notable excep- tions are however the limited maturity in terms of collection ESG data, and that only 25% of organisa- tions are using most of the data that they are collecting – a key gap to im- prove in the coming years. Data ecosystemfingerprint: technology adoption across sectors -Most businesses nowuse internal and structured data as their foundation, while advanced tools like data lakes and master data management give some companies a competitive edge. Entities should investigate their data strategies to map more advanced data tools to specific business out- comes. The focus should be on areas where they can gain a competitive advantage or achieve sig- nificant operational efficiencies. Towards operational use of (Gen)AI - Between 2023 and 2025, businesses rapidly shifted from experimenting withAI to putting it to work. Third-party (Gen)AI tools are used by 64% of operational companies, while 57% of banks are working on internal tools, both far above the 2023 numbers. There is however still significant room to grow, as according to recent studies more than 80% of CEOs expect a com- prehensive use of (Gen)AI. AI use case radar: finding adoption hotspots - Personal productivity serves as the common starting point for AI adoption across industries, with companies focusing on direct individual benefits before moving to complex organisa- tional changes. Forward-looking leaders should consider programmes to identify which personal productivity AI successes can be scaled up to process-level improvements, for example by ex- panding individual writing assistance to auto- mated report generation. Taking action vs taking your time: EU AI Act compliance across Luxembourg’s economy - Luxembourg’s banks are actively preparing for EUAI regulations, while alternative investment firms are waiting to see what happens, showing the mixed response across Europe as it tries to balance AI innovation with proper oversight. There are several no-regret areas on the road to EUAI Act Compliance, including building an in- ventory of AI systems and defining their associ- ated risks, fulfilling training requirements towards AI literacy, and ideally setting up a comprehensive AI Governance. Thierry Kremser, Advisory Partner, DeputyAd- visory & Technology Leader, PwC Luxembourg: “Luxembourg stands at a crucial moment where AI ambition, regulatory certainty, and market readiness converge. Organisations that act deci- sively now - building both technical capabilities and valuable use cases - will define the next chapter of our digital economy.” Andreas Braun, Director Artificial Intelligence & Data Science at PwC Luxembourg: “The ambi- tion of the government on AI is very clear, with several billion earmarked for AI innovation - our data shows it is the right time. We’re seeing or- ganisations move from experimentation to exe- cution at unprecedented speed, ensuring that this persists and turns into real economic gains should be a priority.” Ananda Kautz (portrait), Member of the Man- agement Board (Innovation, Payments, Sustain- ability) at ABBL: “We are delighted to see the progress made by our members in adopting GenAI confirmed by the results of this study. Banks manage a huge amount of data. Increased use of GenAI will enable great strides to be made in automating processes and personalis- ing services.” Sarah Hartmann, Conseillère juridique chez ACA Luxembourg: “For Luxembourg’s insur- ance sector, generative AI is gradually moving from concept to practice — and it’s becoming a game-changer. Insurers are shifting from exper- imentation to real transformation. It opens the door to smarter underwriting, hyper-person- alised customer journeys, and radically more ef- ficient operations. Those who act decisively now will help define the future of insurance.” Survey PwC, ABBL, ACA Luxembourg takes bold steps fromAI experimentation to execution Par Alexis BIENVENU, Gérant, La Financière de l’Échiquier S ociété Générale : +84 % depuis le début de l’année [1] ! Et ce n’est qu’un exemple. Les banques de la zone dans leur ensemble réalisent un parcours impressionnant cette année : +44 %, loin devant les stars de l’IA, dont les performances sont en comparaison pâles (Nvidia par exemple : +17 % en dollar). Certaines éblouissent tout par- ticulièrement : Unicredit, ac- tuellement la deuxième banque cotée de la zone euro par sa capi- talisation, s’envole ainsi de plus de 600 % en trois ans ! L’explication ne réside pas dans l’activité écono- mique de la zone euro, hélas déprimée. Au-delà de quelques trajectoires singulières, comme Uni- credit justement, on peut rapporter ce phénomène à plusieurs raisons structurelles, qui permettent d’envisager cette tendance comme durable. Premièrement, la courbe des taux s’est normali- sée. Grâce à la baisse de l’inflation, puis des taux directeurs, elle a retrouvé une forme standard, où les taux à court terme sont nettement moins éle- vés qu’à long terme, alors que l’inverse prévalait en 2023 par exemple, lorsque le taux allemand à 2 ans s’est élevé à près de 80 points de base au-dessus du taux à 10 ans. Les banques, empruntant principale- ment à court terme pour prêter à long terme, ne pouvaient prospérer dans cet environnement. Cette période adverse est désormais ter- minée, et aucune vague inflationniste d’am- pleur ne se dessine à l’horizon. D’autres facteurs ont pu jouer dans la prospérité retrouvée des banques : davantage de commis- sions sur les transactions par exemple, ou des allègements réglementaires. De même que le rattrapage at- tendu de leur valorisation boursière, demeurée longtemps ridiculement faible. Mais un autre mouvement agit sous la surface, plus puissant encore : la montée en puissance de la recherche de souveraineté européenne. Réagis- sant au morcellement accru du monde, délaissée par son allié occidental et pressurée dangereuse- ment par son grand voisin oriental, l’Europe a pris conscience de la nécessité d’affirmer sa sou- veraineté en différents domaines : militaire bien sûr, mais aussi commercial et désormais financier. Dans cet esprit, la commission européenne tra- vaille sur un ambitieux projet transformateur pour la finance européenne : la stratégie « Union pour l’Epargne et l’Investissement » (UEI), pré- sentée en mars 2025. Cette dimension de l’Union vise à créer un mar- ché unique et efficace du financement de projets économiques au sein de l’Union européenne. Le constat de départ est que l’épargne de la zone euro est abondante mais sous-utilisée. Chaque année, 1.000milliards d’euros sont épargnés, mais une grande partie fuit l’Europe pour être investie en particulier sur la dette américaine ou sur des actifs européens à faible risque, donc à faible ren- dement, et à faible valeur productive. Réorientés au moyen de dispositifs efficaces, des centaines de milliards d’euros par an pourraient être inves- tis plus utilement pour la dynamique euro- péenne, non seulement militaire, mais aussi écologique ou digitale. Les chantiers sont nombreux. Ils prennent géné- ralement comme point de comparaison les États- Unis, où les financements de projets sont plus aisés. Parmi les priorités figurent le développe- ment de fonds de capital-risque transfrontaliers pour soutenir les entreprises innovantes au ni- veau pan-européen. Une autre concerne directe- ment les banques et les marchés : il s’agit de sou- tenir le processus de ‘’titrisation’’ des prêts. Ce mécanisme consiste, pour une banque, à assem- bler une multitude de prêts en un seul véhicule, pour le revendre ensuite en différents lots à des investisseurs. Cela lui permet d’alléger son propre bilan, donc de libérer des capitaux pour procéder à d’autres prêts. Un tel fonctionnement, courant aux États-Unis, reste confidentiel en Europe, au détriment de sa capacité à soutenir l’innovation. D’autres projets plus originaux sont envisagés, telle que la création d’un marché unifié des taux souverains européens, et non plus seulement na- tionaux, qui pourrait accueillir une partie des ca- pitaux aujourd’hui investis dans la dette américaine. Ce projet d’Union ne constitue pas seulement une énième évolution réglementaire, mais une révo- lution idéologique. Les banques, et plus large- ment des marchés de capitaux, sont désormais vus comme d’authentiques outils de souveraineté, et non plus seulement de prospérité – l’une n’al- lant pas sans l’autre au demeurant. D’ici une décennie, l’Europe bancaire et boursière sera probablement bien plus solide, donc l’Eu- rope plus autonome. Longue vie à la révolution financière européenne ! [1] Au 27 juin 2025 La révolution sera financière, camarade européen
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