AGEFI Luxembourg - avril 2024

AGEFI Luxembourg 12 Avril 2024 Fiscalité / Economie Par Bruno CAVALIER, Chef économiste ODDO BHFAsset Management L 'économie mondiale a sur- monté deux chocs d'une rare intensité qui auraient pu la mettre au tapis. Il n'en a rien été. Pre- mièrement, la poussée d'inflation qui s'est manifestée partout en 2021 et 2022 est largement dégonflée. Selon l'es- timation de Bloomberg, le taux d'inflation mondial qui avait bondi jusqu'à plus de 10% à la fin 2022 se situe au voisinage de 5%. En Europe, l'inflation est redescendue au-dessous de 3%, c'est-à-dire plus très loin de la cible de 2%. Deuxièmement, la vive hausse des taux d'intérêt s'est aussi cal- mée maintenant que les banques centrales considèrent qu'elles ont assez durci leur politique. Elles envisagent même un début d'assouplissement moné- taire dans les prochains mois. La poussée d'inflation a certes amputé sur le pou- voir d'achat des ménages mais pas au point de provoquer une récession. La hausse des taux d'in- térêt a renchéri le coût du financement mais, à l'ex- ception des crédits au secteur immobilier, les effets restrictifs ont été absorbés sans trop de dommage. Le plus remarquable est la solidité des marchés du travail. Pour calmer l'inflation, il n'a pas été nécessaire d'en passer par une forte hausse du chômage. Pour l'avenir, la vue du consensus peut se résu- mer à gros traits ainsi : la désinflation va restaurer la confiance aux ménages et stimuler leur consommation tandis que la baisse des taux va alléger les charges financières des entreprises et favoriser l'investissement. Certains consi- dèrent même que le monde est à la veille d'un boom de la productivité rendue possible par le développement de l'in- telligence artificielle. N'est-ce pas trop beau pour être vrai ? Entre les Cassandre qui prédisent sans cesse l'imminence d'une nouvelle crise et les Pangloss qui voient tout en rose, il y a place pour une approche raisonnée des risques. Pour faciliter leur examen, distin- guons les risques écono- miques, politiques et géo- politiques. Il va sans dire qu'il y a des interactions entre eux. Risques économiques L'économiemondiale a certes évité le piremais sa situation présente n'est pas sans fragilités. Tout d'abord, les disparités entre grandes régions se sont accrues. En 2023, les Etats-Unis ont enregistré un rythme d'activité supérieur à leur potentiel, mais dans le même temps, l'Europe était en stagnation et la Chine n'a pas réussi à enclencher une vraie reprise malgré la levée des restrictions sanitaires. La crois- sance mondiale est mal répartie et, partant, assez faible. D'après les estimations du FMI, elle est attendue aux alentours de 3% cette année. Avant la pandémie, on aurait estimé que le régime de croisière se situait plutôt entre 3.5% et 4%. Ensuite, la situation des finances publiques s'est dégradée. Faisant face à des taux de refinancement plus élevés, les gouvernements doivent être atten- tifs à leur trajectoire de dette. Cela peut amener des politiques budgétaires plus restrictives, y com- pris sur les programmes d'investissement néces- saires au vu des grands défis de demain (défense, technologie, changement climatique). Là encore, les Etats-Unis font exception, sûrs de l'avantage que confère le dollar, et gardent des déficits exces- sifs. Ce faisant, le risque est d'entretenir une sur- chauffe et, qui sait, d'amener la Fed à surseoir à la baisse des taux. Ce serait une grosse déception pour les marchés financiers qui ont tant misé sur ce pivot monétaire. Enfin, les échanges mondiaux sont de plus en plus fragmentés. Après la crise financière de 2008, mais plus encore après la pandémie de 2020, le libre- échange n'est plus vu comme une vertu bénéfique à l'ensemble des pays. Un peu partout, il y a des penchants protectionnistes, quitte à leur donner d'autres noms : politique industrielle, sécurisation des approvisionnements, indépen- dance nationale. Le commerce mondial est sans grand tonus depuis deux ans. Risques politiques En 2024, environ soixante-dix pays représentant à peu près lamoitié de la populationmondiale vont avoir des élections. Une seule toutefois a vraiment la capacité de causer un choc global, c'est l'élection présidentielle américaine du 5 novembre prochain. Cette élection est atypique à divers titres. C'est la répétition du match de 2020 qui avait opposé Joe Biden et DonaldTrump, deux hommes âgés à pro- pos desquels beaucoup s'interrogent sur leur état de santé, physique ou mental. Comme presque toujours, le résultat risque de se jouer dans une poignée d'états-pivot avec un écart minuscule de quelques centaines demilliers de voix (sur plus de 160 millions d'électeurs enregistrés). Les jeux res- tent très ouverts. DonaldTrump n'a jamais admis sa défaite en 2020. Il est animé d'un désir de revanche, d'autant plus qu'il est englué dans unemultitude d'affaires judi- ciaires. Sa plateforme économique est la même qu'en 2016 mais poussée à l'extrême. Au plan économique, il promet deux choses : des baisses d'impôts pour les entreprises et des hausses de droits de douane. En 2016, Trump s'était dénommé «Tariff Man» et sa cible princi- pale était avant tout la Chine. Cette fois, il entend taxer toutes les importations d'où qu'elles vien- nent dans le monde. Ce serait le prétexte à une rétorsion de la part des autres pays. En matière internationale, Donald Trump promet de réduire les alliances historiques des Etats-Unis avec l'Europe et l'Asie, de quoi ren- dre le monde plus imprévisible. Risques géopolitiques Chacun des foyers de tensions majeures – l'Ukraine, leMoyen-Orient, et l'Asie – peut connaî- tre une escalade tant les situations sont complexes. L'Asie est le terrain principal où s'affrontent Etats- Unis et Chine. Entre ces deux puissances qui aspi- rent à la domination technologique et militaire, ce n'est pas heureusement un conflit déclaré mais, mêmes larvées, les tensions ont nécessairement des répercussions sur les conditions économiques. En Ukraine, après plus de deux ans de combats, une lassitude s'est emparée d'une partie de l'opi- nion occidentale et des dirigeants partagés entre le désir de ne pas laisser à la Russie un avantage irré- versible mais conscients des coûts d'un engage- ment plus explicite au côté de l'Ukraine. Quand des dirigeants de l'un et l'autre bord évoquent le risque nucléaire, c'est que l'incertitude est très supérieure à la normale. AuMoyen-Orient, principale zone de production et de transit de pétrole et de gaz, l'histoire nous a donné plusieurs exemples d'embrasement ayant des répercussions sur les marchés de l'énergie et sur l'économie. A ce stade, même si les puissances régionales ont évité ce scénario, les flux commer- ciaux qui passent ordinairement par le canal de Suez ont dû être reroutés pour contourner l'Afrique. Les perturbations et le surcoût sont sans commune mesure avec celles subies lors de la pandémie, mais elles participent de la fragmen- tation du monde. Quels risques pour l'économie mondiale ? A t the close of its 68th Annual Ge- neral Meeting in March, chaired by Christian Strasser, the Asso- ciation of Insurance and Reinsurance Companies of Luxembourg (ACA) Board of Directors presented its annual report and industry figures for 2023. As of 31 December, 2023, the insurance sector recorded a premium income of €37,8 bn, -17,5% in life insurance to €19bn and +9,2% in non-life insur- ance to €18,8bn. The amount of assets under man- agement is up 2,2% to € 222,2bn. International life insurance ACAmember companies experienced a downturn in international premium collections, totaling €18.7 billion, a19%decrease from2022. The shareof prod- ucts with guaranteed returns is increasing, repre- senting 22,9% of invested assets in 2023, compared to 16% in 2021. Meanwhile, the proportion of unit-linked contracts in the investment mix has reduced, accounting for 70.7% of the invested assets as the year closed. In 2023, the 5 mainmarkets of international life insur- ance represent 83% of the insurance products dis- tributed under FOS provisions. Over the last 5 years, the following main develop- ments were observed: - France, as the leading market, mirrors this trend with significant growth in 2021 at 34.1%, but subse- quent years show a decline in premiums and growth rates. Despite a decrease of 20,4% in 2023, the French market remains the dominant market representing 47%of the total market. - Following a decrease of -35% in 2022, the Italian market is outperforming themarket in 2023, with a decline of -5,4%. - Germany presents an unusual pattern, with a moderate growth of 5.5% in 2021, a spike to 26.4% in 2022, followed by a sharp decline to -37.7% in 2023. - Belgium showed robust growth in premiums in 2021 at 24.4%, but there was a shift to negative growth in the following years, with -24.1% in 2022 and -13.8% in 2023. - Portugal, on the other hand, maintained a positive growth trajectory + 22.4% in 2021 and + 20.4% in 2022, but then faced a significant drop to -32.8% in 2023. International non-life business In2023, thenon-life insurance sector sawa 15.8%in- crease in premium revenue, showcasing its persis- tenceafter the significant gains of 23% in 2021 and 18.9% in 2022. The General Liability and Property segments account for 80% of the direct premiums collected by year-end. Especially, the «Property» insurance category showedastrongincrease,culminatingina33.6%rise in 2023, primarily due to the integration of a new ACAmember in2023,which is amajorplayer in this segment.Thegrowthovertheyearfor‘Property’un- deniably reflects a sustaineddemand in themarket. Local business life and non life insurance In 2023, the total local life insurance market saw a 14.4% decline. The drop was more pronounced for unit-linked products, which decreased by 28.3%, compared to amoremodest 2.1%decrease in guar- anteed return products. Acloser look reveals a 7.1%uptick in theproportion of guaranteed rateproducts fromtheprevious year, accounting for 57.1%of the year’s total premiums. Local non-life business The growth in the local non-life insurance sector was robust, achieving a 5.5% increase and accu- mulating €1.3 billion in direct insurance premiums by December 31, 2023. The sector was led by “Motor” and “Property” in- surance products, which saw rises of 4.4% and 6.4%, respectively. The trends in these key areas may be attributed to the broadermacro-economic climate,with inflation playing a significant role in driving these changes. NewDeputy CEOofACA Valérie Tollet was appointed Deputy CEO of ACA inMarch 2024. Valérie Tollet is an expert in the field of taxation, with20years of experience as a tax specialist in con- sultingfirms inBelgiumandLuxembourg.Withde- grees in law and tax law, she has developed sharp expertise in these areas. In 2020, Valérie joined the ACA as a Legal and TaxAdvisor. In her role, she was responsible for matters related to international life and non-life insurance, reinsur- ance, as well as various working groups within the organization. Beyond her tax-related responsibili- ties, Valérie alsoprovidedsupport toACAmembers in human resources. In January 2022, Valérie be- came Insurance Mediator, and in April 2022 was promoted to ACA, becoming a member of the Ex- ecutive Committee. She is responsible for thework andmanagement of the International Life, International Non-Life and Reinsurance Commissions. NewBoard of Directors The ACA’s Board of Directors increases from 18 to 20members. The Board is composed as follows: Christian Strasser (Groupe LALUX) - President Nicolas Limbourg (Vitis Life) - Vice-President Marc Lauer (Groupe Foyer) - Vice-President Octavie Dexant (AXA Assurances Luxembourg) - Vice-Presidente Marc Hengen (ACA) - Managing Director FlorentAlbert (Lombard International Assurance) Lize-Mari Barnes (Swiss Re Europe) Alexandre Draznieks (Cardif Lux Vie) Julie Dubuisson (Convex Europe) Jean Elia (Sogelife) PascalHerrmann (The Shipowners´Mutual Protec- tion and IndemnityAssociation (Luxembourg)) Paul Lecoublet (Generali Luxembourg) Loïc Le Foll (LaMondiale Europartner) Frédéric Lipka (BPCE Life) DiegoManzetti (AIGEurope) AmandineMotte (Barents Re) Cornelia Roeskau (SI Insurance (Europe)) Christian Rola (LibertyMutual Insurance Europe) Christine Theodorovics (Baloise Assurances Lux- embourg) Karine Verbruggen (Swiss Life (Luxembourg)) Source:ACA annual report 2023 ACA Annual Report Slower insurance premiums income in 2023 ©ACA

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