Trop souvent dois-je constater que le rôle de notre place financière reste mal compris.
Contrairement à l’image souvent véhiculée d’une machine spéculative déconnectée du
terrain, la place financière luxembourgeoise est solidement ancrée dans ce qu’on appelle
désormais « l'économie réelle ». Elle en finance le développement et les investissements,
à une échelle européenne, voire mondiale. Elle est également un formidable outil dans la
lutte contre le réchauffement climatique. Dans cet esprit, j’ai activement soutenu, au cours
des dernières années, le développement de la finance verte et durable, dont le
Luxembourg est aujourd’hui un leader mondial. Grâce à sa place financière, le
Luxembourg dispose ainsi d’un formidable levier pour réaliser – et aider d’autres à
réaliser - les objectifs issus des accords de Paris. Je suis persuadé que c’est au travers du
développement continu et conséquent de la finance verte et durable, voire éthique, que les
acteurs financiers pourront redorer leur blason, quelque peu teinté suite à la crise
financière mondiale.
Dans le même sens, je me réjouis que l’Europe ait tiré les bonnes conclusions de la crise
financière mondiale au niveau de la régulation. Avec la création de l’Union bancaire et le
renforcement de l’Union économique et monétaire, des pas importants ont été faits vers un
système financier européen plus solide et plus intégré, au bénéfice tant des citoyens que
des entreprises. Aujourd’hui, je peux affirmer sans hésitation que les places financières
européennes, et plus particulièrement celle du Luxembourg, sont beaucoup plus solides
qu’avant 2018 et mieux préparées pour l’avenir.
Une politique budgétaire et fiscale équilibrée
Le même constat vaut pour notre pays. Pendant les années de crise, les finances publiques
du Luxembourg avaient fait l’objet d’une détérioration inquiétante. Le premier objectif de
ce gouvernement a donc été de renverser la vapeur et de stabiliser la dette en-dessous de la
barre des 30% du PIB. Ce pari a été réussi. Elle se situe aujourd’hui à environ 22,7% du
PIB et le solde budgétaire s’établit de manière récurrente proche de l’équilibre.
Ce résultat n’aurait pas pu être atteint sans l’assainissement des finances publiques auquel
nous avons procédé dès l’entrée en fonction de ce gouvernement avec le « Zukunftspak ».
Un élan certain retrouvé au niveau de la conjoncture y a également contribué. Comme les
chiffres évoluaient d’exercice en exercice de manière toujours plus positive, il devenait
évident qu’il fallait que les citoyens puissent en profiter également. Voilà pourquoi, le
gouvernement a mis en œuvre une réforme fiscale juste et équitable, qui a mis l’accent sur
les ménages à moyen et faible revenu, sans oublier la compétitivité des entreprises.
Aujourd'hui, toutes les grandes agences de notation confirment le « AAA » du Grand-
Duché, avec perspective stable, ce qui confirme la santé retrouvée de nos finances
publiques.
Un deuxième facteur me semble crucial pour expliquer l’attractivité retrouvée de notre
pays et notamment de la place financière : la décision du gouvernement d’embrasser la
transparence et d’abandonner le secret bancaire au niveau international. Le Luxembourg a
fait de la transparence son fer de lance, a activement contribué aux discussions au niveau
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