Par Bruno Colmant, Membre de l'Académie Royale de Belgique
La crise est loin d’être terminée. D’une ampleur exceptionnelle, elle devrait faire sentir l’amplitude de son cycle et la violence de ses effets sociaux endéans les trois prochaines années, au moment où le niveau du surendettement sera internalisé dans la perception du bien-être futur. Les modèles européens, fondés sur l’Etat nourricier et des tissus sociaux très denses, eux-mêmes héritiers de l’empreinte catholique, ont conduit à des États providentiels suffocant sous leur endettement, atteignant des étiages inconnus en temps de paix.
Lorsqu’on s’interroge sur les origines de cette dette, la première réponse qui fuse d’ordinaire est de l’attribuer à la crise financière. L’explication...
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