Au-delà des explications habituelles sur les abus du capitalisme et le comportement avide des spéculateurs, la débâcle des subprimes est aussi une crise de connaissance. Elle est due à l’hégémonie d’une conception mathématique qui suppose que les marchés se comportent suivant les lois du mouvement brownien. Ce virus B(rownien), qui atteint la finance, est aussi redoutable que celui de la grippe A qui attaque l’homme. Les grandes crises sont imprévisibles parce que, lorsqu’elles se produisent, le comportement des acteurs est irrationnel. Il est admis aujourd’hui que les marchés ont deux régimes de fonctionnement: un régime «normal», régulier, où les modèles fonctionnent et où on peut faire des prévisions adaptées ; et un régime extrême, celui des krachs, dans lequel la prévision est mise en...
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