Agefi Luxembourg - novembre 2025

Novembre 2025 9 AGEFI Luxembourg Économie T he PwCBusiness Barometer recovers to -3 inOctober, up from-6 inSeptember. Confi- dence fromtrade agreements contrastswith rising geopolitical tensions and economic uncertainty. In October, consumer confidence in Luxembourg showed signs of recovery. Following the 2026 budget presentation of Finance Minister Gilles Roth, house- holds can expect lower prices, more sta- bility,andimprovedwelfare.Confidence rose as energy spending is forecast to decline in 2026. In addition, planned tax reforms and prudent budgeting, com- bined with targeted investments to ease the housing crisis, are laying the founda- tion for resilience. Expectations of wage indexation in early 2026, which will strengthen purchasing power, also support current sentiment. Challenges remain: STATEC downgrad- ed theGrandDuchy’sGDPgrowth fore- cast to 1% at the end of 2025 and 2% in 2026.Labourmarketfatigueisamongthe key reasons for weaker performance. Job creation projections expect to hardly exceed 2% in the medium term. As per latest data fromSTATEC, the unemploy- ment rate increased to 6.1% in themonth of September, from 5.9% in August, sig- nalling a deterioration of the labourmar- ket. Global trade uncertainty, especially with the US, continues to weigh on Luxembourg’s outlook. Exports to the US fell by 2% in the first eight months of 2025. Metals and related products drove the decline, accounting for about 40% of total exports in recent years. Luxembourg’s direct exposure to US trade shocks is limited, but strong ties with EU partners create indirect risks, as they are more affected by worsening trade conditions. At EU level, consumer confidence is sup- ported by stable inflation and improved growth data. Inflation eased to 2.1% in October from2.2% in September, contin- uing its downward trend. This stability has helped reinforce optimism among households and businesses. Growth reacheditsstrongestlevelsinceMay2023, driven by improved private sector activi- ty. Spain andGermany led the improve- ment, showcasing respectively a PMI of 56.0 and 53.8. Italy and Ireland also expanded. France, however, underper- formed(47.7PMI).Politicalandeconomic challenges, weakness in the construction sector, and low demand for services weigh on its outlook. Moreover, France’s debt burden, projected to reach 125% of GDPby2035,addsfurtherconcernabout fiscal sustainability. Globally, growth remains slow but resilient, projected at around 3% in 2026, according to IMF forecasts.Although this paceisstillbelowpre-pandemicaverages, itdemonstratestheglobaleconomy’sabil- ity to withstand recent shocks, including energy price volatility and geopolitical tensions. Key uncertainty drivers have eased, helping to reduce consumer con- cerns and stabilize sentiment in major markets.Onenotableimprovementisthe temporary calm in US-China trade rela- tions,followingtherecentagreementthat paused tariff escalations. While this has provided short-termrelief for global supply chains, analysts remain cautious about the durability of the deal, given underlying structural issues and politicalsensitivities.IntheUnitedStates, thelongestgovernmentshutdowninhis- tory has finally ended, after significantly disrupting public sector operations and eroding confidence in institutions. The resolution came through a compromise that funds the government only until January 2026, leaving the possibility of renewed fiscal tensions early next year. The monthly PwC barometer, in collaboration with AGEFILuxembourg, isaneconomicconfidence indi- cator that is intended to be a simple and pragmatic tool aimed at capturing the economic atmosphere of the Grand Duchy each month. The indicator is based on a number of sentiment indices published monthly by Eurostat and Sentix, which are based on surveys (businesses, consumers or investors/ analysts). The indicators used are: consumer confidence (EA for euro area and LUX for Luxembourg), industrial confidence (EA and LUX), construction confidence (EA and LUX), financial confidence (EA), retail con- fidence (EA), services confidence (EA) and the Sentix Index (EA). The evolution of the barometer over the past four years is displayed on the graph below. PwCMarketResearchCentre, IHSMarkit,Sentix,STATEC The monthly PwC Barometer L e Premier ministre Luc Frieden s'est rendu à Seat- tle et San Francisco (États- Unis) du 8 au 12 novembre pour une visite de travail axée sur le renforcement des liens technolo- giques, scientifiques et écono- miques entre le Luxembourg et les États-Unis. Au centre du pro- gramme figuraient des rencontres de haut niveau avec des institu- tions et entreprises de premier plan, principalement dans le sec- teur du numérique, mettant l'ac- cent sur les tendances stratégiques et géopolitiques de l'intelligence artificielle, et de l'innovation plus généralement. Les échanges avec des entreprises tech- nologiques mondiales, telles que Nvidia, Amazon, Google et Microsoft, ont offert l'occasion d'explorer les der- nières avancées, d'échanger sur les enjeux liés aux nouvelles technologies et de renforcer la collaboration avec un des pôles d'innovation les plus dyna- miques au monde. « Renforcer la souveraineté numérique européenne est essentiel. Mais la souve- raineté ne peut être l'équivalent de pro- tectionnisme, elle est synonyme de la liberté de choisir », a déclaré le Premier ministre. « Vu les opportunités écono- miques et sociétales qu'offrent intelli- gence artificielle, il est important de consolider les liens entre leLuxembourg et les États-Unis, acteur incontournable dans la technologie, en favorisant des partenariats stratégiques et en créant des synergies dans un paysage géopolitique et économique en pleinemutation. » Dans ce contexte, le Premier ministre a également eu l'occasiond'échanger avec Condoleezza Rice, ainsi qu'avec plu- sieurs professeurs renommés sur les grands enjeuxgéopolitiques actuels rela- tifs à la technologie, la défense et l'éner- gie au Hoover Institute de l'université de Stanford, véritable berceau de la Silicon Valley. Toujours à PaloAlto, la visite s'est pour- suivie par une rencontre au Stanford Institute forHuman-CenteredAI, oùdes discussions approfondies ont eu lieu autour des implications sociétales de l'intelligence artificielle. Le Premier ministre s'est également échangé avec des représentants de fonds de capital-risque, afin d'explorer les opportunitésdecollaborationetdefinan- cement pour soutenir le développement des secteurs stratégiques, tels le numé- rique et la défense. En sus de l'accent sur l'intelligenceartificielle, lePremierminis- tre a saisi l'occasion du déplacement à la côte ouest pour confirmer les ambitions spatiales du Gouvernement. Ainsi, le Premier ministre a visité le géant améri- cain de l'aéronautique Boeing, afin de réaffirmer les liens étroits avec le Luxembourg et des acteurs clés tels que SES, Cargolux et Luxair. Dans cemême esprit, lePremierministre fut présent lors de la signature d'un Memorandum of Understanding par le Berkeley Space Center et le Centre inter- disciplinaire pour la sécurité, la fiabilité et la confiance (SnT) de l'Université du Luxembourg visant à renforcer la recherche collaborative et l'enseignement dans le domaine des sciences et techno- logies spatiales. Le 11novembre, à l'occasionduVeterans Day, jour de commémoration nationale américaine, lePremierministre a rencon- tré Ken Mar, vétéran de l'armée améri- caine ayant combattu lors la bataille des Ardennes. Il lui a conféré la haute déco- rationd'officier de l'ordre duMérite afin de rendrehommage à lui et tous les vété- rans pour leur engagement au servicede notre pays et toute l'Europe. Source : ministère d'État Luc Frieden en visite de travail à la côte ouest des États-Unis « Consolider les liens entre le Luxembourg et les États-Unis » ©ME Par Laurent GAYET, Deputy CEO, AXA Wealth Europe E t si nous remettions La Boétie à l’ordre du jour pour définir le profil du futur commercial premium ? La fidélisation du client repose avant tout sur la qualité des interactions. Ainsi, être un commercial moderne ne se limite plus à la simple vente et au suivi, mais impose désormais une compréhension fine des besoinsclientqueledigitalseul même dopé par l'intelligence artificielle (IA) ne peut satisfaire. La maîtrise de disciplines comme la synergologie (interprétation du langage corporel), laproxémie (étude de ladistance dans l’interaction) et l’idiosyncrasie (comportements singuliers/ filtre cognitif) sont les nudges relationnels souvent méconnus dans notre domaine patrimonial mais qui deviennent indispensables pour décrypter les attentes d’un client dans une démarche d’écoute active et d’analyse comportementale. Convaincre et travailler à des incitations implicites à la décision demande certes un savoir, un savoir- faire mais surtout un savoir-être mêlant finesse rationnelle, intelligence contex- tuelle, émotionnelle et surtout cortextuelle. Car nous sommes dotés d’un cerveau plas- tique que ladette cognitive guette pour celui qui ne réfléchit plus assez et n’a plus le désir de penser sans l’outil. Paradoxalement vu l’inondation de data pro- voquée par Chat GPT, la proximité rela- tionnelle est d’autant plus indispen- sable mais en veillant à ne jamais franchir la limite des cercles de l’in- time du client sans invitation sous peine de créer un potentiel conflit d’intérêts ou de briser la confiance. Se mettre à la place du client pour le comprendre mais ne jamais se comparer à lui. Aujourd’hui, la « clientcentricité » ne consiste plus simplement à répondre à des besoins, mais à accompagner le client dans ses projets de vie, ses défis, ses réclamations, en anticipant ses envies patrimoniales et non en les suivant. Ainsi, la connaissance de différentes grilles de lecture de la personnalité (MBTI, PNL, GESTALT, etc.) ne consti- tue pas une clé universelle mais facilite la compré- hension holistique de la pensée d’un consomma- teur et notamment celle des non-dits si parlants dont Talleyrand se faisait le chantre : les meilleurs accords se font sur les arrières-pensées. Les clients sont plus zappeurs, imprévisibles, influencés par les réseaux sociaux qui leur don- nent une plus grande indépendance vis-à-vis des conseillers au profit des communautés d’amis et d’influenceurs. Il nous faut aussi développer un « QUICAD » (quotient d’intelligence commerciale à distance), capable de décrypter l’épigénétique du client. La maîtrise des données permet une approche prédictive et proactive, mais attention à ne pas devenir trop intrusif, surtout pour une clientèle qui valorise le secret et la discrétion. Qui trop embrasse, mal étreint répètent à l’envie les zélateurs de la balance anglosaxonne du sens de la mesure. L’approche commerciale doit donc s’adapter en tenant compte de l’environnement économique et politique jonché de cygnes noirs, des cercles d’in- térêt du client, avec un bagage culturel et linguis- tique sans cesse enrichi. Le dialogue heuristique, basé sur l’écoute et l’accompagnement à charge affective, l’empathie, et l’incarnation, deviennent alors le socle de l’authentique. Le sens devient cru- cial : à qui confier sa fortune ?Avec quelles valeurs attachées dans la transmission ? Car si le digital optimise seul le contact fidélise. Le client n’achète pas seulement un produit ou un service, mais une histoire, une relation. L’intelligence relationnelle doit s’enrichir de la puissance de l’intelligence artificielle (IA), par le nouvel art de la questionite, cette nouvelle voca- tion qui vise à poser les bonnes questions avec une approche itérative puis performative. Cependant, l’IA ne ressent pas d’empathie vraie même si on voit poindre de plus en plus de stimuli sensoriels dans les réponses. C’est donc à l’humain de l’enri- chir et de garder l’essentiel : sa liberté de pensée pour éviter l’uniformisation et continuer à convaincre par la personnalisation et le sur mesure. C’est l’ère du commercial éclairé et ampli- fié certes mais surtout l’air à respirer du conseiller incarné, ambassadeur des valeurs qu’il prodigue. Le vrai est alors la seule technologie durable et finalement le capital humain l’actif essentiel dans la gestion de patrimoine augmentée. En conclusion, le commercial performant doit désormais conjuguer intelligence relationnelle, émotionnelle et artificielle et éviter le piège de l’imbécilité réelle caractérisée par le syndrome du simple clic and collect. La dialectique de Hegel, entre maître et esclave, illustre la nécessaire com- binaison du point d’équilibre entre le full digital et le full contact. L’IAdoit alors être considérée commeun« esclave » fécondpour éviter la nouvelle servitude volontaire de l’algocratie qui nous menace. A force de croire que seul le serveur a la saveur du sauveur on finit juste simple serviteur. Commercial 4.0 ou la nouvelle servitude volontaire ?

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