Agefi Luxembourg - mars 2025
Mars 2025 Banques / Assurances L es actifs privés jouent de- puis longtemps un rôle de choix dans les porte- feuilles institutionnels et les fa- mily offices. Cette classe d’actifs devient désormais de plus en plus accessible aux investisseurs privés, notamment grâce aux innovations en matière de réglementation et de technologie. Toutefois, la demande croissante d’investissements privés soulève la question sui- vante : pourquoi les actifs privés devraient-ils faire partie intégrante des por- tefeuilles de gestion de pa- trimoine ? Jack Wasserman (portrait), de Schroders Greencoat, passe en revue les avantages - et les risques - de l’allocation d’actifs privés. La ligne de démarcation entre les marchés pri- vés et publics s’estompe. De nouvelles struc- tures, des évolutions réglementaires et des avancées technologiques – telles que la tokeni- sation et les plateformes en ligne – rendent l’in- vestissement privé accessible à un groupe plus large d’investisseurs. D’ici 2032, Bain & Company prévoit qu’environ 30% des actifs mondiaux sous gestion seront des investissements alternatifs, dont une part impor- tante sera constituée d’actifs privés. La récente enquête de J.P. Morgan sur les family offices montre que ces derniers allouent en moyenne 45% de leur portefeuille à des actifs privés. Cet accès élargi s’accompagne également de la nécessité d’une meilleure information quant au fonctionnement et aux risques des marchés pri- vés. Les investissements privés jouant désor- mais un rôle de plus en plus important, les investisseurs doivent comprendre comment les utiliser efficacement dans leurs portefeuilles. L’attractivité des actifs privés Les marchés privés donnent accès à un large éventail d’opportunités d’investissement qui ne sont pas disponibles sur les marchés publics. Aux États-Unis, par exemple, environ 90% des entreprises sont privées, ce qui procure aux in- vestisseurs des opportunités dans des secteurs comme la santé, le financement de l’IA et la transition énergétique. Les quatre grandes catégories d’actifs privés – capital-investissement, crédit privé, immobilier et infrastructures – ont chacune leurs propres caractéristiques, risques et profils de rende- ment. Le capital-investissement a historique- ment produit des rendements plus élevés que les actions cotées en bourse, tandis que le crédit privé offre des flux de revenus plus stables. L’immobilier et les infrastructures peuvent pro- curer à la fois des rendements élevés et une ré- duction des risques, et permettre d’accéder à des primes de risque difficiles à trouver sur les marchés publics, comme les risques liés aux prix de l’énergie. L’un des principaux défis des actifs privés ré- side toutefois dans leur liquidité. Ces actifs étant négociés moins fréquemment que les ti- tres cotés en bourse, les investisseurs doivent généralement les conserver plus longtemps. Cela requiert une vision à long terme et une bonne compréhension des spécificités de ces in- vestissements. Comment gérer la liquidité et les valorisations ? La liquidité limitée et la complexité de la valo- risation sont des préoccupations courantes à propos des actifs privés. Vu que de nombreux actifs privés ne sont pas fréquemment négociés, il peut s’avérer difficile de disposer rapidement du capital investi. Autrement dit, les investisseurs doivent réflé- chir au rôle des actifs privés dans leur porte- feuille global. En outre, la valorisation des actifs privés est moins transparente que celle des ac- tions cotées en bourse. L’absence de prix de marché quotidiens complique l’évaluation de la valeur réelle d’un investissement, en particulier en période de volatilité du marché. Pour maî- triser ces risques, les investisseurs doivent se concentrer sur un certain nombre de prin- cipes fondamentaux. L’ampleur de la posi- tion est importante ; alors que les family offices investissent en moyenne 45% dans des actifs privés, le pourcentage pour les investisseurs privés se situe généralement entre 10 et 20%. La diversification contribue à la répartition des risques et à la réduc- tion de l’impact d’investissements individuels. Par ailleurs, il est primordial de procéder à une due dili- gence approfondie pour éva- luer la qualité des fonds et des gestionnaires. La gestion des liquidités est également essentielle, en particulier dans les structures «evergreen», dans lesquelles la liquidité peut varier considérablement d’un fonds à l’autre. Si la liquidité reste une préoccupation majeure, la valeur à long terme des actifs privés peut être intéressante. En outre, le risque de liquidité n’est pas propre aux actifs privés. Les 10 pre- mières entreprises du S&P 500 représentent désormais près de 30% de l’indice, tandis que les 10 premières entreprises du FTSE 100 en re- présentent près de 50%. Cela souligne la néces- sité de diversifier et d’ajouter des actifs privés à un portefeuille. Les investisseurs privés arrivent-ils trop tard ? Les investisseurs institutionnels investissent dans les actifs privés depuis des années, mais cela ne signifie pas que les investisseurs privés ont accumulé trop de retard. Il subsiste un dé- ficit considérable en capital par rapport aux possibilités d’investissement disponibles. Cela procure aux investisseurs privés et institution- nels des moments attractifs pour acheter. Les infrastructures, par exemple, sont un sec- teur à fort potentiel de croissance. Les besoins en capitaux pour l’expansion de l’IA et la tran- sition énergétique dépassent ce que les autori- tés peuvent financer. En d’autres termes, les investisseurs privés joueront un rôle crucial. L’influence des taux d’intérêt sur les actifs privés Les taux d’intérêt ont un impact majeur sur la valorisation des actifs privés et le coût des ca- pitaux étrangers. La hausse des taux d’intérêt peut faire baisser les valorisations du capital- investissement, mais les sociétés de capital-in- vestissement peuvent adapter leurs stratégies en conséquence. Certains se concentrent sur les petites et moyennes entreprises, qui ont moins recours à l’endettement que les grandes acqui- sitions qui font souvent la une de l’actualité. Un environnement de taux d’intérêt stables ou en baisse serait favorable à ces investissements, mais il n’est pas nécessaire pour obtenir des rendements. Évolution future des marchés privés Le marché des actifs privés se développe à des rythmes différents selon les régions. Les grandes banques privées internationales sont déjà bien établies sur ce marché, mais dans cer- tains pays, comme le Royaume-Uni, ce secteur n’en est qu’à ses débuts. Pourtant, la demande d’actifs privés gagne rapidement du terrain. On s’attend à ce que de nouvelles réglementa- tions et structures d’investissement facilitent encore l’accessibilité. Conclusion Les actifs privés offrent des avantages signifi- catifs, notamment des rendements plus élevés, une diversification et un flux de revenus plus stable. Grâce à de nouvelles structures d’inves- tissement et à une acceptation plus large dans le cadre de la gestion de patrimoine, ces actifs deviennent de plus en plus accessibles aux in- vestisseurs privés. Si la liquidité et la valorisation demeurent des défis, une approche bien structurée peut contri- buer à la maîtrise de ces risques. L’inclusion stratégique des actifs privés dans les porte- feuilles permettra aux investisseurs de profiter des opportunités de croissance offertes par ce marché. Portefeuilles de gestion de patrimoine : Pourquoi les actifs privés méritent-ils une place ? 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