AGEFI Luxembourg - septembre 2025

Septembre 2025 43 AGEFI Luxembourg Droit / Emploi L e 10 septembre 2025, la FEDIL a convié quelque 300 participants au « FEDIL IndustryDay 2025 » qui se tenait à l’espace événementiel Chouchou, à Luxembourg-Hollerich. Cette 3 e éditionde l’événement écono- mique phare de la rentrée a placé au cœur des débats une théma- tique stratégique et d’actualité : “Global shifts, local strategies: How industry can turn trade dis- ruptions into opportunity”. Dansuncontextemarquéparlarecompo- sition des échanges internationaux, la montéedestensionsgéopolitiquesetlané- cessité d’adapter les chaînes d’approvi- sionnement, cet événement a réuni des dirigeantsd’entreprise,desexpertsécono- miquesetdesdécideurspolitiquesafinde décrypter les défis et les opportunités qui façonneront l’avenir industriel européen. Devant un parterre d’invités nombreux, dont les ministres Lex Delles et Georges Mischo, Georges Rassel, président de la FEDIL, a ouvert la séance en dressant le contexte extrêmement changeant des en- jeux commerciaux actuels, impactés par desdécisionspolitiques,desconflitsarmés et des réorientations économiques. Une nouvelledonnequiexigedel’industrieeu- ropéenne et luxembourgeoise qu’elle mette en œuvre des stratégies coordon- nées pour assurer la compétitivité et la ré- silience de tout un secteur. Parmi les intervenants de renom, Phi- lippe Schaus, ancienprésident etCEOde MoëtHennessy etDFSGroup, apartagé sa vision sur la manière de libérer de nouvelles perspectives de croissance grâce à un leadership inspiré. Fort d’une longue carrière internationale, il anotam- ment illustré l’importance d’adapter les produits à de nouveaux marchés, d’uti- liser des technologies innovantes telle l’intelligence artificielle et de rester fidèle àdesmissions et visions d’entreprise au- thentiques pour augmenter la « désira- bilité » et le succès d’unemarque. À la suite de cet exposé, FredrikPersson, président de l’association patronale eu- ropéenne BusinessEurope, a présenté une analyse des évolutions en cours du point de vue européen, en mettant en exergue les solutions que l’Europe de- vrait proposer, et qui tournent principa- lement autour du renforcement du marché unique, de la conclusion d’ac- cords commerciaux, du soutien à l’inno- vation et de la réduction du carcan réglementaire, en insistant maintes fois sur l’extrême urgence d’agir. La deuxième partie de l’après-midi était consacrée à un panel de discussion, mo- déré par Yves Germeaux responsable du commerce et des relations internationales à la FEDIL. RéunissantAnne Calteux (re- présentation de la Commission euro- péenne au Luxembourg), Valérie Massin (ArcelorMittal),FredrikPersson(Busines- sEurope) et Frank Thomé (Ceratizit), ce tourdetableanotammentexaminélama- nièredont les groupes industriels opérant àl’échelleinternationalegèrentlestensions commerciales sur le terrain, en repensant leurstratégied’exportation,larésiliencede leurs chaînes d’approvisionnement et leurs partenariats. Le débat a aussi permis de mettre en lu- mièrelesactionsnécessairesetenvisagées auniveaueuropéenpour défendre les in- térêts commerciauxduVieuxContinent. Pour conclure le FEDIL Industry Day 2025, Lex Delles, ministre de l’Économie, des PME, de l’Énergie et du Tourisme, a mis en avant les initiatives déjà prises par le gouvernement ainsi que les pistes d’ac- tion à venir pour soutenir les entreprises dans ce contexte turbulent. Le FEDIL Industry Day a été organisé avec l’aimable soutiende la BIL – Banque Internationale à Luxembourg et de Bu- reauModerne/Vitra.Cetterencontre,qui a lieuchaqueannée, permet demaintenir les préoccupations de l’industrie en haut de l’agenda. « De la crise à l’opportunité – réinventer l’industrie dans un monde en mutation » ©FEDIL V ous êtes-vous déjà demandé ce que vous coûte réelle- ment l’image que vous négligez ? Dans le tumulte de la rentrée, les priorités s’imposent : objectifs de chiffre, lancements à orchestrer, talents à recru- ter, stratégies à affiner. Dans ce flux d’exigences tangibles, il est tentant de reléguer l’image au second plan, de la consi- dérer comme un sujet secondaire, accessoire… voire superflu. Et pourtant. L’image d’une entreprise se donne à voir par celles et ceux qui la repré- sentent. Elle s’incarne dans la posture d’un dirigeant, dans le discours d’un manager, dans laprésenced’un commercial oud’un consul- tant. Elle précède parfois la compétence. Et lorsqu’elle n’est pas pensée, travaillée, alignée, elle introduit du doute au lieu d’installer la confiance. Ce constat vaut tout autant à l’échelle indivi- duelle. Dans un parcours de carrière, on se concentre, à juste titre, sur l’acquisition de com- pétences, de certifications, d’expertises tech- niques. Mais que valent ces savoirs, s’ils ne sont ni perçus, ni portés, ni incarnés de manière cohé- rente ? Une image non maîtrisée peut freiner l’impact, brouiller la crédibilité, et rendre invi- sible même le plus solide des profils. Autrement dit : que l’on pilote une stratégie d’entreprise ou une trajectoire personnelle, négliger la questionde l’image, dans son sens le plus global : posture, communication, autorité perçue, revient à saboter une partie de sa performance. Dans les entreprises, certains coûts ne sont pas visibles dans les comptes. Ils se glissent entre les lignes, dans les non-dits, dans lesdéparts anticipés, dans les décisions nonprises, dans les opportunités ratées. Parmi eux, le coût d’une image pro- fessionnellenonalignée est rarement mesuré... mais il est considérable. Lorsqu’onparle d’image, onpense souvent à l’ap- parence. Or, l’image professionnelle englobe bien plus : elle inclut la posture, le langage corporel, la communication verbale et non verbale, l’incarna- tion du rôle, et l’autorité perçue. Elle est, en quelque sorte, la façon dont une entreprise se donne à lire à travers ses représentants. Une image maîtrisée inspire confiance. Une image brouillée introduit du doute. Dans les fonctions dites “d’exposition” : direc- tion, développement, relation client, manage- ment, l’image renvoyée par les collaborateurs devient une extension de la marque. Un diri- geant peu incarné, unmanager flou dans sa pos- ture, un commercial désynchronisé dans sa com- munication : autant de signaux faibles qui altè- rent la perception de l’entreprise, son sérieux, sa stabilité, sa vision. Quels sont les coûts réels de cette négligence ? 1. Perte de crédibilité sur lemarché : une posture brouillée, un message mal porté, une présence non alignée fragilisent la confiancedes partenaires et des investisseurs. 2. Difficulté à attirer les talents : lesmeilleurs pro- fils cherchent de la clarté, de la cohérence, de la vision. Une image employeur floue fait fuir les compétences stratégiques. 3. Turnover élevé : selon Gallup (2024), jusqu’à 42 % des départs pourraient être évités par un meilleur leadership perçu. Remplacer un cadre peut coûter jusqu’à 200 %de son salaire annuel. 4. Impact sur la performance commerciale : une posturepeu crédible ouune communicationdéca- lée peuvent faire perdre des contrats, même lorsque l’offre ou le service est pertinente. 5. Déficit d’impact dans les moments clés : prise de parole publique, gestion de crise, pitch d’in- vestisseurs : l’image devient ici déterminante. Ces coûts ne figurent pas dans les bilans, mais ils pèsent lourd. Ils affectent la perception, la réputa- tion, la mobilisation interne, et la projection stra- tégique de l’entreprise. Et pourtant, l’image reste souvent reléguée au second plan, perçue comme un sujet de style ou de surface.Cequemontrentpourtantlesdonnées,c’est qu’une image professionnelle bien pensée permet de créer un alignement entre la compétence, la pos- tureetl’ambition.Elleamplifielacrédibilité.Elleflui- difie la communication. Elle soutient la légitimité. Des études récentes le confirment : - Selon PwC (2024), les entreprises à haut niveaude confiance perçue performent jusqu’à 4 fois mieux que leurs concurrentes. -Une revue systématiquede 2025montre que l’in- vestissement dans la marque employeur réduit le coût d’embauche de 50 % et diminue le turnover de 28 %. - Le déficit de leadership coûte, selon Saville Assessment, jusqu’à 550milliards de dollars par an aux entreprises américaines. Il ne s’agit pas d’habiller l’image. Il s’agit de la ren- drecohérente,lisible,stratégique.Ils’agitd’incarner cequel’onveutinspirer.Defairecorrespondrepos- ture et vision. De projeter l’entreprise non seule- ment dans ce qu’elle fait, mais dans ce qu’elle est. L’image professionnelle n’est pas un accessoire. C’est un levier de confiance. Un facteur de cohé- rence et de lisibilité.Une formede leadershipsilen- cieux qui fait toute la différence. Laurence CLAUDE, Wonder Executive Image laurence@wonderexecutiveimage.com www.wonderexecutiveimage.com Une image négligée peut coûter cher Allure, Leadership, Influence Par David HRUBI, Expert en Field Marketing, MediationFieldMarketing D ans un secteur financier où la confiance et la précision sont des piliers intangibles, l’expé- rience client s’impose désormais comme un facteur de différen- ciation. Ce qui se joue ne se limite plus aux produits fi- nanciers ou à la performance des services : lamanière dont un client est accueilli, accom- pagné et considéré influe di- rectement sur sa perceptionde lamarque et sur sa fidélité. L’accueil ou l’hospitality – cet art de transformer un contact en moment d’attention – devient unmaillon invisible mais essentiel du par- cours client. Qu’il s’agisse d’un rendez-vous dans un siègesocial,d’uneconférenceinvestisseuroud’un événement de networking, l’accueil et l’accom- pagnement façonnent la relation avant même que l’offre n’entre en scène. Une valeur tangible Une étude de Harvard Business Review (2018)montre que 80%des clients se forment une opinion durable dans les 5 premières minutes. Selon McKinsey (2021), une expérience personnalisée – où l’hospitality joue un rôle central – augmente de 10 à 15 % la probabilité de poursuitedelarelation.LeCor- nell Hospitality Report (2017) confirmeque la chaleur perçue dans l’accueil peut accroître le paniermoyende12%.Dansun contexteoùlaconcurrenceestinternationale et les décisions d’investissement rapides, chaque in- teractiondevient stratégique. Le rôle du facteur humain La digitalisation du secteur n’a pas effacé le besoin d’humain.Aucontraire,surleterrain,onconstateque le succès d’un événement ou d’une rencontre d’af- faires repose autant sur le fond que sur la forme : un dispositif d’accueil fluide, des équipes formées aux codesdusecteuretunecohérencejusquedanslesdé- tails. Les acteurs qui opèrent quotidiennement dans ce domaine savent combien ces gestes “invisibles” créent une différencemesurable. Deloitte (2022) sou- ligne que 62 % des clients estiment que la qualité de l’accueil influence directement leur volonté de conti- nuer une relation d’affaires. Dans la finance, cette confiance est un capital inestimable. Assurerunaccueildequalitésupposedeséquipesfor- mées, capables de comprendre les codes du secteur financier : discrétion, professionnalisme, sens du dé- tail. Le staffing ne se limite pas à “placer du person- nel”, il s’agit de créer une cohérence entre l’image de l’institutionetl’expériencevécueparsesclientsetpar- tenaires. Les acteurs qui interviennent quotidienne- ment sur le terrain dans le domaine du fieldmarke- tingetdel’événementielsaventcombiencesgestesin- visibles deviennent stratégiques lorsqu’il s’agit de relations financières. Un avantage compétitif durable Investir dans l’hospitality, c’est investir dans la valeur relationnelle. C’est aussi transformer un coût perçu (celui de l’accueil, de la logistique humaine) en actif immatériel:réputation,recommandation,fidélisation. Les entreprises qui excellent dans l’expérience client, note Gallup (2016), affichent 23%de rentabilité sup- plémentaire et une meilleure fidélité de portefeuille. Les acteurs financiers qui l’ont compris transforment leursévénementsetpointsdecontactenvéritablesou- tils de différenciation, là où d’autres peinent encore à se démarquer. Maîtriserl’accueildanslafinancenerelèvepasdudé- tail, mais d’une stratégie. C’est une compétence qui repose surdes équipes adaptées et formées, garantes d’une expérience client cohérente etmémorable. L’art de recevoir et de soigner l’expérience client

RkJQdWJsaXNoZXIy Nzk5MDI=