Agefi Juillet 2022 page 29
Juillet / Août 2022 29 AGEFI Luxembourg Fonds d’investissement Par Geoffroy GOENEN, Head of Fundamental European Equity, Candriam D epuis le début de l’année, le marché européen - à l’instar des autres zones géographiques - subit une sévère correction. Le marché guette le point bas, le feu vert qui lui per- mettra de se repositionner à long terme. Chez Candriam, nous sommes convaincus que les ac- tions européennes vont évoluer selon une valse à trois temps dont nous détaillons les étapes ci-dessous. Première phase : le temps de la Value La correction des marchés observée depuis ce début d’année a pour source principale la forte haussedes taux à long terme aux US et en Europe. Ce phéno- mène des taux longs impacte les valori- sations des entreprises et enpremier lieu celles dites de Qualité/Croissance. En effet, la valeur temps actuelle est forte- ment impactée puisque la valorisation futuredes cashflows estmécaniquement revue à la baisse. Nous estimons ainsi, que pour une hausse de 100 points de base des taux longs US et européens, nous perdons environ15%devalorisation sur l’ensem- ble des actions de Qualité/Croissance. Si nous ne pouvons pas exclure une exa- gérationà court terme sur l’évolutiondes taux longs, nous avons la convictionque nous sommes proches d’un pic. Nous constatons cependant qu’un grand nombre de valeurs qui étaient devenues excessivement chères en fin d’année dernière, sont de nouveau rela- tivement attractives aujourd’hui. En effet, en intégrant dans nos modèles de valorisation un taux sans risque de 2,5% (1) , nous obtenons, un potentiel de hausse moyen de l’ordre de 20% pour notre stratégie investie en actions euro- péennes innovantes (2) , avec une dyna- mique bénéficiaire plutôt forte. Si les anticipations de nos économistes sur les taux se confirment, il nous semble plus que probable que nous nous appro- chons de la fin de cette première phase de vente excessive. En effet, malgré une volatilité qui devrait perdurer, nous devrions être proches dupic sur les taux longs et sur l’inflation core (3) , surtout aux Etats-Unis. Le niveau plancher, principalement pour les valeurs Croissance, devrait donc rapidement être atteint et permet- tre à ces dernières de profiter d’un potentiel de hausse substantiel. Sans oublier que la partieQualité/Croissance du marché, telles que les valeurs inno- vantes, crée en moyenne entre 8 et 10% de valorisation (4) par an sans même devoir battre le consensus. Ces mêmes valeurs innovantes ont enplus tendance à surprendre le marché à la hausse en termes de bénéfices par action. Les actions deCroissance, généralement définies par une croissance des béné- fices plus élevée, se vendent générale- ment à des valorisations plus élevées. L’indiceMSCI©EuropeGrowth, conçu pour représenter 50% de la capitalisa- tion boursière de MSCI© Europe, est défini par une analyse factorielle de la croissance à long et à court terme du Bénéfice Par Action (BPA), de la crois- sance actuelle et de la croissance histo- rique à long terme duBPAet des ventes. Les actions appelées Value, générale- ment définies comme ayant unprix infé- rieur par rapport aux bénéfices ou aux actifs, sont définies pour l’indiceMSCI© EuropeValue enutilisant unmodèle fac- toriel de lavaleur comptablepar rapport auprix, duP/E* à terme et du rendement des dividendes. Deuxième Phase : le retour de la Croissance D’un côté, les diverses actions des Banques Centrales, en premier lieu la réduction de leur bilan mais aussi leur hausse des taux, alimentent la décéléra- tion économique. De l’autre, une grandemajorité des pays souffre d’unniveaud’endettement et de déficits trop importants. Il leur est donc extrêmement difficile de soutenir la croissance dans un tel contexte. Les Etats-Unis, peinant à faire passer ses plans d’investissement, en est la parfaite illustration. Dans les prochains trimestres, nous devrions observer – en plus des pro- blèmes existants sur les marges – de sérieux risques sur les revenus. Une fois la hausse des taux longs intégrée par le marché, nous devrions passer à un cycle «normal» d’évolution bénéficiaire. Certaines entreprises vont naturelle- ment décélérer en termes de bénéfices, d’autres vont résister, et les grandes gagnantes seront celles qui réussiront à bénéficier des niches en accélération. Ce sont engénéral les valeurs deCroissance qui surperforment durant ces cycles éco- nomiques baissiers, mais la sélectivité reste primordiale. Nous voyons de nombreuses niches qui devraient permettre structurellement d’avoir ce niveau de visibilité, voire un gain de parts demarché et une accéléra- tion des bénéfices dans les prochaines années, et notamment pour les entre- prises activesdans les secteursde la tran- sition énergétique, les nouvelles techno- logies de la santé, la digitalisation ou encore l'automatisation de l'économie. Troisième Phase : feu vert pour les Cycliques Le top départ de cette troisième phase devrait être déterminé par le niveau plancher atteint par les marchés au sens large. Ce niveaudéterminera lemoment où les investisseurs pourront se reposi- tionner sur le long terme, dans un mar- ché à nouveau haussier. Sur la partie Croissance du marché, comme expliqué précédemment, nous ne sommes probablement pas très loin d’unplancher. LeNasdaq, parfait exem- plepour ce typedevaleurs, passédeplus de 16.000 points à quelque 11.000 actuel- lement (5) , nous laisse àpenser que le gros de la correction est derrière nous. Nous pourrions observer une dernière exagé- ration à la baisse mais le niveau de rési- liencedes bénéfices est surement proche. Sur la partie Value dumarché, les entre- prises minières et pétrolières nous sem- blent très chères à ces niveaux. Elles intè- grent en effet des prix de matières pre- mières historiquement élevés, poussés par des déficits temporaires au niveau de l’offre. Toutefois, au fur et à mesure du ralentissement économique mondial actuel qui devrait très certainement per- durer en 2023, ces marchés de matières premières devraient se rééquilibrer. Par ailleurs, on constate historiquement que les marchés et particulièrement les valeurs cycliques anticipent de 6 à 12 mois en amont la nouvelle phase d’un cycle économique. Si déterminer un timing précis demeure un exercice péril- leux, nous pouvons envisager point bas des marchés d’ici à fin2023. Il n’est, en revanche, pas excluque lemoindre signe d’une accalmie au niveau de l’inflation, de la politique des Banques Centrales et surtoutdel’emploiauxEtats-Unis,puisse alimenterunrebondtemporairedesmar- chés à court terme. Ce potentiel rebond de laboursedevrait toutefois servird’op- portunitéspourdesprisesdeprofitsplu- tôt qu’être interprété comme le signal d’uneréellerepriseéconomiquepérenne. Le capital investi et les performances ne sont pas garantis et il existe un risque de perte en capital. Les principaux risques de la stratégie Innovation sont : - Risque de perte de capital - Risque lié à l’investissement ESG - Risque lié aux actions - Risque de change - Risque de liquidité - Risque de concentration - Risque lié aux instruments financiers dérivés - Risque de contrepartie - Risque lié aux facteurs externes 1) Le niveau de taux sans risque est calculé en fonction de l’exposition des revenus des entreprises en Europe etauxEtats-Unis;letauxeuropéenutiliséestde2,25% et le taux aux US de 3,25%. 2)Potentieldehaussemoyensurl’ensembledesvaleurs composant le portefeuille Innovation et en considérant les cours de bourse de clôture en date du 17 juin 2022. 3) L'inflation core ou sous-jacente est la variation des coûts des biens et services, mais ne comprend pas ceux des secteurs de l'alimentation et de l'énergie. 4) Estimation historique annuelle moyenne réalisée depuis 31.12.2016 sur la base du portefeuille Innovation en date du 17 juin 2022. *P/E :ratioboursiercorrespondantaurapportentrela valeur en bourse d’une entreprise et ses profits. 5) Nasdaq 100 : 16 565 points le 27.12.2021 ; 11 037 points le 16.06.2022 Les marchés européens ou la valse à trois temps By Laurent CAPOLAGHI, Partner, Private Equity Leader andAïssata COULIBALY, Partner, Private Equity, EYLuxembourg A frica is home to the youngest population in the world, with a median age of less than 20 years, and 70%of the popu- lation under the age of 30. Nearly half of global impact investment capital goes toAfrica, according to the Global Impact Investor Network’s 2020 survey. Let’s deep dive into the central role the continent could play in the years to come. Apromising outlook with tangible outcomes and returns TheideaofAfricaasaplaceofpo- litical unrest andeconomic stagna- tion has persisted for many years, and it continues to harm the continent. Thankfully, a fresh perspective has surfaced. The modernAfrican narrative is now being driven by increased invest- ments from both domestic and foreign investors across avarietyof industries,whichhas givenway to a fast-expanding middle class and increasing con- sumer power. Recently, the new free trade agreement: AfCFTA (African Continental Free Trade Area) – enabling Africa to be the largest free trade area in the world, madeupof 53participatingmembers – came into ef- fecton1January2021andpresentsapotentialincome gain forAfrica of 450 billionUSdollars by 2035. While the treaty aims to bring 30-million people out ofpoverty,raisetheincomesof68-millionindividuals, cut red tape and simplify customs and tariffs, nearly 600millionpeoplestilldonothaveaccesstoelectricity, four out of 10 people live in extreme poverty, and more than two hundred million people still suffer frommalnutrition. Estimates by the Brookings Insti- tution suggest that Africa requires an additional 256 billiondollarsinfundingeveryyearuntil2030tomeet the SustainableDevelopment Goals. The continent is clearly primed to experience one of the century’s biggest economic developments. The three themes for Impact Investing on the continent Appetite for impact investing fromglobal investors has started to surge recently. Indeed, while 16% of impact investors (1) have beenmaking impact invest- mentsformorethan20years,morethanhalfoffirms only startedwithin the previous decade. This appetite keeps growing inAfrica as the Global Impact Investor Network’s 2020 survey demon- strates, with 52% of respondents intending to in- crease their allocation in the continent. Three sectors – all of them fully aligned with the United Nations’ Sustainable Development Goals – are fueling the growth: The healthcare sector has seen substantial develop- ment over the last two years and is expected to con- tinue to be a major focus in 2022. Healthcare is the fastest growing area for impact investing according to the survey and it also plays a major role in sup- porting societal impact, amajor objective for private equityon the continent. Indeed, impact investments have the capacity todeliberatelyfill the fundinggap inmanyareasofthehealthcareecosystem,including drug and vaccine development as well as physical infrastructureor epidemicpreventionandresponse. Secondly, the roleof AfricanFinTechs inpromoting financial inclusion has seen significant activity from investors.Democratizingfinancialinstrumentaccess isnotnewandiscriticaltoensureeconomicprogress in the region. As an example, according to EY (2) , the gross domestic product (GDP) of Kenya may grow by 30%solely due to increased penetration of the fi- nancial sector in the country. One of the most effec- tive drivers to increase financial inclusion in Africa is mobile money. In addition, crowdfundingledbyemergingFinTechs shows the potential tomitigate the lim- itations of small and medium-sized enterprises to access the traditional banking segment. Lastly, renewable energy is one of the sectorswith the fastest growth rates in many African nations. Lower prices for renewable en- ergy, especiallysolar, aredriv- ing investments. In 2022 and beyond, attention willcontinuetobepaidto addressing the strong, on- going need for sources of energy. In order to bridge Africa’s energy gap by 2040, investments would have to be multi- plied by four to reach $120 (3) billion per year. Howdoes the LimitedPartners / General Partners ecosystemgrowon the continent? The active role of worldwide Development Finance Institutions (DFIs) and International Finance Institu- tions (IFIs) in the private equity and venture capital fields has long been an essential source of capital for managers, investing in the region and promoting focus on environmental, social, and governance (ESG) matters. The tandem between public money brought by public institutions and private investors hasproven tobeamajordriving force.Ononehand, DFI and IFIs can provide the initial seed capital to launch a project while on the other hand private managersbringalongwith themprivate investors to invest in the continent. This ‘blended finance’ has been very successful in mobilizing significant amounts of commitment, which are in turn de- ployedon theground togeneratebothfinancial and extra financial return. The EU’s Sustainable FinanceDisclosure Regulation has certainly accelerated the trend and several large privateequityhouseshaveannouncedtheirambition to launch dedicated products investing in the conti- nent.Anothertangiblewitnessoftheincreasedatten- tionfromtheprivatesectortowardsImpactInvesting and thus the African continent is the recent acquisi- tionofboutiqueImpactInvestingfirmsbylargeasset managers. One can name the acquisition of majority stake in Blue Orchard by Schroders and of respons- Ability InvestmentsAGbyM&G. Suchpartnerships initiated by Tier 1 asset managers are clear signals of theaccelerateddevelopmentthecontinentshouldsee in the years to come. Data: Barrier or opportunity for the growth of impact investing? Tounleashmajorinvestments,improveddataisacru- cialcomponent.However,relativescarcityofdatawill tend to discourage impact investment in many African economies. This effectively stifles much- needed investment into the region. Lack of data among others increases the cost of due diligence and makes itmore difficult to value assets. Businesses listed on limitedAfrican public exchange platformshavehighertradingfeescomparedtocom- paniesindevelopedmarkets.Furthermore,collecting confidentialdataforduediligencefrequentlyrequires investors to spend more time and money, which raises expense costs. Moreover, it is difficult to agree on pricing, risk and return, and common valuation approaches are farmoredifficult tousewhen there is alackofdata.Africannationsmustdealwiththisissue quickly to create a robust climate that encourages in- vestment. But thankfully, increased attention to the traditionalassetmanagementindustryandtheconti- nent’s FinTech development present a chance to ad- dress this issue. Governments and investors should encourage the production aswell as the demand for data to resolve this situation. Firstly, as a prerequisite for sovereign investment, DFIs and multilateral organizations should insist on gathering and disseminating eco- nomic data andofficial statistics. Moreover,Africangovernmentscouldprovideincen- tivesforbusinessownerstocreatemarketdataaggre- gationandreportingfirmstomeetinvestordemands forinformation.Finally,governments,publicandpri- vate organizations ought to broaden their assistance to investors with an interest in Africa and create a friendly environment for capitalmarkets. Moving forward To move forward, fast and in a sustainable fashion, Africaneedsactionsincludingstrongresilienceplans, animprovedbusinessclimate,andtheacceleratedim- plementation of AfCFTA. This, together with a new social pact between government and business, part- nering in designing and implementing sustainable businesses,willcertainlypropelAfricatonewheights. 1) Global Impact InvestingNetwork –Annual Impact Investor Survey 2018 2) EY – How banks can play a stronger role in accelerating financial inclusion 3)InternationalEnergyAgency–AfricaEnergyOutlook2019 What’s next for Impact Investing inAfrica?
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy Nzk5MDI=