Agefi Luxembourg - novembre 2025
AGEFI Luxembourg 28 Novembre 2025 Fonds d’investissement Par Dr Stefan BRAUN, CFA, co-responsable des stratégies systématiques,ODDOBHFAMGmbH L es actions américaines consti- tuent un élément central d’une allocation d’actifs stratégique. Cependant, il est important de choisir une stratégie bien diversifiée afin de tirer parti de l’exceptionna- lisme américain. Il est important de rappeler que les États-Unis représentent actuellement environ 65 % de l’indice MSCI All Country World, et une règle empi- rique simple consiste à allouer au moins la moitié des actions mondiales aux États-Unis. Les investisseurs dont l’ex- position est inférieure à ce niveau pourraient envi- sager d’augmenter la pondérationdes actions amé- ricaines en anticipation d’une période de surper- formance relative à l’Europe, selon notre analyse. Le marché boursier américain est actuellement confronté à plusieurs défis. Les réactions du mar- ché à certaines annonces (Oracle,AMD) parfois été excessives, soulignant que la volatilité peut aug- menter à tout moment. L’économie américaine reste soutenue par unmar- ché intérieur vaste et diversifié, un secteur des ser- vices dominant et une rentabilité des entreprises qui continue de surprendre à la hausse. Selonnotre analyse, les prévisions de croissance des bénéfices restent solides pour les mois à venir et pour 2026, confortés par des bilans solides et des gains de pro- ductivité soutenus. Sur le plan politique, les récentes mesures budgé- taires et la déréglementation ciblée contribuent à amortir l’impact des pressions externes. Parallèlement, selon notre analyse, la politique monétaire plus accommodante de la FED (Réserve fédérale) devrait continuer à soutenir les conditions de liquidité et les valorisations du marché pendant un certain temps. À long terme, les États-Unis restent l’éco- nomie la plus dynamique et la plus inno- vante au monde, abritant des leaders technologiques mondiaux et des entreprises pionnières dans des secteurs clés. 26 des 30 plus grandes capitalisations mondiales sont améri- caines. À cet égard, les actions américaines offrent un accès à la taille, à la rési- lience et aux opportunités d’un marché qui stimule la croissancemondiale depuis des décennies. Par exemple, le S&P 500 a généré une performance annualisée de 14,6 % au cours des dix dernières années, tandis que l’Eurostoxx 50 et le MSCI Emerging Markets n’ont respectivement généré « que » 8,3 % et 7,7 % par an. La concurrence avec l’économie chinoise dans plusieurs secteurs clés tels que l’intelligence artificielle, la transition éner- gétique, etc. pousse davantage l’administration Trump à soutenir ses entreprises afin qu’elles res- tent à la pointe de l’innovation. L’effet momentum : lesmarchés évoluent selon des tendances qui peuvent être exploitées L’un des moyens les plus efficaces d’investir dans les actions américaines consiste à exploiter l’effet momentum via une stratégie d’investissement sys- tématique qui suit les tendances. Le momentum est le constat simple mais puissant que les marchés boursiers évoluent selondes tendances. Les actions qui ont récemment surperformé ont tendance à continuer de progresser, tandis que celles qui ont chuté ont tendance à poursuivre leur baisse. En identifiant et en capturant systématiquement ces tendances, une stratégie d’investissement momen- tum cherche à générer des rendements supérieurs à ceux du marché dans son ensemble. L’attrait du momentum réside dans son ingénieuse simplicité et sa forte cohérence. Sur de longues périodes, les stratégies momentum ont démontré leur capacité à surperformer avec une persistance remarquable dans diverses régions, sans se limiter aux États-Unis, en partie grâce à une qualité particulière : le momentum s’adapte. Lorsque les actions Value dominent, le momentum s’oriente naturellement vers elles ; lorsque les actions de croissance sont en tête, il s’oriente dans cette direction. Contrairement à l’in- vestissement de style statique, le momentum est fluide : il capture le thème que lemarché rémunère à un moment donné. Des décennies de recherche universitaire suggè- rent que les biais comportementaux tels que l’an- crage, le mimétisme et l’excès de confiance contri- buent à expliquer pourquoi le momentum persiste. Les marchés sont guidés par le comportement humain et les gens sont, comme on peut s’y atten- dre, émotionnels. Il en résulte un monde où les prix ne reflètent pas instantanément les fondamen- taux : ils évoluent selon des tendances, façonnées par les émotions et une perception différée. L’investissement momentum , en substance, capture ces tendances ou ces modèles comportementaux de manière disciplinée et reproductible. Les risques de la stratégie momentum : quand les tendances s’inversent La force du momentum réside dans sa capacité à exploiter les tendances persistantes,mais cela signi- fie également que les stratégies naïves peuvent échouer lorsque ces tendances s’inversent brusque- ment. L’investissement momentum peut être puis- sant, mais il nécessite également un contrôleminu- tieux des risques spécifiques tels que les inversions de tendance ou la concentration excessive. Les portefeuilles momentum naïfs peuvent finir par être fortement orientés vers ce qui est actuel- lement en vogue, qu’il s’agisse des valeurs tech- nologiques à la fin des années 1990, de l’énergie au début des années 2000 ou des valeurs liées à l’intelligence artificielle aujourd’hui. Lorsque le vent tourne, ces portefeuilles peuvent subir de plein fouet le contrecoup du renversement de tendance. Le momentum donne les meilleurs résultats sur des marchés stables et tendanciels, et peut être à la traîne lors de changements de régime brusques. La différence entre les approches naïves et celles plus sophistiquées du momentum réside dans la diversification et le contrôle des risques. La différence réside aussi entre poursuivre aveu- glément les gagnants d’hier et construire de manière réfléchie un portefeuille momentum diversifié, composé de diverses tendances soute- nues par des fondamentaux. Une stratégie momentum naïve pourrait simplement classer les actions en fonction de leurs performances récentes et acheter le décile supérieur. De telles stratégies peuvent fonctionner pendant un certain temps, mais elles sont vulnérables aux renversements de tendance, aux chocs liés à l’ac- tualité et aux rebonds alimentés par les bruits de marché. Elles confondent souvent les excès à court terme avec une dynamique de long terme. Une stratégie plus raffinée va plus loin. Elle recon- naît que tous les momentum ne sont pas égaux et traite en particulier les risques spécifiques liés au momentum dans le processus de construction du portefeuille. Il en résulte un portefeuille momentum largement diversifié et à risque contrôlé, avec de nombreuses positions couvrant diverses tendances. En s’ap- puyant sur un modèle basé sur des règles plutôt que sur un jugement discrétionnaire, la stratégie vise à éviter les biais émotionnels et à garantir la cohérence au travers des cycles de marché. Focus sur la stratégie US momentum Le marché US, autrement By Robert WHITE, EY Luxembourg Partner, Europe WestWealthandAssetManagementAssuranceLeader Amarket doubled in size in 10 years T he originalAlternative Investment FundManagersDirective (AIFMD I) came into force in early 2013. Its arrival igniteddebate across Luxembourgwithmany stakeholders flagging its scope (toobroad) (“Isn’t it just meant for hedge funds?”) or expressing concern about po- tential disruption towell-es- tablishedoperatingmodels. The perceived threat of “double regulation”withnew manager-level rules layered atop existing product-level oversight, loomed large, prompting fears of increased compliance burdens and reduced agility. Yet, rather thanstifling innovation,AIFMDcatalyzed transformation. It laid the groundwork for Luxem- bourg’semergenceasamajorplayerinthealternative investment space. The Directive’s implementation was driven by forward-thinking leaders who recog- nized its potential and rallied to shape a thriving ecosystem. Their strategic foresight and collaborative execution turned regulatory challenge into competi- tive advantage. And this is reallywhat we have seen come to fruition. Over the past decade, Luxem- bourg’s fund industry has experienced re- markable growth. Net assets of regulated funds surged from€ 2,904 billion in 2014 (at the implementation of AIFMD I) to nearly € 6,000 billion by July 2025. This expansion (nearly doubling in size) outpaces most Europeanjurisdictions.Infact,ex- cluding ETFs, no other market has matched Luxembourg’s growth trajectory. This moment presents an op- portunity to elevate Luxem- bourg’s AIF brand to rival its globally recognized UCITS reputation. With bold vision anddecisiveexecutionmuch like the original response to AIFMD I, Luxembourg can once again lead the way inshapingthefutureofEuropeanfundmanagement. So,gettingintotechnicaldetails,whatarethechanges that AIFMD II puts forward, and howwill it impact fundmanagers? (seechart) What shouldwe expect in terms of business after the applicationofAIFMDII? Luxembourg transposition On 3 October 2025, the Luxembourg government filedthelong-awaiteddraftlawtransposingDirective (EU) 2024/927 (commonly referred to as AIFMD II/UCITS VI). This draft law amends both the 2010 Law and the AIFM Law by introducing a suite of changes aimed at enhancing governance, liquidity management,andoperationalflexibility,aswellasex- panding the allowed services for assetmanagers. Ancillary services: expanding themanager’s toolkit One of the most notable evolutions underAIFMD II istheexpansionofancillaryservices.AIFMswillnow be permitted to administer benchmarks, provide loansandcreditservicing,andoffernon-coreservices without requiring portfolio management authoriza- tion. The Luxembourg transposition goes further by allowingfundmanagerstooffertheseservicestothird parties,effectivelybroadeningtheircommercialscope and client base. This flexibility is expected to attract multi-service platforms and tech-enabled managers, particularly those seeking to consolidate operations across fund administration anddistribution. Depositaries: cross-border capabilities unlocked AIFMD II introduces a derogation allowing AIFs to appoint depositaries in other Member States, subject to regulatoryapproval andmarket conditions.While Luxembourg opted not to allow foreign depositaries for its domestic AIFs, it did authorize Luxembourg- based depositaries to serve AIFs domiciled in other EU jurisdictions. This strategic choice positions Lux- embourgas a regional depositaryhub, enabling local institutionstoexpandtheirfootprintandserviceoffer- ingsacrossborders,whilemaintaininghighstandards of investor protection andoperational oversight. ETFs: auditor report exemption enhances compet- itiveness TheLuxembourgtranspositionintroducesanexemp- tion from independent auditor reports for in-kind subscriptions. This is part of amove alignedwith the currentmomentumin theLuxembourgETFmarket. Further measures in this regards were implemented in 2025 through the tax reformwhich has extended the exemption from subscription tax to active ETFs, and the reporting flexibility provided by the CSSF in its FAQon the 2010Law. The latter allowsmanagers ofactiveETFstopublishportfolioholdingsatalower frequency than for the portfolio composition file and/orwithatimelag.Thesemeasuresasawholeare expectedtoboostLuxembourg’sattractivenessforac- tive andpassive ETF sponsors, particularly those tar- getingretailandinstitutionalinvestorsacrossEurope. The ETF auditor report exemption for contributions in kind is to be seen as a competitive advantage for Luxembourg, making it more attractive for ETFs by increasing efficiency and lowering costs when assets arecontributedinsteadofcash,providedallunithold- ers are treated fairly. It also provides managers with more flexibility inhowtheystructure their funds and manage incoming assets. Marketing delegation: clarifying the role of distrib- utors AIFMD has detailed requirements in terms of dele- gation, including in the instance of sub-delegationby the thirdparty.Nevertheless,marketingof funds can happen through independent distributors without the fund manager’s knowledge. In order to further clarify the legal requirements applicable, the new Directiveclarifiesthatindependentdistributors,acting on their own behalf, do not constitute a delegation of themarketing function. This provision significantly reduces compliance bur- dens for fund managers, especially those operating acrossmultiplejurisdictionswithdiversedistribution networks. Luxembourg’s adoption of this clarification is ex- pectedtostreamlinedistributionmodelsandsupport cost-efficient scaling for emergingmanagers. Loanorigination: astructured frameworkwith local nuance AIFMD II introduces a harmonized framework for loan-originating AIFs, including definitions, risk re- tentionrules,leveragecaps,andtransparencyrequire- ments. Luxembourg’s transposition adds further clarity by explicitly prohibiting consumer loans to alignwithnational consumer legal framework. Importantly, a three-year transitionperiod (ending in April 2029) has been granted, allowing certain loan- originatingalternativeinvestmentfundstoadapttheir structures and compliance frameworks. This mea- sured approach is expected to support the growth of private debt and real asset strategies, while ensuring investor protection and systemic stability. Lookingahead:strategicpositioninginacompetitive landscape Withover1,000fundmanagersanddozensofdeposi- taries operating in Luxembourg, the transposition of AIFMDIIandUCITSVImarksapivotalmomentfor theindustry.ThereformsnotonlyalignLuxembourg with EU-wide standards but also leverage national discretions to preserve its competitive edge. Yet, it’s importanttonotethattheregulationisatool–itmust be strategically applied todeliver results. Luxembourg is certainly not the only country jump- ingattheopportunitytogainacompetitiveadvantage with AIFMD II, so success will rely on whether the regulationwill beusedas a strategic enabler for inno- vation, cross-border expansion and long-term com- petitiveness. Can Luxembourg once again lead the way in shaping European fund management withAIFMD II? 3XEOLFDWLRQ RI $,)0 /DZ , 3XEOLFDWLRQ RI GUDIW ODZ RQ $,)0 /DZ ,, Source: ALFIstatistics
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