AGEFI Luxembourg - mai 2025
AGEFI Luxembourg 26 Mai 2025 Fonds d’investissement Par Gustavo RODRIGUES, Head of Management Consulting –HACAPartners P artant du constat que l’industrie des fonds (1) – comme biend’autres dans le secteur financier – est en constantemutation, notre propos est d’éva- luer dans quellemesure et avec quels impacts, le contexte (pour ne pas dire pression) réglementaire est un facteur déterminant de transformationdans le sec- teur ; et si l’onpeut antici- per la confirmationde cette tendance. Ladite transfor- mation, nous la considérons à plusieurs niveaux : straté- gique, ou visant lesmodèles opérationnels et technologiques. L’interrogationsembledéjà, implicitement, suggérer la réponse. Derrière le terme générique de transfor- mation, il y a une réalité complexe, notamment en ce qui concerne le domaine réglementaire. On peut observerqu’après lacrisede2008, le cadre réglemen- taire applicable aux acteurs de l’industrie des fonds a joué un rôlemajeur dans son évolution. Il suffit de regarder le nombre et la diversité des thématiques et champs d’application touchés. Afin d’illustrer la question, nous prendrons quelques exemples mar- quants dans le paysage réglementaire luxembour- geois et, par extension, européen – sans analyser de manière spécifique et encore moins exhaustive les- dites réglementations (ce n’est pas notre sujet). Prenons la thématique ESG, sur les obligations CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) ; à commencer, demanière très ciblée, par la double analyse requise au niveau de l’entité elle- même et au niveau de l’activité économique (donc sourcede revenu) principale, cela requiert une trans- parence et une analyse au niveau de chaque unité à travers la chaîne de valeur. Pour des fonds d’inves- tissement, du côté de la gestion ou de l’administra- tion, par exemple, cette analyse sedoit dedescendre jusqu’aux lignes des actifs des divers portefeuilles, avec une extraction de données structurée de manière à correspondre à la taxonomie européenne. La conformité à ces exigences passe par des projets – d’analyse et de refonte des processus opération- nels, et de mise en place de flux et d’extractions de données des systèmes d’information afférents. On voit la complexité, et les impacts multidi- rectionnels à examiner. Autrement dit, la transformation qui s’impose, laquelle doit être envisagée de manière globale et cohérente. Poursuivons. Dans un écosystème des fonds de plus en plus digitalisé – ou avec l’ambition de l’être – et marqué par l’exter- nalisation(deuxtendancesactuellesconfir- mées), la problématique pourrait, à première vue, sembler limitée à la sphère technologique. Or, la conformité avec le Digital Operational Resilience Act (DORA), passe d’abord par le niveau stratégique et une inté- gration impérative à l’agenda des comités d’administration et exécutif. Car leurs responsabilités sontexplicitementengagées.Parlefait que la réglementation exige une remise en question de choix stratégiques en termes de prestataires de services technologiques tiers, et par l’inclusion de l’analyse, de la gestion et du suivi des risques liés. En résumé : est-ce que l’approche de la résilience digitale et d’externalisation technologique et de la gestion des risques liés est bien intégrée au cadre plus large de la stratégie de l’organisation ? S’agissant des processus opérationnels, et techno- logiques, DORA a pour objectif d’assurer la stabi- lité, la résilience et la sécurité de ces derniers en cas d’atteintes ou événements majeurs quant à la sécurité informatique. La conformité, encore, exige de la transformation au travers de multiples couches organisationnelles. Aun autre niveau, considérons un instant une ten- dance de l’industrie des fonds d’investissement qui se confirme comme inévitable : l’ouverture dumar- ché d’actifs privés à des investisseurs de détail (la ‘retailisation des private assets’) ; les fonds alterna- tifs continuant leur progression enparts demarché. En dépit du succès mitigé de la réglementation ELTIF (European Long-Term Investment Funds) en 2015, la version 2.0 entrée envigueur début 2024 a apporté des obligations réglementaires simpli- fiées tout en élargissant les possibilités d’investis- sement, permettant, entre autres, aux gestionnaires d’actifs alternatifs de donner l’accès à leurs porte- feuilles aux investisseurs de détail. Il s’agit ainsi d’une évolution, ou révolution, attendue et impor- tante dans le domaine des investissements, mais aussi d’une transformation intrinsèque quant à leur gestion, ‘front-to-back’. Du côté des ‘asset managers’, les difficultés princi- pales concernent la gestion du portefeuille et la dis- tribution. Focalisant sur leur administration, les fondsELTIFapportent de la complexité supplémen- taire due à leur nature hybride et impliquent une transformationsubstantielledesmodèlesopération- nels. Ils exigent de fusionner des processus opéra- tionnels typiques des fonds alternatifs – multiples classesd’actifs,diversmodèlesd’évaluation,données non-structurées,multi-sourcesetmulti-formats,pro- cessus non standardisés et manuels, etc. – avec ceux caractéristiques des fonds traditionnels – comme la capacité à gérer des volumes importants d’investis- seurs, de transactions et de reportings. Sans men- tionner les défis posés afin de disposer d’une vue consolidée sur les investissements, privés et publics, e.a. auxniveauxportefeuilles, expositions et risques. Même constat sur la transformation technologique rendue nécessaire sur l’architecture applicative, les systèmes d’information, et les fonctionnalités sup- portantlesprocessusopérationnelssous-jacents,avec leurs prérogatives respectives et divergentes ; pour ne pas dire opposées. En somme, les fonds ELTIF pourraient enfin stimuler la métamorphose requise afindecomblerlefosséentrelesdeuxmondes,fonds traditionnels et alternatifs. Mais pas sans une trans- formationànouveauopérationnelleettechnologique. Onpourrait continuer la liste en citant, par exemple : l’attendue nouvelle mouture de la circulaire 18/698, laquelle avait déjà cristallisé et confirmé son lot de changements majeurs portant sur, notamment, la substance, la gouvernance et le contrôle interne, ou la due diligence et le suivi des fonctions déléguées. Etparlàavaitdéclenchéunesériedeprojetsdetrans- formation – stratégiques, opérationnels ou technolo- giques – importants au sein des acteurs de la place. On peut anticiper une nouvelle vague. Demanière globale, il va sans dire que les questions réglementaires sont prééminentes dans l’agenda des plus hautes instancesdegouvernancedes acteursde la place : comités d’administration et exécutifs. Elles requièrentuneprisedeconsciencedesresponsabilités et des décisions indispensables afin d’y répondre ainsi qu’une réflexion au plus haut niveau. Néanmoins, les exemples ci-dessus sont symptoma- tiques du prisme latent que nous voulons souligner et qui nous semble crucial dans l’approche à entre- prendre : déjà enamont de toute initiative, il est capi- tald’évaluercommentallerplusloindansunevision stratégique sur les contextes réglementaires, leurs implications et surtout les opportunités qui peuvent s’en dégager. Souvent négligée dans beaucoup de projets de transformation réglementaire, la question de la valeur-ajoutée est pourtant clé dans une vue long-termeetpérenne.Ladémarchedoits’interroger sur comment définir la stratégie et transformer les modèles opérationnels et/ou technologiques afin de dégager des opportunités de développement ou diversification de l’activité, et, idéalement, des avan- tages concurrentiels. Ouencore, élargir la gammede services ou produits, stimuler l’innovation, voire améliorer les capacités d’exécution. Tout cela àpartir des nouveaux contextes et enjeux ouverts par l’évo- lutionducadreréglementaire.L’exempledesELTIFs l’illustre parfaitement, pour n’en citer qu’un. Une approche cohérente de la transformation dite réglementaire devra viser autant la conformité que la valeur-ajoutée à dégager, avec l’objectif ultime d’une différentiation sur lemarché. Sous un autre aspect, non négligeable, toute trans- formation,réglementaireounond’ailleurs,aévidem- ment un coût inhérent. Aussi, force est de constater que les acteurs de la place continueront de subir une pression constante sur la structure des coûts, problé- matique sempiternelle dans la délicate équation de la profitabilité. Avec autant de nouveaux projets et initiatives visant à une automatisation accrue, à de la digitalisation,àdeséconomiesd’échelleetde‘scope’, etc. En somme, à de l’industrialisation. Donc de la transformation. Encore. Par conséquent, s’impose la thématique de la gouvernance de la transformation dans son ensemble, toujours avec cet objectif ultime de valeur-ajoutée, voire de différentiation. Il s’agit biend’assurerunecoordinationholistiquedelatrans- formation – car, nous l’avons vu, elle touche virtuel- lementtouteslescouchesetunitésdesacteursconcer- nés – en tenant compte des interdépendances, des impacts collatéraux et autres synergies à identifier entrelesdiversprojets,lignesmétiersouencoreinter- actions avec des parties tierces. Pour conclure, la transformation, ne se limitant ainsi pas uniquement aux sujets réglementaires, doit être géréecommeunécosystème,avecunparrainageclair et marqué de la hiérarchie. Un écosystème de trans- formation, avec une approche coordonnée et pluri- disciplinaire,mobilisantlasénioritéetl’expertiseadé- quates, avec une gouvernance adaptée à la structure de l’entité – purement locale, pan-européenne, glo- bale – tenant compte des centres de compétence et pas(nécessairement)quedécisionnels.Etenassurant lesmeilleurespratiques en termesdegestiondepro- jets. Celapasse, enoutre, par une culture du change- ment. Mais ceci est un autre sujet. 1) Industrie des fonds envisagée dans sa globalité, incluant les fonds dits ‘classiques’ (UCITS) et ‘alternatifs’ (AIFs). La réglementation est-elle un facteur déterminant de transformation dans l’industrie des fonds d’investissement ? By Gregor HIRT, Global CIO Multi Asset, Allianz Global Investors A midmarket volatility andun- certainty, our view is that in- vestors should stay invested and look for newsources of diversifica- tion, includingwithinUKand Japanese equities andEuropeanbonds. Key takeaways - Donald Trump’s approach has uprooted the perceived stability of the US and its financial assets, leavingmanyinvestorswondering where to invest. - Uncertainty is high but so far eq- uitymarketmoves are in linewith previous market corrections and even after the biggest market selloffs, the subsequent recoveryhas been strong. -Withinourmultiassetportfolios,wehavediversified moreofourequityinvestmentstooutsidetheUSand seeopeningsinotherassetclasses:stayingdiversified may offer the best chance of positioning for further twists inmarket conditions. More than 100 days into Donald Trump’s second term as US president, many investors will feel his actions have turnedfinancialmarketsupsidedown. From sky-high tariffs against China to criticism of the US Federal Reserve (Fed) Chairman, Mr Trump’s approach has uprooted the perceived sta- bility of the US and its financial assets. US equities, the US dollar and US Treasuries have all been buf- feted by volatility in recent weeks, and many in- vestors are asking where to invest now.Within our multi asset portfolios, we have diversified more of our equity investments fromtheUS to the rest of the world. Recent volatility has demonstrated the risks inherent in thehighlyconcentratedUS stockmarket, where 10 companies account for around half of the large-cap stockmarket risk. Four reasons to stay put Butwe think itmaybe amistake for investors toreduceexposuretomarketsaltogether.We seefourreasonswhyinvestorsshouldremain invested: 1. Marketmoves so far arenot out of the ordi- nary : while it may take time formarkets to be- come calmer, the encouraging news is that the current moves we’re seeing in eq- uities are in line with previous market corrections. 2. A recovery may be in sight : it is worth remember- ingthatevenafterthebiggest selloffsinmarkets,thesubse- quent recovery has been strong.Forexample,afterthe 2009 global financial crisis, global equitymarketsdelivered a cumulative return over the fol- lowing three years ofmore than 100%. 3. Exitingmarkets may pose inflation risks : staying on the sidelines may seem a wise approach when markets are choppy but beware the dangers of infla- tion. With inflation currently higher-than-average (withtheriskofmoretocome),moneyleftontheside- linesmay lose its purchasingpower. 4. Rebuildandreposition :amoreprudentlong-term approach in the current environment may be to re- buildandrepositionportfolioexposures.Fairervalued opportunities within equities and fixed income may emerge that investors might have overlooked in the past due to their cost. Where are the opportunities in a newequilibrium? The biggest challenge for investors in the coming monthsmaybenegotiatingagradualshiftinthecen- tre of gravity of markets away from the US. During the equitymarket slump in earlyApril, US Treasury yields rose, meaning their price fell. The move spooked many market participants as it ran counter to thehistorical negative correlationof bonds andeq- uities: when US stocks fall, US government bonds tendtogain,makingthelatterapotentiallysafechoice during market turbulence. More recently, both have risen in tandem. Their recent correlation echoes 2022 whenstocksandbondsfellsimultaneouslyamidhigh inflation – and brings an added challenge to formu- lating a diversifiedportfolio. Against this unpredictable backdrop, some investors are looking to diversify away from the US. Sowhere are the opportunities? - UK and Japanese equities: having reduced our ex- posuretotheS&P500inmultiassetportfolios,weare morepositiveonEuropeanmarkets,withapreference for the UK’s FTSE 100 and Japan’s Topix index. UK and Japanese equities have received a boost fromthe easing of US tariff plans.Across broader equities, we favour value versus growth stocks, with the former trading at an attractive discount to fair value. -Japaneseyen:withtheUSdollarunderpressure,the Japanese yen has emerged as a strong diversifier in currency markets. With yields on Japanese 10-year government bonds steadily increasing, more of the country’s investors are starting to switch from US Treasuries to Japanese assets, strengthening the yen. - European bonds: with the recent movement inUS Treasury markets, we prefer European bonds. We seetheassetclassbenefitingoverthecomingmonths as investors build positions in anticipation of in- creased government expenditure on defence from 2026 onwards. -Gold:wealsoremainpositiveongoldbutaretaking amore tactical view.We still like the asset class in the longertermasweseeasitaslong-timesourceofvalue supportedbycentralbankbuyingandretaildemand. In themonths aheadmarket sentiment will remain guided by further US policy announcements and by data that may offer clues about the health of the economy. Mr Trump’s ambition to achieve lower interest rates, aweakerdollarandastrongereconomyisunrealistic, inourview.ButweexpecttheTrumpadministration to continue to push for this unlikely trilogy, meaning more pressuremay be heaped on FedChairman Jay Powell to cut rates. Risk off – for now With the prospect of renewed bouts of volatility, it may be prudent to consider amore conservative ap- proach to risk.Difficulty inpredicting theTrumpad- ministration’snext policymovemakes for anunclear outlook, requiring investors tohave one foot over the throttle–iftheUSeconomyprovesmoreresilientthan anticipated – and one foot over the brake – in case a recessionmaterialises. Butasmarketsbegintosettle,andweseektoaddrisk, wewilllikelyoptforequitiesoverhighyieldfixedin- come.Inthehighyieldmarket,weareadoptingacau- tious approach because of worries about howeasy it would be to exit positions in the event of a recession. We have reduced our exposure to emerging market debtduetoliquidityriskanduncertaintyovertheUS economy but are ready to add select positions as the outlook improves for individual countries. Caution onUS equities A glimmer of light in the months ahead is that Mr Trumpmayfeeltheneedtosecure“wins”byunveil- ing tradedeals, particularlywithbig tradingpartners such as China and the European Union. If the trade negotiations can be struck relatively quickly, we wouldexpect a rally inUSequities andpossiblyeven fresh recordhighs for the S&P 500. But itwill takemore to reassure us before re-entering US stocks on a selective basis. In addition to progress ontradepolicy,wewouldalsolookforsignsofgreater institutional stability. With more volatility ahead, staying diversified may offer investors the best chance of positioning for fur- ther twists inmarket conditions. Where are the new centres of gravity in markets?
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