Agefi Luxembourg - décembre 2025

Décembre 2025 25 AGEFI Luxembourg Consultance Par RobinMARC, R-Aligned* P our les institutions financières, l’année 2025 pourrait apparaitre comme une importante phase de transition, enmatière de durabilité. Non pas tant par l’émergence de nouveaux cadres oud’ambitions inédites, mais par un changement de récit plus subtil, parfois dé- routant : lamultiplicationde signaux contradictoires, mê- lant inflexions réglemen- taires, recompositions politiques et réalités phy- siques inchangées. Danscecontexte,ildevientparti- culièrementimportantdedistinguerle bruit du signal , plus discret, parfois de basse fré- quence, mais porteur de tendances structurelles ap- pelées à remodeler durablement le secteur financier. Cette distinction conditionne clairement la capacité des institutions à préparer adéquatement leurs déci- sions au-delà des seuls ajustements conjoncturels. Lamultiplicationdubruit : récits alternatifs, brouillard réglementaire et concepts concurrents D’abord,lebruitnouveautientàla fragmentationdes récits enmatière de politique climatique. En 2025, les ambitions affichées des politiques dites de transition (réductiondes émissions carbone) ontmarqué lepas, et sont devenues plus incertaines, notamment àhori- zon 2050. Un corollaire direct a émergé : l’attention croissanteportéeàd’autrespolitiquesclimatiques,no- tammentlespolitiquesd’adaptation (1) .C’estlafind’un signaldominant,celuid’unemarcheconvergentevers le net zéropour 2050. Pour les institutions financières, il faudra désormais seprojeteraveccesdifférenteshypothèsesclimatiques combinées. Cela signifiera la continuation des finan- cementsderéductionoudesortieducarbone,couplée àdesbesoinscroissantsdefinancementspourl’adap- tation au réchauffement climatique. Ce passage, du signal de la course unanime vers le net zéro, au bruit d’une incertitude des ambitions climatiques, entraî- nera des conséquences tangibles.Au premier chef, la survenance progressivemais prématurée de la réali- sationdesrisquesphysiques,quiposelaquestionsou- vent éludée de l’arbitrage entre rendement de court terme et résilience de long terme. Ensuite, l’année a été marquée par un bruit résultant du brouillard réglementaire. Le feuilleton Omnibus autour de la CSRD, de la CS3D (2) et de la taxonomie européenneenestlameilleureillustration,avecunni- veau d’ambition revu à la baisse. Il faut remettre en perspective ces réglementations et leur objet : leur fo- calisation sur la divulgation. (3) Laprémissede ces réglementations (4) était que lebon «étiquetage», ou labellisationdevaient être lespréa- lablesnécessairespour faciliter l’orientationmassive de flux financiers vers des actifs et investissements durables. Il se trouve que ce processus s’avère parti- culièrement complexe et pointilleux, spécialement si l’onprend le seul casde la taxonomie, et qu’il est dif- ficile d’envisager une simplification satisfaisante et efficace à court terme. Il faut probablement antici- per quelques années encore à devoir composer avec ces complexités liées à la divulgation durable. Enfin, il faut ajouterundernierbruit, liéàune confusionpersistante (et deplus enplusmal- venueen2025)portantsurlesconceptsutilisés à tort demanière interchangeable, entre dura- bilité, ESGet seul «E (5) ».Même certains régulateurs ont pu s’y perdre (6) . L’efficacité commanderait d’ac- cepter de nommer les choses telles qu’elles le sont : une pré- éminence d’attention du « E » au sein des organes de gou- vernance des institutions fi- nancières généralistes (7) . Nouscomprenonscetangle: à court terme, se concentrer sur le « E », et développer une bonne appréhension des sujets climatiques et environnementaux sur son écosys- tème et ses parties prenantes, n’est déjà pas une mince affaire en soi. A titre d’exemple, l’élaboration des futurs plans de transition, et le pilotage des émissions financées de- mandera une intégration croissante et fine avec les donnéesfinancières(encours,carbone)etconstitueun défi considérable à bien des égards. Intégrer puis pi- loter une décrue des expositions et financements les plus carbonés sera forcément plus tangible que de multiplier des heat map qualitatives « ESG », parfois moins parlantes. L’ensemble de ces bruits ne doit pasmasquer l’émer- gence de multiples signaux, de basse intensité, per- mettant demieuxdécoder les tendances à venir. De nombreux signaux émergents L’assurance comme révélateur précoce Le premier signal est assurantiel. La multiplication de situations d’inassurabilité de certains biens im- mobiliers, ou l’augmentationrapidedesprimesd’as- surance habitation dans les zones exposées aux risquesphysiques, constituent autant d’alertes avan- cées.Acelas’ajoutel’extensiondescasdecouvertures partielles et donc insuffisantes, notamment face aux catastrophes climatiques : ce sont autant de signes annonciateurs, de « canaris dans lamine ». CesdynamiquessontencorehétérogènesenEurope, mais les tendancesobservéesoutre-Atlantique (8) mé- ritentuneattentionparticulière,tantellespréfigurent des ajustements de valeur et de couverture qui ne manqueront pas d’affecter d’autres piliers du sys- tème financier. Gestiond’actifs : le réel est déjà là Un second signal provient de la gestion d’actifs. Plu- sieursexemplesrécentsmontrentunepriseencompte croissantedurisqueclimatique,àlafoisdanslespoli- tiques d’allocation et également les valorisations des actifs sous-jacents. D’abord, une étude très récente deMorgan Stanley a révélé que plus de 75%des investisseurs institution- nels s’attendent à ce que les risques climatiques phy- siques aient un impact majeur sur les prix des actifs au cours des cinqprochaines années. Également, 90%des asset owners interrogés dans la même étude affirment que les options d’investisse- ment durables constituent un facteur dedifférencia- tion clé pour fidéliser ou sélectionner des gestion- naires d’actifs. (9) Enfin, l’examenenprofondeur initié récemment par le fonds souverain norvégien NBIM de son porte- feuille d’obligations d’État est à souligner. Une éva- luation est en cours pour identifier les émetteurs étatiqueslesplusexposésauxconséquencesdesphé- nomènes météorologiques extrêmes provoqués par la hausse des températures (10) . Ce signal croissant vient rappeler que la réalité phy- sique est agnostique : elle n’attendra ni les ajuste- ments réglementaires successifs, ni leur bonne appropriation par les acteurs. Au-delà du climat : ressources et énergie Le troisième signal dépasse le seul climat pour embrasser la problématique plus large de la raré- faction des ressources et de gestion de l’énergie. La compréhension et la revue des émissions finan- cées peut ici encore être une bonne porte d’entrée pour se saisir du sujet. La disponibilité future de certaines matières premières critiques, couplée aux tensions énergétiques, soulève des questions directes sur les secteurs les plus émissifs au- jourd’hui. C’est toute la soutenabilité à long terme de certains modèles économiques financés au- jourd’hui qui est questionnée (disponibilité de l’eau pour l’agriculture, besoins énergétiques crois- sants pour les nouvelles technologies); et il n’est pas inutile de se pencher sur les problématiques propres à chaque filière. Il s’agit làd’un champencore sous-exploré,mais in- trinsèquement lié aux risques climatiques et envi- ronnementaux. Une supervisionplus visible Enfin, lamontée en puissance de la supervision est à souligner.LaBanqueCentraleEuropéenneapucréer unprécédent aumois de novembre dernier, en sanc- tionnant pécuniairement pour plus de 187.000€ une banque espagnole, pour une insuffisante analyse de matérialitédes risques climatiques et environnemen- taux (11) . D’autres sanctions pourraient venir à brève échéance, et devenir croissantes: un signal émergent est là, même si nous pensons qu’il ne doit pas être le principalmoteur pour agir. Le passage à l’action : dépasser le « ticking-the-box » Par sonhorizonde temps lointain, laproblématique climatique et environnementale oblige les institu- tions financières à sortir d’une approche tropméca- niquement dictéepar la réglementation immédiate. Celle-ci nepeut constituer un substitut à la stratégie ; le passage à l’action peut se considérer à trois ni- veaux distincts. Le rôle clé des Boards Lesconseilsd’administrationsontlesseulsorganesen mesuredepenserlestransitionslongues.Leurrôleest déterminant pour dépasser les incitations managé- riales de court terme, intégrer l’irréversibilité comme variablestratégiqueetexigerdesanalysesdematéria- lité approfondies. Ces sujets sont fondamentalement bilantaires et relèvent autant de la Finance que des Risques. Pour pallier ce point, la recommandation la plusréalisteetpragmatiquepourraitêtre:l’appropria- tion progressive. S’en remettre au suivi d’un agenda réglementaire serait assurément insuffisant, compte tenude ses incertitudes précédemment évoquées. L’ExCo : de la conformité à l’impact Les comités exécutifs doivent éviter la distraction induite par le seul exercice de reporting. Un exem- ple : les plans de transition (12) sont complexes à construire ; ils nécessitent une véritable stratégie d’engagement des clients et une remise enquestion de scénarios trop « propres » ou compartimentés. La suggestion serait d’allouer des ressources néces- saires à l’analyse de ces travaux de fond. Cela pour- rait d’abord servir aumieux les forces commerciales (en captant les nouvelles préférences des clients et les tendances sectorielles). Également, en impliquant étroitement les fonctions financières et de risques, pour protéger lavaleur. Car c’est peut-êtreune autre tendance plus lourde qu’il faudra intégrer: plutôt, que de promettre des rendements trop ambitieux sur les quelques instruments verts, la prise en compte des risques climatiques et environnemen- taux sera d’abord une question de protection de la valeur, et donc de résilience dumodèle d’affaires. Fonctions expertes Enfin, une attention particulière s’impose sur la dé- légation excessive aux seules fonctions expertes (es- sentiellementauseindesdirections«Sustainability»). Si l’on constate une montée en compétence impor- tante au sein des fonctions Risques, le piège pourrait être de faire de ces spécialistes les seuls sachants ; Il est important qu’ils puissent être engagés dans un dialogue exigeant avec leurs organes de gouver- nance, qui auront pris le temps préalablement de se saisir en profondeur de ces enjeux. Conclusion Dans un environnement où le bruit est omnipré- sent, la capacité à capter les signaux pertinents de- vient un avantage stratégique pour les institutions financières. Trop peu de projections et d’anticipa- tions sont encore réalisées, l’agenda réglementaire servant trop souvent de seule boussole. De multi- ples signaux de basse fréquence émergent : il pour- rait être bien avisé de travailler activement à en tirer le meilleur parti dès le début de l’année 2026. * Robin MARC est fondateur du cabinet R-Aligned, spécialisé danslagestiondesrisquesfinanciersetdedurabilitépourlesins- titutionsfinancières. 1)Etdansunemoindremesure,dessolutionspluscontroverséesdegéo- ingénierie. 2) Pour “Corporate Sustainability Reporting Directive” et “Corporate SustainabilityDueDiligenceDirective”respectivement. 3) On pourrait ajouter à cette liste la version 2.0 SFDR pour la partie fondsd’investissement. 4) Voir par exemple le 6ème paragraphe introductif sur la taxonomie 2020/852,du18 juin2020. 5) Pour«Environnement» 6) Acetitre,ilfautnoterlaconstanceduNGFSetdelaBanqueCentrale Européenne sur le périmètre Climate and Environment, là où d’autres autoritésdesupervisionontpuutiliserdesconceptsauxpérimètresfluc- tuants(voirnotammentlesderniersdocumentsdel’EBA,portantalter- nativement l’ESG, le«E&S»ou leseul«E»). 7) Nousmettonsdecôtélesfondsàimpact,etlessolutionsdefinancement plusspécialisées(sustainableetsocialbonds,parexemple) 8) How climate risk—and losses—are creating high prices for home in- surance,JPMorganPrivateBank,May16,2025 9) Morgan Stanley Sustainable Signals, Institutional Investors 2025, page10et12. 10) Bloomberg,October24th,NorwayWealthFundReviewsSovereign Debt forDisasterRisk 11 )https://short.do/H_l19o 12) Couvertsnotammentpar lesexigencesde laCSRD. Durabilité en 2025 pour les institutions financières : éliminer le bruit, capter le bon signal A TOZ, cabinet indépendant dans le domaine du conseil fiscal auLuxembourg, annonce que son système de management de la sécurité de l’in- formation (SMSI) a obtenu la pres- tigieuse certification ISO/IEC 27001:2022, la norme internationale de référence enmatière de SMSI. Cette certification indépendante, vérifiée par Certi-Trust™, confirme qu’ATOZ a mis en place un cadre rigoureux et com- plet pour la gestion et la protection des informationssensibles,desdonnéesetdes systèmes informatiques. La norme ISO/IEC 27001:2022 est la der- nière référence enmatière demaintiende laconfidentialité,del’intégritéetdeladis- ponibilité des informations. La version 2022 de la certification intègre les meil- leures pratiques et contrôles modernisés afin de faire face à l’évolution actuelle des cybermenaces. L’obtention de cette certification souligne l’engagement sans faille d’ATOZ à proté- gerlesdonnéesprécieusesdesesclientset àgérer les risques liés à l’informationavec le plus grand soin. Fatah Boudjelida, Administrateur Délé- gué, déclare : « L’obtention de la certifica- tion ISO/IEC 27001:2022 démontre clairementnotreengagementenfaveurde la sécurité, de laprotectiondesdonnées et de la confiance sur lemarché luxembour- geois. Àune époque où les cybermenaces se multiplient et où les réglementations telles que le RGPD sont de plus en plus strictes, nos clients ont besoind’être abso- lument certains que leurs données sont entre de bonnesmains. Cette certification leur apporte cette garantie indépendante, confirmant que nos pratiques en matière de sécurité répondent aux normes mon- diales les plus strictes. » Keith O’Donnell, Administrateur Délé- gué, ajoute : « Dans l’environnement en constanteévolutionetenmutationrapide dans lequel nous exerçons nos activités, la cybersécurité revêt une importance croissanteàmesureque lesmenaces s’in- tensifient à l’échellemondiale. La sécurité a toujours été au cœur de notre stratégie commerciale,maisilnes’agitpasunique- ment de sécurité informatique ; elle en- globe la gouvernance, les personnes, les processus et la technologie. Nous sommes très fiers de cette réussite et re- mercions nos équipes d’avoir franchi cette étape importante. » Les principaux avantages pour clients et partenaires sont les suivants : - Protection renforcée des données - Les clientspeuventêtreassurésqueleursdon- néessonttraitéesconformémentàdespro- tocoles de sécurité reconnus à l’échelle internationale. - Conformité réglementaire - Lepartena- riat avecATOZ aide les clients à respecter leurs propres exigences en matière de conformité et à s’y retrouver dans le pay- sageluxembourgeoistrèsstrictenmatière de protectiondes données. - Gestion proactive des risques - ATOZ utilise une approche systématique pour identifier, évaluer et atténuer les risques liésàlasécuritédel’information,garantis- sant ainsi la résilience de l’entreprise. - Un partenariat de confiance - Cette cer- tification témoigne de la transparence et de la sécurité de l’environnement opéra- tionnel d’ATOZ, établissant ainsi une re- lation de confiance avec ses clients, ses partenaires et ses parties prenantes. Cette réussite reflète l’engagement de toute l’équipeATOZàmettre enœuvre et àmainteniruneculturesolided’excellence en matière de sécurité et d’amélioration continue. Sécurité de l’information ATOZ certifié ISO/IEC 27001:2022

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