Agefi Luxembourg - novembre 2024
AGEFI Luxembourg 24 Novembre 2024 Fonds d’investissement Par Stéphane van TILBORG, Country Head Benelux, La Financière de l’Echiquier (LFDE) A lors que se tourne la page de la révolution technologique précédente, celle d’Internet et du smartphone , une nouvelle techno- logie irrigue tous les pans de l’écono- mie : l’IntelligenceArtificielle (IA), dont l’adoption s’accélère. Le marché de l’IApourrait ainsi atteindre 1810mil- liards de dollars en 2030, soit unemultiplicationpar 13 depuis 2022 (1) . L’IAoffre de vastes opportunités d’investissement liées à la transformationdigitale de l’économie. Une révolution ir- réversible et une tendance structurelle aupotentiel inédit. L’apport de l’IA à l’économie mondiale est estimé à 15.700 milliards de dollars d’ici 2030 (2) . Les en- treprises qui construisent de solides fondations d’IA sont, selon nous, les mieux positionnées pour se transformer et gagner en agilité. Alimen- tée par des tendances exponentielles, la crois- sance des données, la prolifération du cloud , l’évolution fulgurante des réseaux de neurones artificiels et le développement d’applications, l’IA confère aux entreprises qui l’adoptent une lon- gueur d’avance pouvant se révéler significative. Cette accélération de la croissance sur le segment de la technologie est tirée par deux moteurs : la reprise de la transformation digitale des entre- prises et l’essor de l’IA générative. L’avènement de l’IA générative Nous sommes entrés dans un cycle technologique de très forte croissance alimentée par l’IA généra- tive. Dans le sillage de ChatGPT, le développe- ment de l’IA générative ouvre de nouveaux horizons pour les investisseurs également. Il an- nonce une nouvelle ère qui transformera en pro- fondeur nos modes de travail, ainsi que les interactions entre les hommes et les machines. Cette technologie révolutionnaire se traduira, selon nous, par une vague de croissance pour l’économie mondiale, avec l’émer- gence de nouvelles applications - pro- duits ou services - apportant de nouveaux revenus pour les entreprises, tout en leur offrant des opportunités d’optimisation des coûts. La source de ce nouveau cycle technologique réside dans la puissance de calcul et la donnée, de plus en plus abondante. Grâce aux data cen- ters , les usines du 21 e siècle, les technologies cloud ont pé- nétré l’économie et bénéfi- cient, selon nous, d’un potentiel grandissant. Grâce à la prolifération de serveurs GPU (3) , essentiels au traitement parallèle à faible la- tence, la taille des réseaux neu- ronaux artificiels a été démultipliée. C’est la combinaison de ces révolutions qui rend possible l’avènement de l’IA générative. En parallèle, les applications, de cybersécurité ou encore de conception assistée de produits, démocratisent son usage. Les exemples se multiplient dans tous les secteurs. Dans le domaine de la santé, les fonctionnalités d’IA pourraient accélérer la recherche et le déve- loppement clinique de nouvelles thérapies. Une IA est ainsi capable de modéliser des combinai- sons de molécules pour des cibles identifiées qui dépassent la créativité humaine afin de proposer rapidement de nouvelles thérapies, comme en té- moignent les avancées des principaux grands la- boratoires tels qu’AstraZeneca et Eli Lilly. L’IA générative aura selon nous un impact consé- quent sur bien des enjeux, en premier lieu la pro- ductivité : dans les pays développés l’augmentation potentielle de la productivité grâce à l’IAd’ici 2035 est estimée à +40% (4) . Les prochaines vagues de l’IA L’IA s’impose comme un nouvel indice de com- pétitivité. Les champions de ces systèmes intelli- gents affichent déjà une croissance près de 50% supérieure à celle de leurs pairs (5) . Les sociétés technologiques, fortement représentées dans cet environnement, sont les plus rapides à s’en empa- rer, à l’image de Nvidia, leader des cartes gra- phiques devenues le ‘’cerveau’’ de l’IA. Au-delà du segment semiconducteurs et des four- nisseurs d’hébergement cloud qui constituent le socle de l’infrastructure actuel de l’IA, la monéti- sation de l’IA devrait soutenir la croissance du reste du secteur logiciel. Notre pôle technologique s’intéresse notamment à des sociétés favorisant la migration de données vers le cloud telles que l’en- treprise allemande SAP et l’automatisation de pro- cess avec ServiceNow. Un prélude afin de pouvoir ensuite utiliser des modèles de fondation sur ces données. Les entreprises spécialisées dans la ges- tion et l’analyse de données, telles que Datadog ou MongoDB, sont aussi intéressantes, tout comme les acteurs de la cybersécurité qui protègent les ré- seaux ainsi que les terminaux d’utilisateurs. L’Edge IA Autre puissante vague et tendance porteuse selon nous, l’intégration de l’IA dans les équipe- ments tech mobiles, smartphones , PC ou objets connectés particuliers et industriels : l’Edge AI, qui permettra d’embarquer l’IA dans la vie réelle, se distingue par sa capacité à traiter des données localement sans nécessiter de connexion constante à des serveurs extérieurs, grâce à une puissance de calcul suffisante dans l’équipement pour opérer une mini-IA. Autre point clé, l’Edge AI génère des résultats de calculs d’IA plus rapidement qu’auparavant car aucun transfert dedonnées vers des datacenters n’est nécessaire. Cette faculté est cruciale pour des appli- cations telles que la voiture autonome et la réalité augmentée. L’EdgeAI améliore également la confi- dentialité des données en évitant la transmission constantededonnées sensibles vers le cloud . L’Edge AI est désormais à portée de mains, les fabricants de smartphones annoncent de nombreux lancements de téléphones IA intégrant davantage de puissance de calcul et de mémoire vive. Apple a dévoilé sa stratégie Apple Intelligence visant à intégrer des fonctionnalités d’IA générative dans son assistant Siri. Une évolution qui pourrait contribuer à accé- lérer l’adoption de l’IA à l’échelle mondiale. La diffusion générale de l’IA déclenchera, selon nous, une vague de renouvellement dans les ter- minaux, téléphones et ordinateurs. Nous avons déjà assisté à ce phénomène dans l’automobile, avec l’électrification et le déploiement des sys- tèmes avancés d’aide à la conduite, ayant contri- bué à l’accélération du renouvellement du parc. L’Edge AI sera davantage intégrée dans les véhi- cules autonomes mais également dans la robo- tique humanoïde, industrielle et médicale. Autre exemple avec l’IAappliquée à lamécatronique, un segment très précoce. Un puissant potentiel La thématique de l’IA est en pleine accélération et samonétisation progresse. L’univers d’investisse- ment de l’IA s’est singulièrement élargi ces der- niers mois, atteignant aujourd’hui plus 900 valeurs. En 2024, notre équipe de gestion dédiée a identifié quatre thèmes clés, sur lesquels elle a ajusté le positionnement de notre stratégie dédiée à l’IA : la transformation numérique, à travers par exemple l’américain Service Now, le big data et l’analyse prédictive – les fers de lance de l’IA – avec des acteurs tels que la plateforme cloud Data- dog, la cybersécurité via notamment Palo Alto Networks, leadermondial, et l’adoption croissante de l’IA par de nouveaux secteurs comme l’entre- prise chinoise Tencent spécialisée dans les services internet et mobiles, jeux vidéo et la publicité en ligne. Cette thématique qui ne cesse de se réinven- ter n’est encore qu’à ses prémisses. L’IA, dont le marché devrait connaître une crois- sance annualisée de +38% (1) d’ici 2030, est selon nous une thématique au long cours, riche d’op- portunités, une révolution à laquelle nous pre- nons part depuis 2018. Sa généralisation recouvre des enjeux stratégiques, économiques et finan- ciers, scientifiques et éthiques. La nouvelle ère de l’IA favorisera les entreprises bien positionnées pour surfer sur les immenses vagues de l’IA, ainsi que les investisseurs en quête d’innovation et de croissance durable. 1) GrandViewResearch study, avril 2023 2) Ai analysis sizing the prize report, PWC, 2021 3) Processeur graphique 4) Accenture, Artificial intelligence, Genuine Impact, 2018 5) The art of IAmaturity -Advancing frompractice to performance , Accenture, juin 2022 Disclaimers :Ces informations,donnéesetopinionsdeLFDEsont fourniesuniquementà titre indicatifet,defait,neconstituentniuneoffred’achatoudevented’untitreniunconseileninves- tissementniuneanalysefinancière.Ellesnesauraientenaucuncasengager laresponsabilitéde LFDE.Lesperformancespasséesnepréjugentpasdesperformances futures.Lesvaleurset les secteurssontcitésàtitred’exemple.Nileurprésenceenportefeuille,nileurperformancenesont garanties.Lefondsprésenteunrisquedeperteencapital,risqueaction,risquedechange,risque paysémergents.Plusd ’informationsdisponiblessurwww.lfde.com. L’IA, une tendance porteuse By John ARGI, Co-head & Business Head & Kier BOLEY, Co-head&CIO of UBPAlternative Investment Solutions S ince 2020, the performance of alternative funds has signifi- cantly improved after a “lost decade”. The return of inflation and positive real interest rates has gene- rated volatility and dispersion across almost all asset classes. The key role of an alloca- tion to alternatives in a portfolio is to provide di- versifi- cation away from traditional assets and a cer- tain level of protection and stability. Alternative investment strategies have been in existence for many decades, and the industry, which has gone through various cycles, has evolved andmatured. During its golden age, from 1990 to 2009, hedge funds were returning more than 12%. Freedom for the financial markets to reflect eco- nomic fundamentals allowed alternatives to gen- erate alpha fromboth the long and the short sides. Then came the lean years, from 2010 to 2019. This period of underperformance was triggered by governments’ and central banks’ desire to set price levels instead of the market which resulted in a compression on returns from the long side and negative alpha from the short side. Since 2021, however, the time has come to reinvest in the asset class as the return of inflation is re- stricting the authorities’ scope of action. Alterna- tives’ appeal is now restored, with a disparity in returns according to creditor quality, expanding opportunities outside equity and investment- grade credit, and pressure on commodity supply dynamics. Hedge funds are settling back into what promises to be a constructive period of mul- tiple years for both absolute and relative returns. A broad range of investment strategies and for- mats, which can play different roles in a client’s portfolio, are available to investors. The endow- ment model applied by colleges in the US, for ex- ample, has generally outperformed institutional portfolios in Europe, even adjusting for hedging costs according to currency. One of the reasons is a higher proportion of alternative investments in their asset allocations, applying the so-called Yale Model developed by David Swensen. Institutions in Europe could benefit from using a similar ap- proach; instead of focusing on cost alone, consid- ering cost per unit of alpha provides a more objectivemeasure of an investment’s added value. As for the manner in which to build a successful portfolio, fivemain principles can guide investors: buy & hold, performance breakdown, asset allo- cation, manager selection, and portfolio construc- tion. Buy & hold refers to timing of your investment – choosing a low-volatility manager requires minimal timing, but a higher volatility manager will require a longer holding period, so at least three years, to leave the fund time to return on its long-term trend. An investor should assess a strategy’s return components by breaking them down into pure alpha, where you find managers with high barriers to entry; strategy alpha, which includes models and strategies which provide added value; and market beta depending on the strategy’s exposure to equities or bonds. The asset allocation takes into account market conditions, identified tail- winds and headwinds, and investors’ goals and constraints, including liq- uidity needs, in order to determine the proportion and composition of the allocation to hedge funds (be- tween 15 and 30%). The factors cov- ered for manager selection are size and experience of the team, length of their track record, and assets under man- agement, as well as scrutiny of qualitative and quanti- tative data. The last stage, portfolio con- struction, is largely centred on achieving the right ratio of risk to reward in order to bal- ance the entire portfolio. One of the consequences of the newmarket regime that took shape in 2021 is that the correlation between bonds and equities – which had been negative since the year 2000 – has turned positive. This disruption has had a signifi- cant impact on traditional 60/40 equity/bond port- folios, particularly in 2022where both asset classes suffered simultaneously, generating large losses for investors. This new situation, combined with the market uncertainties, has forced investors to rethink their asset allocations. If uncertainty persists and the positive correlation between equities and fixed income remains, alter- native investments can provide attractive returns and add value to a diversified portfolio by tapping into other sources of returns.Alternative strategies act as diversifiers with higher returns than fixed income and slightlymore volatility. They can also replace equities for those who decide to reduce market risk due to fears of an economic downturn, because they tend to performbetter in such an en- vironment. In terms of outlook at the hedge fund strategy level: - Equity long/short strategies will continue to be a worthwhile alternative to equities. Dispersion be- tween different companies’ share prices is crucial for activemanagers to outperform themarket. Eq- uity long/short is an enhanced level of activeman- agement, as it can allow investors to generate an excess return both from its long and its short book. The divergence between companies’ stock prices can be driven by dispersion in earnings and/or valuations. With positive interest rates, share prices should reflect the relative health of compet- ing companies. - In fixed income, as government bond markets’ yield curves begin to steepen, one of the most at- tractive areas to invest in is relative value/arbi- trage. This looks to capture small mispricings between similarly liquid instruments. Elsewhere in corporate debt, default rates may not necessar- ily increase substantially, but dispersion, spread- widening, and volatility provide a fertile opportunity set; in particular in convertible bond arbitrage, which combinesmultiple characteristics to generate both income and capital gains. - For diversifying strategies, macro and commodi- ties should remain an appealing option. They are supported by a number of tailwinds including higher front-end rates, political uncertainty im- pacting countries’ currencies, commodity pricing set by supply-side constraints, higher levels of volatility, and equity market noise. The strategies make money by having a non-consensual posi- tion, which becomes recognised by thewidermar- ket later on. This can either happen gradually, in which case the strategy trades the trend or mo- mentum, ormore violently in amarket crisis: tariff wars, changes inmonetary policy, andmarket un- winds can all be beneficial. The global economic and financial conditions have probably become lastingly challenging. As a result, investors must prepare themselves for the fact that returns from traditional assets, such as equities and bonds, will revert to their long- term, risk-adjusted historic ranges. To offset this compression of returns and the increase in volatil- ity, alternatives should take up ameaningful por- tion of a mixed-asset portfolio. Given the significant opportunity cost of not in- vesting, alternative strategies represent a crucial diversifying tool for an uncertain future.As in any industry, an experienced teamwith broad knowl- edge and a specific skill set can be a valuable guide for investors to build their hedge fund allocation and achieve their objectives. Hedge Funds: ACrucial Diversification Tool
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