Agefi Luxembourg - octobre 2024
Octobre 2024 15 AGEFI Luxembourg Wealthmanagement / Banques S elon un nouveau rapport commandé par Luxem- bourg for Finance et réa- lisé en partenariat avec PwC Luxembourg, le développement de l’ open finance - une tendance du secteur qui permet aux consommateurs de services et de produits financiers de bénéfi- cier d'une plus grande flexi- bilité et d'une plus grande transparence grâce à un partage accru des données - est de plus en plus ra- pide. Il devient par ailleurs un mouve- ment irréversible. L'étude soutient que l’ open finance constitue un boulever- sement majeur pour l'industrie financière. Elle estompe les frontières tradition- nelles entre la banque, l'assurance, la gestion d'actifs et les paiements, souvent traversées par les intermédiaires et les courtiers. Elle réunit progressivement ces secteurs en un réseau uni- fié alimenté par les données, la technologie et l'interopérabilité. Ce changement représente aujourd’hui à la fois une opportunité et une menace pour les entre- prises du secteur financier. Celles qui ne par- viendront pas à s'adapter à cette nouvelle réa- lité - que ce soit par l'innovation, la consolida- tion ou l'acquisition - perdront leur raison d'être, la relation avec leurs clients et seront reléguées au rang de fournisseurs de produits financiers «ordinaires» (classiques ?). Le rapport constate que, dans l'ensemble, l ’open finance modifie déjà les perspectives structu- relles de l'industrie financière. Trois facteurs essentiels expliquent cette accélération : - Réglementation : De nouveaux cadres, notamment le cadre d'accès aux données finan- cières (FiDA), le règlement sur les services de paiement (PSR) et la future directive PSD3, sont appelés à jouer un rôle important dans l'évolu- tion du secteur financier. - Démographie : L'évolution démographique montre que les générations Z et Millennials, qui représentent déjà une part importante des utili- sateurs actuels de l'open banking, sont beaucoup plus à l'aise avec la technologie et le partage des données. Cet élément sera essentiel au succès de l' open finance - plus de 50% d’entre eux sont déjà prêts à vendre leurs données à des fournisseurs tiers en échange d’une simplification d’usage et d’une plus grande accessibilité. - Technologie : Les avancées technologiques, notamment l'IA et les interfaces de program- mation d'applications (API), permettent une finance plus transparente et décentralisée, capable de fournir des services plus sûrs, en temps réel, centrés sur le client, et d’améliorer les prises de décision. Les API jouent un rôle critique dans le développement du partage des données, le nombre de «calls» (demandes d'échange de données entre les institutions financières) devant passer de 102 milliards en 2023 à 580 milliards d'ici à 2027, soit un TCAC de plus de 54%. Si le rapport considère l’ open finance comme un processus inévitable, il identifie plusieurs défis qui accompagnent l’adoption de ce nouveau modèle. Parmi les plus importants, le rapport met particulièrement en évidence l'exploitation abusive des données personnelles, l'absence de normes applicables à l'ensemble du secteur et la volonté permanente d’une transparence accrue. Il souligne également à quel point l’ open finance bouleverse les structures du marché et intensi- fie la concurrence. Les coûts élevés de mise en œuvre pourraient peser sur les petites organi- sations. Le rapport s'inquiète enfin également de l'utili- sation par les entreprises financières de don- nées détaillées pour servir de manière sélective les clients les plus rentables, en marginalisant potentiellement les autres. Tom Theobald (portrait), directeur général de Luxembourg for Finance, qui supervise le déve- loppement de la place financière, déclare : «Dans le contexte d’une forte évolution des attentes des clients et d’une plus forte centrali- sation des data, l’ open finance représente une véritable révolution. Le secteur financier euro- péen est particulièrement bien placé pour mener cette trans- formation, grâce à une régle- mentation avant-gardiste, sa maturité technologique et sa démographie. Toutefois, l'un des principaux défis sera de veiller à ce que l'UE crée les garde-fous réglemen- taires nécessaires mais sans que cela freine l'innova- tion ni nuise à la compétitivité de l’Union européenne.» Il ajoute : «L’ open finance fait disparaître les frontières traditionnelles entre les secteurs financiers. Ce rap- port est donc un appel à la mobilisation adressé à l'ensemble du secteur. Bien que cela puisse être un défi, l’ open finance représente l'un des plus grands avan- tages concurrentiels pour l'industrie financière européenne : en permettant un accès inédit aux produits financiers et aux conseils personnali- sés, nous pouvons aider à mobiliser et allouer l'énorme quantité d'épargne inutilisée vers l'économie réelle en Europe». Francois Mousel (portrait), Managing Partner chez PwC Luxembourg souligne : «L'ère de l’ open finance offre une opportunité d'innova- tion technologique, rendue possible par les cadres réglementaires initiaux mis en place par l'UE. Les décideurs son déjà conscients de cette nouvelle réalité : l’ open finance n'est plus option- nelle, elle est indispensable. Nous devons col- laborer pour faciliter cette révolution, en créant un écosystème financier plus intégré, plus effi- cace et centrés sur le client, qui stimulera le pro- grès économique et technologique de l'Europe face à la concurrence accrue des États-Unis et de l'Asie.» Étude Luxembourg for Finance et PwC Luxembourg Pour rester compétitive, l’industrie financière devra se convertir à l’ open finance Votre partenaire pour une gestion de patrimoine sereine et performante. capitalnews.lu VISER JUSTE POUR INVESTIR
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