Agefi Luxembourg - octobre 2025
Octobre 2025 13 AGEFI Luxembourg Économie L e STATEC a transmis fin août une mise à jour de ses projec- tions à moyen terme au mi- nistère des Finances. Ces données alimentent le pro- cessus d’élaboration du Budget de l’État. L’économie luxembourgeoise amorce une reprise progressive, avec une croissance duPIB envo- lume estimée à +1 % en 2025. À partirde2026, cettedynamique se renforcerait graduellement, pour atteindreenviron2,5%àl’horizon 2029. Toutefois, à l’instar de l’em- ploi,lesperspectivesdecroissance économique à moyen terme sont jugéesmoins favorables que dans la version précédente des projec- tions(publiéesenseptembre2024). Ainsi,lacroissancedel’emploipei- nerait à atteindre les 2 %, tandis queletauxdechômageneconnaî- traitunreculsignificatifqu’àpartir de2027,dansuncontextederalen- tissement de la progression de la population active. L’inflation, quantàelle,devraitrefluerrapide- ment, malgré un léger rebond en 2025,liénotammentàlalevéepar- tielledesbouclierstarifairessurles prixde l’énergie. Contexte international : prévisions L’accord commercial entre l’Union européenne et les États- Unis, annoncé le 27 juillet dernier, acontribuéàatténuercertainesin- certitudes économiques, notam- mentlerisqued’escaladeversune guerre commerciale. Il a ainsi ap- porté un élément de stabilité aux prévisions publiées dans la Note de conjoncture (NDC) 1-25. Mal- grécetteavancée,lecontexteinter- national reste marqué par de fortes tensions, tant sur le plan commercial que géopolitique. LesprévisionsduSTATECpourle projet de budget 2026 du Luxem- bourgreposentsurleshypothèses internationales utilisées dans la Notedeconjoncture1-25.Cespré- visionsontétémisesàjourenaoût (pour ce qui concerne le volet in- flation/ salaires) avec les annonces faitesparlegouvernementconcer- nant la stabilisation des prix de l’électricité. Les effets de ces an- noncessurl’activité,l’emploi,lesfi- nances publiques etc. à court-terme seront quantifiés par le STATEC dans la Note de conjoncture 2-25 qui paraîtra en décembre prochain. Les hypothèses internationales d’Oxford Economics (OE) tablent sur une croissanceduPIBenzone euro de 0,8 % en 2025 et 1,0 % en 2026. Pour 2025, les perspectives économiques de la zone euro pourraient s’avérer meilleures qu’anticipéenavrilparOE,portées par une dynamique économique plus favorable au cours des deux premiers trimestres, notamment grâce à une bonne tenue des ex- portations et une consommation intérieure robuste. Sur la période 2026-2029, OE anti- cipe une améliorationprogressive de la croissance jusqu’à 1,8 % en 2028, puis un ralentissement à 1,5 % en 2029. Du côté des prix à la consommation, les hypothèses considérées anticipent une infla- tionpourlazoneeuroà1,9%pour 2025. En 2026, elle serait de 1,5 %. À partir de 2027, l’inflation an- nuelledesprixàlaconsommation se stabiliserait légèrement au-des- sus de 2%, avec unemoyenne de 2,2%sur la période 2027-2029. En matière de politique moné- taire,lesprévisionsconsidèrentun taux d’intérêt à 2,2 % en 2025 qui devraitsestabiliserà2,1%àpartir de 2026. Pour les marchés bour- siers en Europe, particulièrement importants pour les activités fi- nancières luxembourgeoises, l’EuroStoxxdevraitconnaîtreune croissancede4,6%en2025,quise- rait mise en pause en 2026, avant de reprendre un rythme moyen de 2,7%sur la période 2027-2029. L’évolution des marchés indique néanmoins une performance meilleure que prévu en 2025. En effet, depuis le début de l’année l’indiceafficheuneprogressionde 8,6%par rapport à 2024. Enfin, les prévisions sur les mar- chés de l’énergie et l’évolution des taux de change traduisent une vi- sion plus prudente de l’économie mondiale. Le prixduBrent passe- rait sous la barre des 70USD/baril à partir de 2026, reflétant une dé- gradation des perspectives glo- balesàcourtterme.Parailleurs,en lien avec la politique économique de l’administration Trump, OE prévoit un euro relativement fort face au dollar, avec un taux de change de 1,13USD/EUR en 2025 etde1,16USD/EURsurlapériode 2026-2029. Cette appréciation de l’euro contribuerait à accentuer le replidesprixpétroliersenEurope. Risques L’incertitude entourant les prévi- sions économiques reste particu- lièrement élevée.Aumoment des prévisions, l’incertitude princi- pale était liée aux droits de douane américains à laquelle s’ajoutaient des tensions géopoli- tiques (toujours présentes). Dans ce contexte, leSTATECaprésenté deux scénarios alternatifs dans sa Note de conjoncture 1-2025, afin d’illustrerlestrajectoirespossibles en fonction des orientations bud- gétaires internationales. Le scénario défavorable, intitulé “Correction des marchés”, sup- poseunepertede crédibilitéde la politique budgétaire américaine, entraînant dès 2025une chutedes valorisationsboursières et une re- montée des taux d’intérêt à long terme. Ce choc financier pèserait lourdement sur la demande mondiale et sur la croissance du PIB en zone euro, avec un écart négatif estimé à -0,8 point de pourcentage en 2026 par rapport au scénario central. À l’inverse, le scénario favorable, “Relance publique”, repose sur uneintensificationdesmesuresde relance, notamment en Chine et dans l’Union européenne, ainsi que sur une hausse des dépenses de défense. Cette dynamique sti- mulerait les échanges intra-euro- péens et renforcerait la croissance, avecunimpactpositifestiméà+0,2 point en 2025 et +0,4point en 2026 par rapport au scénario central. Perspectives économiques pour le Luxembourg Lescomptesnationauxannuelsré- visés, publiés par le STATEC le 5 septembre 2025, indiquent une lé- gère révision à la hausse de la croissance cumulée sur la période 2023-2024, de +0,2 point de pour- centage. La croissance pour l’an- née 2023 est désormais estimée à +0,1%, contre -0,7%dans les esti- mationsprécédentes.Enrevanche, la prévision pour 2024, initiale- ment fondée sur les comptes tri- mestriels, est revue à la baisse à +0,4%, contre +1,0%auparavant. Activité Une fois les prévisions finalisées, lescomptesnationauxtrimestriels réviséspour2024etle1 er trimestre 2025,ainsiquelapremièreestima- tion pour le 2 e trimestre, ont été publiés. Ils révèlent d’un côté une évolution moins dynamique du PIB au deuxième semestre de 2024,maisunmeilleur1ertrimes- tre 2025 que celui considéré dans laNDC1-25 (0,7%au lieude -1% envariationtrimestrielle).L’acquis de croissance pour 2025 passe ainsi à 0,2 % (contre -0,5 %précé- demment). La prévision de croissance de 1% pour 2025, formuléedans laNDC 1-25,pourraitdoncseconfirmer,à condition que le second semestre afficheunecroissancetrimestrielle moyenne de 1 %. Pour 2026, une améliorationdesperformancesdu secteur financier permettrait d’at- teindre une croissance du PIB de 2,0%. Sur la période 2027-2029, le STATEC anticipe une croissance moyenne de 2,4 %, principale- ment portée par le secteur privé. Bien que cette dynamique soit plus soutenue que celle prévue pour 2025-2026, elle représente une révision à la baisse par rap- port aux projections précédentes, quitablaientsurunecroissancede 2,7%entre 2025 et 2027. Cette révision reflète la nouvelle trajectoire du potentiel de crois- sance. Depuis environ six ans, le PIBpotentieldel’économieluxem- bourgeoiseestrégulièrementrevu à la baisse. Il serait inférieur à 2 % pour les années 2025-2026, mais devraitprogressivements’ajusterà la hausse pour atteindre 2,1 % en fin d’horizon. L’écart de produc- tionnégatif ne se renfermerait que très lentement sur la période de prévision. Marché du travail Depuis2022,lacroissancedel’em- ploi au Luxembourg a nettement ralentiets’eststabiliséeàunniveau historiquement bas entre 2024 et 2025, en particulier dans les branchesmarchandes.Bienqueles perspectives se soient légèrement améliorées dans l’industrie et la construction au 2 e trimestre 2025, sur l’ensemble de l’année la pro- gressiondel’emploiafficheraitune croissancemodéréede1%etserait portée principalement par le sec- teurpublic.Letauxdechômagese maintiendrait à un niveau élevé, autour de 6%. Àpartirde 2026, en lienavec le re- dressement de l’activité écono- mique attendu, le STATEC antici- pe un renforcement modéré de la croissance de l’emploi (+1,5%) ac- compagné d’une légère baisse du taux de chômage (de 6%à 5,9%), avec un soutien accru du secteur marchand. En fin d’horizon de prévision,lacroissancedel’emploi atteindrait1,9%,tandisqueletaux de chômage reculerait progressi- vement pour s’établir à 5,1%. Inflation / salaires L’indexation automatique des sa- laires en mai 2025 a contribué à une hausse marquée des prix des services. L’inflation devrait conti- nuer à progresser dans les mois à venir, portée par le renforcement des effets de base positifs liés à l’énergieenfind’année.L’inflation plus soutenue qu’anticipé au deuxième trimestre 2025 conduit le STATEC à relever sa prévision annuelle à 2,1%, contre 1,9%pré- cédemment. En2026,labaisseattenduedesprix dupétrole,combinéeauxmesures gouvernementales sur les tarifsde l’électricité (correspondant à une réductionde9%surl’ensemblede l’année), devrait entraîner une di- minution des prix de l’énergie de prèsde7%.Cetteévolutioncontri- buerait à ramener l’inflation glo- bale à 1,4 %. L’inflation des servicesestestiméeà2,3%en2025 et à 2,5%en 2026, tandis que celle del’alimentationpasseraitde2,0% en 2025 à 2,3 % en 2026. La pro- chaine tranche d’indexation des salaires est prévue pour le troi- sième trimestre 2026. Àmoyen terme, l’inflationdevrait sestabiliserautourde2%,enligne avec la tendance observée dans la zone euro. L’espacement des tranches indiciaires limiterait les haussessalarialesdirectementliées à l’évolutiondes prix (comme cela a été le cas en 2023 avec trois tranches déclenchées) réduisant ainsilespotentielseffetsdesecond tour sur l’inflation. Par ailleurs, la baisse temporaire des cotisations patronalesacontribuéàcontenirla progressiondescoûtssalariauxen 2024. Leur normalisation en 2025 devrait toutefois soutenir une hausse, avec une augmentation anticipée de 3,3%cette année. À partir de 2026, les coûts sala- riaux devraient évoluer de ma- nière plus modérée, autour de +2,3 %par an, avant de remonter légèrement à +2,5%enfind’hori- zon de prévision. Ventes de carburants / émissions de CO2 Les émissions de CO₂ sont en baisse depuis plusieurs années, principalement en raison du recul des ventes de carburants. Cette tendance s’est accentuée lorsdes récentes crises (Covid-19, flambée des prix de l’énergie) avant de s’atténuer légèrement en 2023 et 2024. Après une diminu- tion de 2 % en 2023 et de 3 % en 2024 (contre une baisse annuelle moyenne de 8 % entre 2019 et 2023), les ventes de carburants devraient encore reculer de 4 % en 2025, puis de 5 % en 2026. Ces prévisions reposent sur une politique inchangée et tiennent compte notamment de la hausse progressive de la taxe CO₂ au Luxembourg.Latransitionversles véhicules électriques et hybrides devrait accentuer cette tendance, entraînant également une baisse des recettes fiscales liées aux ac- cises sur les carburants. Dans ce contexte, les émissions de gaz à effet de serre devraient sui- vre une trajectoire similaire, avec une baisse estimée à 2,6%en2025 et à 3,4 % en 2026. Toutefois, l’in- troduction du système d’échange de quotas d’émission « ETS2 », prévuepour2027,introduitdesin- certitudes quant à l’évolution des prix des énergies fossiles, tant au Luxembourg qu’à l’étranger, et donc sur la trajectoire future des émissions deCO₂. Source : STATEC Projections à moyen terme 2025-2029 du STATEC L’économie luxembourgeoise amorce une reprise progressive T he PwCBusiness Barometer slipped to -6 inSeptember, down from-5 inAugust, as political and economic uncertainty across the EU further reducedbu- siness confidence. TheGrandDuchyenteredanewerawith Grand Duke Guillaume succeeding his father,atransitionsymbolizingcontinuity and renewal in uncertain times. The country continued its slow but steady recovery, with GDP growth of 0.6% in Q2, while employment stabilized as the unemployment rate remained at 5.9%. This was supported by robust wage dynamics as average compensation per employee rose 4.4% YoY, helped by May’s indexation adjustment. This wage growth offered some relief to households, even as inflation accel- erated to 2.7% in September, driven by higher childcare and education costs at the start of the school year. The result- ing squeeze on purchasing power was softened by declining travel and ener- gy prices, which limitedMoM inflation to -0.1%. The construction sector remained a notable drag, with job loss- es persisting despite tentative stabiliza- tion in housing demand. Yet the real- estate market showed flickers of life: existing house prices rose 7.1% YoY in Q2, and transaction volumes surged ahead of the expiration of temporary tax incentives. In this environment, the government’s plan to cut electricity prices in 2026 was met with cautious optimism, seen as a step toward sus- taining domestic demand. Confidence across the euro area remained subdued in September, as modest gains in services failed to offset a renewed slowdown in industrial activity. New orders grew only marginally, and exports demandweak- ened further, underscoring Europe’s dependence on domestic resilience amid faltering global trade. Brussels’decisiontomatchWashington’s 50% tariffs on imported goods reignited trade tensions, positioning the bloc to defend its industrial base while preserv- ing Beijing’s goodwill amid the ongoing UKsteelcrisis.Atthesametime,theEU’s internal agenda grew more fractious as Brussels urgedmember states to channel rising defence budgets into shared capa- bilities and weighted the use of frozen Russian assets held in Belgium to fund the reconstruction of Ukraine. France’s renewed political upheaval, marked by Prime Minister Sébastien Lecornu’s res- ignation within days of taking office, compounded investor unease and cast a shadowover Europe’s fiscal cohesion. From a global perspective, markets are cautiouslyweighing the consequencesof political turmoil: the recent US govern- ment shutdown and Japan’s leadership changehave cast a shadowonglobal sta- bility. With unclear policy paths and trade tensions, the World Bank cut its global growth forecast by 0.4 points, expecting advanced economies to strug- gle more than emerging markets amid uncertainUS policy outcomes. The US faces mounting debt concerns, with federal debt at 125% of GDP in September and the FED’s independence under political pressure. Nonetheless, markets appear to have absorbed the impact of “LiberationDay,” as investors embraced thePresident’spro-deal agen- da—investment banking fees reached USD 95.4bn by the end of September 2025,thesecond-highestlevelsinceLSEG records began. The monthly PwC barometer, in collaboration with AGEFI Luxembourg, is an economic confidence indi- cator that is intended to be a simple and pragmatic tool aimed at capturing the economic atmosphere of the GrandDuchy eachmonth. The indicator is based on a number of sentiment indices published monthly by Eurostat and Sentix, which are based on surveys (businesses, consumers or investors/ analysts). The indicators used are: consumer confidence (EA for euroareaandLUXforLuxembourg),industrialconfi- dence(EAandLUX),constructionconfidence(EAand LUX),financialconfidence(EA),retailconfidence(EA), services confidence (EA) and the Sentix Index (EA). The evolution of the barometer over the past four years is displayed on the graph below. PwCMarketResearchCentre, IHSMarkit,Sentix,STATEC The monthly PwC Barometer
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