Agefi Luxembourg - décembre 2024
AGEFI Luxembourg 10 Décembre 2024 Economie / Banques In a few words, tell us about Arendt Investor Services Arendt Investor Services is the investor servicesarmofArendt,complementingits legal expertise and regulatory & consult- ing services since 2009. We help clients to run the operational side of their business efficiently, bringing peace of mind to in- vestorservices.WeareaProfessionalofthe Financial Sector (PFS) supervised by the CSSF and ISO22301 certified. Arendt Services recently became Arendt Investor Services. Why the name change? This new corporate name is the result of a strategic decision to strive towards an approach that is more investor-centric than ever before. What are your mainmissions and areas of expertise? Making use of the latest technology, our 300-strong team provides clients with an integratedsuiteoffundandcorporateser- vicesthataredeliveredtothehighestmar- ket standards. We help businesses to navigate Luxembourg’s financial land- scapebyprovidingthemwithourCorpo- rate Services, Fund Administration Services,GovernanceServices,Depositary Services,OperationalAML&Compliance Services, Tax Compliance Services, and ThirdPartyAIFMserviceswithAManco. How have you seen your line of work and Luxembourg’s financial ecosystem evolve over the last 15 years? Whenwe launched in 2009 as a domicili- ationcompany,Luxembourgwasprimar- ilyahub for clientswithnophysical pres- ence here. The focus was on providing straightforward operational support. At the time, the financial centre was still emerging as a leading jurisdiction for al- ternative funds and the regulatory land- scapewasmuch simpler. Sincethen,Luxembourghasgrownintoa premier destination for alternative invest- ment funds, driven by the success of UCITS and later, theAIFMD.At the same time, the regulatory environment has evolved significantly, with increasing de- mandsingovernance,complianceandre- porting. Circulars and regulations have becomemore complex, reshaping the ex- pectations of service providers. Havingstartedwithasingleserviceoffer- ing, we have gone on to develop a com- prehensive suite of services supporting clients throughout the entire business cycle—from set up to liquidation—by providing expertise in operations, project management and compliance. Clients nowoftenhaveestablishedofficesinLux- embourgbutincreasinglyturntoexternal partners like us for specialised expertise andtechnologicalsolutionstomanagethe complexities of scaling their operations. How do you think Luxembourg has become a prime location for fund ad- ministration? Luxembourg’s rise to become a prime lo- cationforfundadministrationstemsfrom its ability to adapt to EU regulations, whichhaspositioneditasaleaderincross- borderandalternativeinvestments.Itspo- litical stability, strategic location at the centreofEuropeandhighlyskilledwork- force further enhance its appeal to fund managersworldwide.Thisecosystemen- ables firms like Arendt Investor Services togrowalongsidethemarket.Asdemand for specialised expertise in fund adminis- trationhasrisen,ourserviceshaveevolved tomeetit,withthesupportofcutting-edge technology and an in-depth understand- ing of evolving client needs. Tell us about your recent developments We have recently made strategic invest- ments in two cutting-edge technology platforms: Fenergo, a leading solution for KYC/AMLprocesses,andFIS(Investran), a robust fund accounting software solu- tion and investor relations portal. These toolsenhanceourefficiency,accuracyand ability to deliver premiumservices to our clients. Additionally, we have acquired a depositarylicenceforilliquidassetstofur- ther strengthen our fund administration offering. This milestone allows us to pro- videafullyintegratedsolutionforalterna- tive investment structures and seamless support throughout the fund life cycle. Aspartofourcommitmenttogrowthand enhancingourclientservices,wehavealso appointed Jean-Daniel Zandona as Chief Commercial Officer. His experience will help us refine our commercial strategy andcontinuebuildingstrongrelationships withour existing and future clients. How has technology transformed your activity? InLuxembourg’s fast-pacedandcompet- itivefinancialecosystem,technologyplays a vital role in addressing the growing complexity of operations and the diverse needs of our clients. It allowsus to remain agileandresponsivewhenscalingourser- vices but without making any compro- mises on quality. By automating routine tasksandstreamliningcomplexprocesses, we have enhanced efficiency, improved accuracy and minimised risks. This ap- proach supports our growth and enables ustobetterserveanexpandingclientbase with increasinglydiverse portfolios. What are yourmainobjectives for 2025? As we grow alongside Luxembourg’s evolvingfinancial ecosystem, we remain committed to delivering excellence through a tailored, client-centric ap- proachwhilestayingaheadofmarketde- velopments. Following the acquisitionof our depositary licence for illiquid assets, wearefocusedonstrengtheningourend- to-end service offering for alternative funds. Finally, the15thyear ofArendt In- vestor Services marks a turning point as we’re reaching the right size to be more assertive, engage more proactively with marketparticipantsandreinforceourpo- sitionas akeyplayer inLuxembourg’sfi- nancial ecosystem. Interview with Christian HEINEN, CEO of Arendt Investor Services Arendt Investor Services celebrates 15 years OPINION-ParJeanMARSIA,présidentdelaSociété européenne de défenseAISBL (S€D) E n 2003 et en 2016, l’Union euro- péenne (UE) a adopté une pseudo-stratégie globale, et en 2022, une boussole stratégique, qui n’est qu’une déclaration d’intention, incapable de modifier la pratique du « chacun pour soi ». Fin 2024, l’Europe est toujours sans politique étrangère, ni politique de défense réellement com- munes, ni armée euro- péenne, faute d’un gouvernement fédéral, lé- gitime car démocratique. L’UE n’est pas un État, mais une as- sociation d’États, incapable de faire face auxmenaces, qui vont de la géopolitique au chan- gement climatique. La Commission n’est pas un pouvoir exécutif et le Conseil européen définitmal les grands axes stratégiques de l’UE, car il se soucie peu de l’intérêt général des Européens, soucieux qu’il est avant tout des intérêts des gouvernements des États membres. L’UE met en œuvre des institutions politico-mili- taires : un Service d’action extérieure ; un Comité politique et de sécurité ; un Comité militaire ; un État-major stratégique, mais pas d’état-major opé- rationnel ; une Agence de défense ; un Centre sa- tellitaire, qui dispose d’images commerciales, imprécises ; un Institut d’études de sécurité ; un Collège de sécurité et de défense, mais pas de ser- vice de renseignement. Elle n’a pas de capacitésmi- litaires et donc de poids sur la scène géopolitique. Sa Facilité européenne pour la paix, qui finance des livraisons d’armes aux États partenaires, dispose de 11,1 milliards €. Son Fonds européen de dé- fense, qui vise à stimuler la coopération entre in- dustriels de défense, est doté de 7,9 milliards € pour la période 2021-2027. Desmiettes par rapport au PIB de l’UE, 16.970 milliards € en 2023. La défense de l’Europe est-elle en péril ? En vertude l’article 24 du traité sur l’UE, celle-ci est compétente enmatière de politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et peut définir progres- sivement une politique de défense commune (PSDC) qui pourrait conduire à une défense com- mune, si le Conseil européen le décidait à l’unani- mité, comme disposé à l’article 42, § 2 TUE. Cet article précise de plus que la PSDC respecte les obligations décou- lant du traité de l’Atlantique Nord pour les États membres de l’UE qui considèrent que leur défense com- mune est réalisée dans le cadre de l’Organisationdu traité de l’Atlantique Nord (OTAN). L’Autriche, Chypre, l’Ir- lande et Malte ne le considèrent pas, 23 Étatsmembres de l’UE font confiance à l’OTAN, malgré la nécessaire unanimité au Conseil atlantique qui a freiné les admissions de la Finlande et de la Suède. Si l’Alliance atlantique a su dissuader, c’est grâce aux capacités américaines, nu- cléaires, de renseigne- ment, de transport stratégique, de dé- fense antiaérienne et anti-missiles, et aux 1,3 million de militaires d’active et aux 800.000 réservistes. Le président américain est commandant en chef de ces forces, mais de fait, il est aussi le nôtre. Seul Charles de Gaulle avait su s’en émanciper. Les élections du 5 novembre 2024 ont tranché : le 25 janvier 2025, M. Trump sera le prochain com- mandant en chef. Elles ont donné à son parti la majorité dans les deux chambres législatives. M. Trump semble peu favorable à un engagement américain aux côtés de l’Europe. Déjà, M. Obama avait dû arrêter son intervention en Libye, faute de soutien parlementaire. MM. Trump et Biden ont mis fin à 20 ans d’action américaine enAfgha- nistan, sans concertation avec leurs alliés. L’aide de M. Biden en faveur de l’Ukraine a été bloquée pendant près de six mois, le budget nécessaire n’ayant pas été voté. Une défense européenne, pour que l’Europe puisse se défendre quoi qu’il arrive ! L’Europe devrait donc pouvoir, seule si nécessaire, défendre notre souveraineté commune, nos va- leurs et nos intérêts communs, contribuer à proté- ger l’environnement, définir et appliquer des politiques industrielle, sociale, monétaire, budgé- taire, énergétique et lutter contre l’évasion fiscale, notamment celle pratiquée par Google,Apple, Fa- cebook, Amazon, Microsoft, Baidu, Alibaba, Ten- cent, Xiaomi, Huawei, Tik Tok, etc. L’UE et ses Étatsmembres ne savent pas assurer notre sécurité et notre défense, mais la fédération européenne an- noncée en 1950 par Robert Schuman le pourrait : un État fédéral réalise d’emblée l’unité de com- mandement politico-militaire qui permet la gestion efficace des crises, en conférant la capacité d’éva- luer la situation, de décider et d’agir en consé- quence, aussi longtemps que nécessaire, dans le spectre le plus large. Les dirigeants européens devraient enfin donner à l’Europe les moyens de se faire entendre, de peser dans les relations géopolitiques. Renforcer le pilier européen de l’OTAN permettrait à l’Eu- rope de parler le langage de la puissance, pour mieux défendre nos intérêts et mieux aider l’Ukraine. La somme des budgets de défense eu- ropéens est proche de la moitié du budget améri- cain de défense, mais sur lemillion deux cent mille soldats européens, quelques dizaines de milliers seulement sont suffisamment formés, équipés et entraînés pour intervenir dans des opérations de haute intensité. Àcause du gaspillage induit par lamultiplicité des décideurs, les systèmes d’armes européens sont aujourd’hui produits en petit nombre, ce qui les rend plus coûteux à acquérir, àmettre enœuvre et à entretenir. Nos forces armées utilisent 178 types de systèmes d’armes pour 30 aux États-Unis d’Amérique. Cela pénalise notre opérationnalité et notre base industrielle et technologique de défense. Celle-ci, affaiblie par trois décennies de sous-inves- tissements, ne peut plus fournir rapidement et face à l’agressivité russe, il a fallu importer des systèmes d’armes américains, turcs et sud-coréens. LaCorée du Sudnous amontré l’importance d’ap- pliquer les principes de base de la science politique lors de l’élaboration de la politique de défense et de la politique industrielle de défense. La pérennité de la volonté politique joue un rôle crucial. Elle seule permet de fixer des priorités pertinentes, et donc consensuelles, et donc stables. Seule une or- ganisation étatique permet cela. Les coalitions d’États, les associations d’États et les confédéra- tions ne rassemblent que des volontés disparates et fluctuantes. Elles ne permettent pas à l’intérêt gé- néral de primer sur les intérêts particuliers. Une constitution fédérale, la base d’une défense européenne L’Europe doit arrêter son déclin scientifique, tech- nologique, industriel, économique et financier, et mettre fin à sa dépendance en matière de défense. Pour que l’Europe cesse d’être une puissance es- sentiellement normative, c’est-à-dire qui se borne à légiférer, il faut un gouvernement européen ca- pable d’agir, de mettre en œuvre, d’accompagner et d’adapter de manière souple notre réponse aux crises. Une réforme des traités européens serait inopérante. Le Parlement nouvellement élu, repré- sentant légitime des citoyens, devrait se déclarer constituant, en s’inspirant du Manifeste de la résis- tance européenne (1) de 1944. Sans une constitution fédérale, l’Europe ne sera pas forte, souveraine et démocratique, elle ne repren- dra pas la place qui lui revient sur la scène interna- tionale. Un gouvernement fédéral européen, contrôlé par le Parlement, est indispensable. Une constitution fédérale comporte un contrat social et la description des pouvoirs exécutif, législatif et ju- diciaire, ainsi que la répartition des compétences par niveau de pouvoir : l’Europe, les États mem- bres, les régions, prioritairement dans les domaines des Relations extérieures, de la Sécurité et de laDé- fense, des Affaires intérieures, économiques, so- ciales et environnementales, des Finances publiques. Elle fixe la procédure d’entrée en vi- gueur et de modification de la constitution. Les États-Unis d’Amérique, où coexistent US Army, US Navy, US Marines, US Air & Space Force, US Coast Guards, mais aussi les National Guards, peuvent inspirer la répartition des com- pétences en Europe. Les forces armées nationales ont le mérite d’exister, mais il faut combler nos la- cunes capacitaires et éviter les doublons. Pour ce faire, un seul état-major de Défense et un seul mi- nistère de la Défense devraient exprimer les be- soins de rééquipement des armées européennes, y compris de celles des États membres, superviser leur mise en condition et si nécessaire, en cas d’agression, les mettre en œuvre. Que faire, citoyens et citoyennes ? Comme les Ukrainiens, les Européens doivent re- trouver le courage de faire face, d’oser, d’entrepren- dre, d’innover. Ils doivent inventer une Europe ambitieuse, fière, ouverte sur le monde et prête à défendre ses valeurs et ses intérêts. Ils doivent agir, d’urgence, pour rétablir la paix enEurope, pour re- devenir souverains, autonomes, indépendants et respectés. Pour cela, ils doivent faire pression sur leurs représentants pour qu’ils fondent l’union po- litique de l’Europe sur unmodèle fédéral, en com- mençant par un petit noyau, comme cela avait été fait pour les zones Schengen et euro. 1)«LaRésistanceetl’idéeeuropéenne»,LuxembourgCentrefor ContemporaryandDigitalHistory ,https://lc.cx/DZ2gLH L’élection de M. Trump renforce le besoin d’une défense européenne
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy Nzk5MDI=