Agefi Luxembourg - avril 2025

PRIX DU NUMÉRO : EUR 5,50 Le Journal Financier de Luxembourg NUMERO 04/399 ISSN1561-8366 www.agefi.lu 41, Zone Industrielle, L-8287 Kehlen - Tel: +352 305757 1 - Fax: +352 24611564 - Email: agefi@agefi.lu AVRIL 2025 valuepartners.lu Comprehensive solutions for the alternative investment funds industry Sommaire t Economie / Fiscalité L’escalade tarifaire, laboratoire de la théorie des jeux (Philippe LEDENT, ING) p.2 AI Technologies: Overhyped, imperative or real opportunity? (Journée de l’Economie) p.4 La finance durable comme moteur d’inno- vation dans l’industrie financière (EFPA FINANCE FORUM 2025) p.6 t Fonds d’investissement How is MiCA impacting fund managers? (Marceau VISANO, Johanna FOURNIER, DLA Piper) p.20 ELTIF & Operating model (Norman FINSTER, Karen RAKOTOZAFY, EY) p.22 Bourse : l’Amérique s’enrhume... jusqu’à quand ? (Christopher DEMBIK, Pictet AM) p.25 t Immobilier Les acteurs de l’immobilier auMIPIM p.30 Les investisseurs institutionnels ne sont pas (encore ?) les bienvenus sur le marché résidentiel luxembourgeois (RomainMULLER, NR Invest, LuxReal) p.32 Vers une reprise progressive des prix de vente et un rééquilibrage du marché locatif (Rapport atHome) p.33 t Droit / Emploi Le marché de l’emploi financier en pause ? (Rémi FOUILLOY, Morgan Philips) p.35 Comment attirer et fidéliser les meilleurs talents au Luxembourg ? (Caroline LAMBOLEY) p.36 t Informatique financière Leveraging threat intelligence-driven security testing to fortify cyber resilience (Maurice SCHUBERT, Yasser ABOUKIR, Deloitte) p.44 L’IA va-t-elle encore transformer le monde ? (Johan VANDER BIEST, Candriam) p.45 Sommaire détaillé en page 2 Vilret & Partners Avocats www.vilret-partners.lu NEW L’avènement d’un nouvel ordre mondial recèle bien des opportunités Par Edouard CARMIGNAC, Président et CIO de Carmignac Q uel bouleversement ! Donald Trump qui s’était fait réélire sur les promesses d’une croissance plus soutenue, d’une moindre inflation en fa- vorisant l’investissement, moins de régulation et une ré- duction des dépenses pu- bliques, déclare aujourd’hui une guerre commerciale tous azimuts. Si les hausses de droits de douane annoncées devaient être mises en place, l’économie américaine entrerait en réces- sion, ces augmentations de tarifs repré- sentant un prélèvement de près de 2% sur le revenu disponible du consomma- teur américain, alors que l’inflation pour- rait être portée à près de 5%. Ces brusques volte-face successives ébranlent sé- vèrement tous les marchés. Au-delà des protec- tions légitimes mises en place pour répondre à la recrudescence des incertitudes, il nous semble es- sentiel d’aménager notre stratégie d’investisse- ment en fonction de la nouvelle donne géopolitique et économique qui s’annonce. Depuis la fin de la première guerre mondiale, les États-Unis se sont comportés en garants de la sé- curité de l’Occident et de ses valeurs. En offrant la victoire sur l’Ukraine à M. Poutine, quel est au- jourd’hui le crédit dont peut encore bénéficier Washington auprès des Européens, du Japon ou de Taïwan ? Certes, il pourrait être re- proché à leurs alliés de contribuer in- suffisamment au coût de leur défense, mais ne le font-ils pas déjà en achetant principalement des ar- mements made in USA et en finan- çant généreusement la dette américaine ? C’est précisément ces achats d’emprunts d’État et d’actions Yankee qui ont permis aux États- Unis de vivre au-des- sus de leurs moyens ces dernières années, leur déficit commer- cial croissant étant fi- nancé à moindre frais par l’étranger. Le lance- ment d’une guerre tari- faire réduira certes le déficit commercial améri- cain, mais au prix d’un sur- coût notable pour le consommateur et d’un accroissement du déficit public induit par une chute de l’activité. La conduite d’une politique aussi aberrante n’est pas soutenable et amènera sans aucun doute à faire prévaloir le « bon sens » tant mis en avant par Trump au cours de sa campagne électorale. Mais quand ? Quelle devra être la dissuasion des mar- chés et des chutes d’activité pour l’y contraindre ? En attendant, la prudence s’impose, d’autant que l’affaiblissement du dollar nous semble inévitable. Nous conservons les valeurs technologiques au cœur de l’intelligence artificielle, mais réduisons l’exposition américaine, allant au-devant du reflux, nous semble-t-il inévitable, des capitaux hors États-Unis dont la part de la capitalisation bour- sière mondiale approchait en début d’année 70%. La défiance envers le principal marchémondial est naturellement lourde de conséquences pour le reste du monde. Elle crée cependant des opportu- nités prometteuses. Ainsi le retrait à venir annoncé par les États -Unis d’un soutien de la défense eu- ropéenne aggrave les pressions sur notre Union de reprendre notre destin en main. L’Allemagne re- deviendra la locomotive de la croissance euro- péenne en s’apprêtant à porter son déficit public à 4-5%, alors qu’il plafonnait en moyenne à 1 ½ % de son PNB au cours des 75 dernières années. Certes, ce regain d’investissement s’étalera sur les trois prochaines années, mais il bénéficiera à l’en- semble de ses partenaires européens ne disposant pas de la même latitude budgétaire. Ils auront un accès privilégié (sans tarifs !) auprès de la plus large économie de l’Union, dont le taux de crois- sance passera de la stagnation enregistrée ces deux dernières années à une croissance proche de 2%. Au-delà de nos rives, l’univers émergent devient plus attrayant, soutenu à la fois par notre attente d’un dollar plus faible et de taux d’intérêt réels plus faibles, accompagnant la décélération de la croissance américaine. Nous privilégierons l’Amé- rique latine, largement épargnée par lamenace des tarifs des États-Unis, dont la criante sous-évalua- tion des actifs devrait être corrigée par la « défer- lante Javier Milei ». Son succès fait progressi- vement basculer les pays de la zone vers une gou- vernance plus favorable à la croissance. Parmi les économies les plus prometteuses, l’Inde mérite une mention particulière. Disposant d’un gouver- nement stable et favorable à l’investissement privé, l’Inde est en mesure de poursuivre sa croissance à un rythme proche de 6%, favorisant l’éclosion de sociétés de qualité conduites par des entrepre- neurs éclairés. Nous n’oublierons pas la Chine, grande gagnante du repli américain auquel elle fait notamment face par une stimulation sans pré- cédent de ses entreprises de technologie. En conclusion, si l’effritement de l’empire améri- cain est indiscutablement préoccupant et ne pourra qu’être heurté, l’avènement d’un nouvel ordre mondial recèle bien des opportunités qu’il nous appartient dès à présent de saisir. Vers un nouvel ordre mondial valuepartners.lu ONE MISSION. YOURS. 9HRLFQB*idgaab+[A\E 5(*8/$725< &203/Ζ$1&( 6(17Ζ1(/ www.deloitte.lu Détailenpage13 A t a time when artificial in- telligence (AI) is becoming ever more important, the chief financial officers (CFOs) of European banks are faced with the challenge of strategically inte- grating this technology into their finance divisions. zeb’s CFO Study sheds light on the expectations and expe- riences of CFOs regar- ding current and future use cases of AI. In this interview, Expert Partner and head of zeb.business school Dr. Dirk HOLLÄNDER and Consultant Clara CARDAUN (portraits), explain how banks can leverage the potential of AI to optimize their processes and achieve measurable success. What is the CFO Study 2024 about? Our Study aims to paint a clear picture of how AI could transform the finance divisions of Eu- rope’s leading banks. We took a particularly in- depth, qualitative approach, focusing on the experiences and expectations of decision-mak- ers: in total, we interviewed 25 CFOs and divi- sion heads and analyzed over 100 documents. This detailed look behind the scenes is one of the particular strengths of our study, as it allows us to understand and document firsthand practical experiences and visions for the future. Who participated in the study? We interviewed 25 top decision-makers, includ- ing CFOs and senior finance executives from leading European large-cap banks and spe- cialist financial institutions. Half of the in- terviewees were from the DACH (Germany-Austria-Switzerland) region and the other half from other European countries. This mix gave us insights into both regional differences and common trends across the entire European bank- ing market. What methodology did you use and what sets the CFO Study apart from others? A crucial aspect of our study is that we did not rely solely on human experts, but also actively incorporated AI-based methods. Continued on page 3 CFO study: From vision to implementation AI in the finance division of European banks Key Takeaways: - The PwC Monthly Barometer dropped to -7 in March, down from -5 in February, reflec- ting heightened uncertainty amid escalating global trade tensions. - Business confidence in Luxembourg weake- ned in March, dragged down by persistent uncertainty stemming from global trade ten- sions, though the financial and real estate sec- tors show resilience. - The Eurozone economy remains in fragile recovery, with business activity inching upward for a third month despite weakening sentiment, falling export orders, and persis- tent economic uncertainty. - A dramatic escalation of the global trade war, led by sweeping U.S. tariffs and retaliatory measures from China, has shaken financial markets and heightened fears of a global eco- nomic slowdown. Confidence recovery hits a wall as trade war escalates Read more on page 11 www.pwc.lu The Monthly PwC Barometer (FRQRPLF &RQILGHQFH LQGLFDWRU LQ FROODERUDWLRQ ZLWK $*(), /X[HPERXUJ

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